Les lectures de l'été #4

Pendant ma semaine je bulle confortablement à côté de la piscine, je m'étais armée de bouquins. Alors je vous le dis tout de suite : pour le choix, j'ai un peu fait la feignasse (j'étais en vacances!) et je me suis rabattue sur les must have estivaux...

J'ai tout d'abord commencé par Un été sans les hommes de Siri Husdvet (Actes Sud). Mia, poétesse d'environ 50 ans, se fait larguer par son mari Boris après 30 ans de mariage. En fait, son mari ne parle pas de "quitter" mais de "faire une pause". Elle perd les pédales, se fait interner (oui, elle ne fait pas les choses à moitié), puis après cette douloureuse parenthèse, elle repart vivre dans le village de chez sa mère. Elle y rencontrera les copines de sa mère (dont une qui réalise des broderies plutôt équivoques), des ados à qui elle donnera des cours de poésie et sa voisine, jeune mère de famille. Comme l'indique le titre, il n'y a ici aucun homme (à part le mari de la jeune voisine) mais ils sont néanmoins bien présents : les veuves pensent parfois à leurs défunts maris, les ados se chicanent pour les faveurs d'un garçon, Mia essaie de comprendre Boris... L'auteure nous livre ici le récit d'une femme parmi des femmes à multiples facettes qui se reconstruit et se nourrit des autres. J'ai parfois trouvé qu'il y avait des longueurs mais, dans l'ensemble, c'était plutôt rythmé, sensible et avec de nombreuses touches d'humour.

L'autre must have, si vous suivez les blogs littéraires, je pense que vous n'avez pas pu passer à côté. Il s'agit de La couleur des sentiments de Kathryn Stockett (Jacqueline Chambon Edition)... J'ai littéralement dévoré ce livre qui raconte dans les années 60, au Mississippi, les relations complexes que les bonnes noires et leurs maîtresses blanches entretiennent : haine, amour, dévotion, reconnaissance se mêlent et génèrent des cocktails explosifs. On apprend beaucoup et surtout on ne tombe jamais dans le côté manichéen que pourrait engendrer ce type de sujet. L'auteure décrit cette relation avec grande finesse et en rendant compte de toutes ses ambiguïtés. Allez voir chez George qui en a fait une très belle critique.

Et enfin, j'ai terminé avec La grande maison de Nicole Krauss (Editions de l'Olivier). L'auteure mène une intrigue avec brio qui a pour pièce principale un bureau. De nombreux protagonistes sont liés par ce meuble, certains le savