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Suicide réussi, suicide raté (article 116)

Publié le 25 août 2011 par Snorounanne

Veuillez faire jouer l'audio au moment que je le signalerai et pour les nouveaux lecteurs, lire le descriptif en haut, à votre droite, merci.

Souffrir dans la pénombre.

Pourquoi est-ce que je signale toutes les semaines de lire le descriptif, mesdames, messieurs? La raison est pourtant simple. Pour que vous sachiez préparer votre état d'être et votre état d'âme à une ouverture autre que la surface générale d'un texte écrit. Ce n'est pas chinois, ce n'est pas sorcier, c'est de la lecture.

 

16:00 mardi 23 août 2011

 

Votre émission d'informations, celle d'Humour commence! Notez bien que certaines situations ont été modifiées pour rendre les faits encore plus réels.

 

snorounanne - (musique d'intro pour l'émission) Bonjour mesdames, mesdemoiselles et messieurs. Je vous souhaite une belle heure en notre compagnie. Cet après-midi, le sujet ne vous sera pas inconnu. Le suicide réussi, le suicide raté. Et avant de débuter sur le sujet. J'ai envie de partager avec vous un moment de vie très difficile. Un de mes grands amis a perdu sa fille et son petit fils il y a 1 an. Elle s'est enlevée la vie en se jetant du haut d'un toit. J'en avais fait un article, l'an passé. Elle s'appelait Sofia Marysa Kingston. Elle n'avait laissé aucun écrit, son seul cri de détresse, en finir au plus vite avec la vie, car elle ne supportait plus d'être seule, d'avoir été trahie, trompée par son mari. Et la voilà partie pour un autre monde.

- Inutile de vous dire la peine que j'ai ressentie pour cet homme, cet ami et pour tous ses proches. Le décès d'une personne qui nous est chère est un événement très pénible. Et lorsque cette personne chère choisit elle-même de mourir, c'est, je crois, encore plus difficile. Car en plus de la tristesse, des sentiments de colère, d'incompréhension, de confusion et de désarroi s'entremêlent. Nous voudrions comprendre le pourquoi d'un tel geste, les raisons qui font que la personne ressent un tel mal de vivre!

- Il y a depuis plusieurs années, mesdames et messieurs, il s'est créé la Semaine de prévention du suicide, du 31 janvier au 4 février et il est important de nous rappeler que le suicide est une problématique importante qui touche tout le monde! Environ une personne sur quatre connaît quelqu'un qui s'est suicidé.

- Lorsque l'on regarde les statistiques, au Québec, nos taux de suicide ne sont pas plus élevés qu'ailleurs au Canada, mais ils sont plus élevés chez les jeunes. Ainsi, les taux de suicides les plus élevés se retrouvent chez les hommes âgés de 25 ans à 55 ans et chez les femmes âgées de 45 ans à 55 ans. Par ailleurs, il y a quatre fois plus de suicide chez les hommes.

- De nombreux facteurs peuvent mener un individu à poser un tel geste. Ainsi, on sait qu'il y a des facteurs prédisposants qui sont reliés à l'histoire de vie de la personne, tel le fait de souffrir d'une dépression, par exemple, ou encore, reliés à la vie familiale et à l'entourage. Il y a aussi des facteurs contribuants, comme les gens qui font des abus de substances ou qui vivent dans un environnement familial instable. Et il y a les facteurs précipitants qui peuvent servir de déclencheurs, tels une peine d'amour, un échec scolaire, une humiliation...

- Mais le plus important est de faire sauter les tabous entourant le suicide et les problèmes de santé mentale, particulièrement la dépression. Combien de fois ai-je entendu dire que la personne qui s'était enlevé la vie avait posé un geste de lâcheté! Ou que les gens qui faisaient une dépression étaient des gens qui n'avaient pas de volonté!

- Comme si on choisissait d'être déprimé... Il faut voir les gens qui sont dans cette situation pour comprendre que c'est loin d'être une question de volonté. C'est pas mal plus complexe que cela. La dépression est une maladie au même titre que les maladies cardiovasculaires ou le cancer. Savez-vous que le risque de faire une dépression à vie est de 7 % à 12 % chez les hommes et d'environ 25 % chez les femmes?

- C'est pourquoi il faut en parler beaucoup, il faut pouvoir aider et soutenir les gens qui sont aux prises avec ce problème afin d'éviter qu'ils choisissent la solution finale et sans retour.

- Nous irons au pauses commerciales brièvement, le temps de revenir avec notre invitée. À tout de suite.

 

Trente secondes seulement pour que vous songiez à écarter vos tracas de la journée. Et, on m'affichait le retour en ondes avec, bien entendu, notre invitée.

snorounanne - Bienvenue à l'émission d'actualités et d'informations, mesdames et messieurs. Je vous présente immédiatement, sans étirer le temps, notre invitée, mademoiselle Claire Beauchemin. Bonjour Claire.

Claire Beauchemin - Bonjour snorounanne.

 

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Une ex suicidaire vous parle, écoute-la.

snorounanne - (parcourant mes yeux sur mes notes) Vous étiez, il y a de nombreuses années, une suicidaire. Nous aimerions beaucoup écouter vous en parler. Et, il n'y aura pas d'interruption de ma part sauf pour les commanditaires. Dites-moi Claire, comment votre histoire de vouloir vous suicider a-t-elle commencé?

Claire Beauchemin - J'avais 16 ans dans ce temps-là... Je me trouvais trop grosse ( 143 lbs pour 5'5) ... Je me trouvais moche et inutile ... je me trouvais complètement inintéressante et incapable... j'avais une relation très compliquée avec ma famille.

- Cela faisait longtemps que c'était le cas et j'ai toujours souffert... tout a commencé en décembre 1998, l'envie de me suicider. Je laissais un message au frère d'une très bonne amie et je partais décidée à en finir... son frère avait trouvé le message beaucoup trop tôt et avait appelé son meilleur ami.

- Celui-ci m'avait contactée par téléphone et m'avait demandée où j'étais ... je ne lui avais pas répondu mais il avait réussi à me persuader de lui dire où j'étais ... 5 minutes plus tard, il était là avec son ami à lui, le frère et le cousin de ma copine. Il m'avait prise dans ses bras et m'avait parlée pendant de longues minutes. Pendant ce temps-là, les autres étaient partis soi-disant chercher quelque chose.

- Ils sont revenus avec ma meilleure amie et ils m'ont avouée qu'ils étaient allés prévenir mes parents. Après m'être énervée, je me disais que s'ils l'avaient fait, c'était pour mon bien et pour rien d'autre. Il m'ont raccompagnée chez moi en me faisant promettre de ne plus jamais y penser ou en tout cas de les prévenir.

- Mes parents n'y avaient pas cru et ne m'en ont jamais reparlée. Quelques semaines ont passé, toujours la même idée en tête. Toujours le même désespoir. Entre temps, j'ai fait une autre tentative à l'école. Je me suis bourrée la gueule de médicaments le matin à jeun depuis la veille. J'étais malade toute la journée. Tout le monde croyait que je simulais. Une amie l'a dit à une infirmière de mon école et elle a convoqué mes parents. J'ai fini par changer d'école. Trop de gens me jugeaient, trop de gens m'insultaient. 

- La nouvelle école était plutôt une bonne chose. On m'avait bien accueillie. Tout se passait bien. Pendant les vacances de Pâques, les mêmes idées revenaient. Une engueulade avec mes parents qui prenait des proportions énormes et j'ai fini attachée dans une ambulance pour finir aux urgences. Je leur avais dit que j'allais mourir. J'avais toujours pas réussi. Pour finir, on m'a enfermée 5 jours à l'hôpital psychiatrique de Montréal.

- La seule mineure dans un service d'adulte. J'ai un peu paniqué au début, j'ai fini par leur parler, à ces gens malades, et le fait de connaitre leur problème pour certaines personnes, m'a fait ouvrir les yeux.

- Ma meilleure amie et mon meilleur ami sont venus tous les jours, puis au bout de 5 jours, je passais quelques jours chez ma meilleure amie. Bien sûr, un suivi psychologique était mis en place. Cet épisode, je pensais que tout allait reprendre d'une nouvelle façon, je voulais tout recommencer et ne plus faire attention au regard des gens.

snorounanne - Claire, désolée... pour faire vivre le coeur de cette émission, il nous faut aller aux pauses commerciales. À plus!

Trois minutes pour réfléchir aux actes que vous allez commettre... Faites grandement attention! Et, 5-4-3-2-1!

snorounanne - Le sujet d'aujourd'hui, mesdames et messieurs. Le suicide réussi, le suicide raté. Avec mademoiselle Claire Beauchemin qui a tenté de se suicider à trois reprises, il y a de ça, 13 ans. Et par la suite, que s'était-il passé?
 
Claire Beauchemin - Nous voilà au samedi 19 mai. Un bon début de journée. Puis, une dispute avec mes parents. Je devais sortir pour une soirée et devant mon ordi, faute de pouvoir sortir... je regardais mon skyblog et je voyais des commentaires insultants ( t'es grosse, t'es moche, comment tu oses te montrer?) faute de pouvoir téléphoner à ma meilleure amie... je passais la soirée à pleurer en me rabaissant de plus en plus. Et le dimanche soir j'avalais une trentaine d'anti-inflammatoires et tout ce que je trouvais dans ma pharmacie dans le but d'en finir!

- Je passais une nuit épouvantable... ma mère croyait que ce n'était qu'une indigestion et voulait m'envoyer en cours le lundi matin. Je me sentais tellement mal que je ne pouvais pas y aller. Je lui avouais l'acte. Je la voyais s'effondrer devant moi. Puis elle téléphonait aux urgences. Suite à la perfusion, j'ai été enfermée dans un service, cette fois pour adolescents pendant 5 jours.

- Une semaine de souffrance pour ma famille et pour moi. Une semaine d'écoute des psychologues, des psychiatres, je pense que toutes ces expériences ont fait que j'allais ne plus le refaire. En tout cas, j'espérais de ne plus le refaire parce que rater c'est horrible. (elle essuyait des larmes coulant de ses yeux)

- Tout ça pour dire que vous bourrer la gueule de médicaments, ça ne sert strictement à rien. La médecine a tellement évolué qu'elle peut nous soigner. 
Sauter d'un pont ... il ne faut pas se rater, sinon on devient un légume pour la vie. S'ouvrir les veines, ça ne marche jamais, on tombe souvent dans les pommes avant d'avoir perdu assez de sang.

- Se tirer une balle, si vous vous ratez, c'est pareil. Vous serez encore plus mal après. Se pendre, apprenez à faire de bons noeuds. Mais surtout, essayez de vous rendre compte du mal que vous pourriez faire autour de vous-même, si vous vous dites que personne ne vous aime, vous vous rendrez vite compte que l'on tient forcément à vous. 

- Aujourd'hui, je vis mieux et je suis à l'écoute des jeunes et des moins jeunes pour leur donner une option autre que le suicide.

snorounanne - Et pour ce faire, une adresse internet à prendre en note, au besoin. La voici: 

http://www.cpsquebec.ca/cpsq/cpsq_accueil.html

- Et un numéro de téléphone: 1-866-appelle pour les gens au Québec. Mademoiselle Beauchemin, encore une fois, les commanditaires et nous revenons avec quelques appels téléphoniques. Ne quittez pas!

Si vous voulez quitter, faites-en votre bon plaisir. Mais revenez-y! Car, moi, je ne m'arrêterai pas à attendre votre retour. À la fin de l'émission, un frisson passait derrière la nuque. J'avais remercié la demoiselle Beauchemin pour son déplacement, pour son très beau courage et pour sa volonté de faire une vie plus équilibrée.

Je saluais de la main toute l'équipe et disparaissais comme à l'accoutumée, dans mon monde secret, si bien que j'en oubliais le temps, l'heure, le jour, le mois, l'année... était-ce un besoin profond? Dans mon cercle sphérique vaporeux, quelques pensées me traquaient la conscience. Je m'asseyais sur mon bon grand confortable fauteuil devant mon pupitre et permettais à ces ondes fluidiques me pénétrer.

Je me rappelais avoir écrit un texte sur le sujet "suicide", figurant parmi ces messages d'Ailleurs. Je vous le partage mesdames, messieurs.

"Le concept suicide, le suicide, un cri du désespoir est lancé. L'être brisé, l'être égaré, l'être blessé ne voyant plus au-devant, pensant que sa vie ne vaut plus la peine d'être vécu pour un arrêt, un incident, un accident de parcours. A-t-il trouvé cette issue pour mettre fin à sa douleur, sa peine, ses maux de tous genres?

En posant ce geste, cette personne mettra dix mille causes en action une fois passée de l'autre côté. Et de l'autre côté, ce ne lui sera pas le soulagement de sa douleur, sa peine, ses maux de tous genres. Dix mille causes en action, alors que cette personne n'en avait qu'une en temps réel. Oui, sa cause en temps réel est effective, est devenue insupportable, intolérable. Mais cet être en avait juste une, et il a pris le côté obscur, le raccourci.

Personne a idée de ce côté obscur, ce raccourci du temps réel qui ne nous sépare de ce temps infernal, et presque irréel.
Une fois que l'être se laisse à cet abandon, ce temps réel, cette vie en couleurs perd ses tons vivifiants et fait place aux frissons et aux peurs, d'un froid glacial, l'espace est étroit et grisâtre. Perte totale de lumière. On entend que l'écho de tout ce qu'on a vécu en désolation et personne là, nous accueillera. On est laissé à nous-mêmes. Aucune compréhension nous attend, nous appelle. Le vide. Et les dix mille causes en action s'ajouteront dans des formes difformes pour chercher des solutions à comprendre ce qui a poussé l'être à poser un geste suicidaire, pour trouver la clé à ce qu'il aurait pu faire si...

On ne se libère pas quand on s'enlève la vie. Elle se poursuit selon le geste posé. On se trouve dans un sous-monde. Et on souffre encore bien plus mais là, il y aura personne pour nous tendre la main, nous écouter, nous aider. Il suffit de se laisser aller, de parler, de trouver la personne qui saura nous écouter, nous comprendre. Il faut en parler. Il faut poser le bon geste."

C'était un texte que j'avais écrit, il y a bon nombre d'années. Donc, si cet article vous a quelque peu dérangé et assez pour vous faire patienter, communiquer à ce numéro de téléphone ci-haut ou soyez encore fort, cliquez sur le lien ci-haut.

Je n'avais pas la fiabilité essentielle de tout le regroupement de mes pensées pour passer à l'étape suivante. Étant celle d'être l'invitée d'une téléréalité, émission pilote pour cet automne. Vous ne pouvez pas deviner tant que l'image ne vous sera pas exposée. Je ne vous ferai pas de reproche si après avoir vu l'image, vous commentez des insolences dans votre tête.

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Goûtez-moi à cette sauce que je ne suis pas la créatrice...

mardi 23 août 2011, 20:22

snorounanne - Avec quelques onces de vin rouge, ajoutez-y de fines herbes et cette sauce pour votre rôti de boeuf, mesdames et messieurs, vos invités ne décolleront plus de la table, je vous le dis.

l'homme à gauche de la photo - Et comment... oui, Jack, je pense qu'on a la même question en tête, vous et moi. Et si snorounanne a réussi cette épreuve à préparer une sauce divinement succulente pour le rôti de boeuf, n'importe qui saura la faire.

l'homme à droite de la photo - C'est évident. Nous voulions prouver à nos téléspectateurs qu'il est simple de cuisiner et encore de se débrouiller avec les restes dans le frigo. Notre amie, snorounanne, a été remarquable!

snorounanne - Et je dois dire que vous avez été très patients, messieurs. Je sais que j'ai gaffé par-ci par-là...

l'homme à gauche de la photo - Oh, si peu, si peu. Pas vrai, Jack?

l'homme à droite de la photo - Cela a été un plaisir fou de vous avoir à notre première émission, snorounanne. On redonne les ingrédients pour nos chers auditeurs? Vous voulez bien?

snorounanne - Vous me faites assez confiance pour que je les redonne?

 

Cet enregistrement de ce pilote a pris des heures de tournages mais moins long que la pub pour télé avec maman Dion, Thérèse Dion, je vous jure! J'avais réussi à faire la sauce, à la faire chauffer dans une casserole sans la brûler. J'avais réussi à y déposer chaque ingrédient, mesdames et messieurs et cela, on a dû reprendre la prise souvent car... oui car! Une sorte d'épice me faisait éternuer. En dépit de tout cela, je ne sortais du studio d'enregistrement pas plus tard que 23 heures.

Ah pis cette espèce de garnement Dédé, il ne s'était pas montré la fiole de la journée. Déjà qu'hier, il m'avait annoncée que peut-être il ne viendrait pas travailler, sous prétexte d'avoir des obligations à remplir ailleurs. Eh bien, c'est cela! Le taxi est mon transport aujourd'hui, et ça coûte cher. Et monsieur Quebecor, Astral et incorporé ne m'a pas été honorable pour m'envoyer un chauffeur privé! Ou du moins payer les frais du transport. Je bouillais, je fulminais, je n'étais pas trop d'humeur, j'étais menstruée et le monde m'irritait!

Je traversais le corridor et ensuite le secteur réservé aux journalistes affiliés quand soudain:

 

snorounanne - Dieu que vous m'avez fait peur! (posant les mains sur ma poitrine, sentant mon coeur battre)

Emily Bordeleau - Navrée, je suis tout à fait navrée, ce n'était pas mon intention, croyez-moi. Mais... mais... vous vous êtes pas vu l'air! (riant)

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Ce qu'elle était encore plus belle avec ce rire!

snorounanne - Bon bon, ça vous fait rire, tant mieux. (soupirant) En plus, vous avez failli faire éclater mon coeur.

Emily Bordeleau - (elle me rejoignait se tenant debout près d'un bureau) je suis désolée, vraiment, sincèrement désolée. (portant à ses lèvres une tasse de café) Vous finissez tard.

snorounanne - Je pourrais dire la même chose. (petit sourire) me croiriez-vous si je vous disais que je viens de quitter un studio d'enregistrement pour une émission culinaire, un pilote qu'on diffusera à la télé en automne?

Emily Bordeleau - Vous? Vous? Cuisinez? (sourire moqueur me rappelant instantanément celui de Genny)

snorounanne - Oui, oui, moi, cuisiner! Et, je remarque votre sourire en coin. Je sais pas cuisiner, tout le monde le sait, tout le monde est au courant et on s'efforce de me faire plaisir en me sollicitant de faire des trucs de bonne femme devant quelques chaudrons, quelques casseroles... devant 2 caméras et pourquoi? Je ne cuisine pas! Mais on se dit, on va finir par faire de snorounanne, une vraie femme de maison, hein?! (elle riait) Ça vous fait encore rire?

Emily Bordeleau - C'est une des premières choses qu'on entend dire sur vous quand on travaille dans cet édifice.

snorounanne - Ah bien... contente de l'apprendre. Je... je regrette de ne pouvoir rester plus long et de continuer de vous faire rire, Emily. Je dois appeler un taxi pour rentrer chez moi.

Emily Bordeleau - Laissez-moi vous reconduire. Ça vous évitera cette attente et... je sais... vous n'aimez pas... trop ma compagnie, ça craint.

snorounanne - (réfléchissant rapidement. Craindre le chauffeur ou elle, tard le soir) Je suis juste prudente. Et je suis méfiante. Donc, je suis prudente et méfiante. Je dramatise?

Emily Bordeleau - On ne parlera que de mon passage en Irak.

snorounanne - Ce n'est pas que je vous crains. Pas que... pas que j'ai peur de vous.

Emily Bordeleau - Je n'ai eu qu'une femme dans ma vie. À l'heure actuelle, nous sommes divorcées, j'ai la garde de Jacob, un week-end sur deux. Mais je veux que vous sachiez avant que vous répondiez... vous dégagez beaucoup d'attachement, vous êtes charmante et tout ce qui me plairait est de faire votre connaissance. D'être... une amie. Je compatis à votre douleur, votre peine, sachez-le.

snorounanne - (elle me plaisait aussi) J'accepte.

Emily Bordeleau - (souriant) Donnez-moi deux toutes petites minutes. Je ramasse quelques dossiers et je suis à vous. Je... je veux dire, je vous reviens et nous allons... nous, nous,...

snorounanne - Nous prendrons votre voiture et vous me conduirez gentiment chez moi. C'est bien ce que vous cherchiez à me dire? (sourire taquin)

Emily Bordeleau - Je reviens. (petit clin d'oeil)

 

À l'intérieur de la voiture, ç'aurait pu être une joute entre deux belles femmes timides, intéressantes l'une et l'autre avec des propos sous-entendus de désir mais... pour vous contredire, ni elle ni moi ne faisions la tentation. De plus, je ne vous cacherai pas qu'en moi, il se faufilait, comme un fil dans une aiguille  d'un chas, des images très sensuelles.

Genny, oui, Genny, ne l'avez-vous pas oubliée? Elle demeure toujours l'amour de mes jours et de mes nuits. Et je suis loin d'être l'aventurière pour une seule nuit. Et puis, si vous aviez bien lu, Emily voulait faire ma connaissance. Être une amie. Jusqu'ici j'en étais fort à l'aise.

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Allions-nous enfin nous déclarer une certaine attirance l'une envers l'autre?

snorounanne - Toute une aventure que vous avez savourée! On devrait faire équipe à l'occasion. Il m'arrive parfois d'être expédiée dans des régions sinistres, après un passage d'un séisme, d'une tempête tropicale, d'une tornade, vous savez. Mois, ça me rend malade. Je ne supporte pas de voir tous ces gens, le regard vitré, le coeur desséché.

Emily Bordeleau - Vous savez ce que je fais quand on me dit: Emily, tu te rends à l'autre bout du monde et on veut les meilleurs clichés à sensations! Je sors ma bouteille de rhum et j'en cale de bonnes gorgées.

snorounanne - Ah oui? Et vos prises de vue ne sont pas trop floues?

Emily Bordeleau - Hé! (elle me donnait un tout petit coup de la main sur mon bras) je suis professionnelle, pas une débutante.

snorounanne - Oh! Une experte sur le lever du coude? Mince alors!

Emily Bordeleau - Pas ça... vous êtes taquine. Je suis photographe et une bonne, et je ne m'en vante pas.

snorounanne - Une bonne, dites-vous? Une bonne, dans le sens, que vous travaillez comme nounou chez un couple riche? Vous bossez sur deux emplois?

Emily Bordeleau - Non mais... vous faites exprès? (sourire et rire) Vous m'avez bien comprise. Je disais une bonne photographe.

snorounanne - Ah non, je regrette. Ce n'est pas cela que vous disiez. Moi, j'ai très bien entendu de votre bouche, "je suis photographe et une bonne"!

Emily Bordeleau - Si je vous connaissais mieux, vous auriez eu droit à une fessée. Je prends cette sortie nord?

snorounanne - (regardant le panneau d'indication) Oui s'il vous plaît. (et un silence à l'intérieur de l'auto)

Emily Bordeleau - La musique ne vous dérange pas? Je peux baisser le volume.

snorounanne - Non. C'est parfait.

 

Pour couper court, elle me déposait devant la porte de la maison. Nous nous saluions et se souhaitions bonne nuit. Aucun bisou, aucune accolade, n'espérez pas, ne désirez pas, ne vous créez pas des absurdités sur elle et moi. Je déteste quand on pense que deux femmes, deux homosexuelles peuvent se jeter l'une sur l'autre sans attachement! Je ne suis pas de nature volage, mesdames et messieurs. Et, je réalisais que la jeune Karo avait encore exagéré  dans ses fabulations. Et que le jeune Jacob... bien lui, devait penser que sa mère, en somme, pas sa vraie mère... compliqué deux femmes partageant le même toit...? il devait penser qu'Emily avait plus d'une femme à conduire au lit. Ah les enfants!

Mercredi 24 août 2011 au soir, un enquêteur de la section des crimes majeurs du SPVM  était venu me prendre à la maison et nous allions dans un petit restaurant discuter sur la disparition très étrange de Geneviève Dubois. Pour ceux et celles qui ne suivent pas régulièrement ces articles, elle fait partie du même département  et est portée disparue depuis le 28 juin 2011.

Il me donnait dans le jargon de la police et des journalistes, un scoop sur une intrusion effectuée au lendemain. Mais c'était tout ce qu'il pouvait dire. Cela concernait Genny et cet agresseur, ce tueur en série.

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songeuse, je l'étais extrêmement...

Le jeudi 25 août 2011 matinalement tôt.

L'escouade des crimes faisait leur descente en vue d'une arrestation.

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immeuble désaffecté

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revenaient-ils bredouille? Ou l'intrusion n'était pas encore déclenchée?

J'ai compris une fois de plus qu'on avait cherché à me faire parler et que cette piste que l'enquêteur m'avait juste un peu tendue n'était qu'une piste d'un refuge d'un misérable pauvre itinérant. La veille, cet homme au restaurant m'avait plus questionnée que d'étaler des indices concrets. Oui, en effet, il cherchait à ce que je sente, que je vois par une quelconque vision, des scènes pouvant leur attirer des éléments plus nets.

Je n'ai eu, jusqu'à ce jour, qu'une seule sensation sur Genny. Et, elle m'avait appelée par mon nom. Puis ce rêve... et à part ça, zéro! Mon ouverture d'âme n'est pas sur ces angles, ces axes. Je ne fonctionne pas instantanément sur commande. Ces vibrations, ces ondes, ces sensations viennent seulement au besoin.

Je passais le week-end encore plus songeuse. Seule, chez moi, à me torturer. Quant à... oui quant à Emily, d'autres pensées, d'autres images l'éveillaient, l'attiraient. Elle avait ce samedi, non Jacob à ses côtés. Mais une nièce, prénommée Pénélope.

Toutes les deux visionnaient un dvd film. Toutes les deux leur attention se captait sur l'écran de la télé. Mais, inévitablement, pour des raisons qu'on ne peut pas toujours contrôler. Emily songeait, elle aussi.

Pour vous amener, vous aussi, à songer que le moment s'est affirmé pour écouter cette chanson d'Amanda Marshall, le titre de la chanson: "If I didn't have you" que vous pourrez sans aucun doute lire les paroles en français en tapant sur votre moteur de recherche. Ceci s'adresse aux lecteurs et lectrices ne comprenant pas l'anglais ou assez bien.

Je remercie avec tendresse votre bon roulement de passer par ici et de lire ces éditoriaux, ces articles. Vous m'êtes fidèles et j'annoncerai qu'un nounours est parmi nous, comme lecteur. En fait, j'espère qu'il a tenu bon!

On se retrouve d'ici la semaine prochaine. Entre temps, amusez-vous!

À bientôt! Bisous!

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 voyez l'intensité, la profondeur de leurs yeux à chacune.


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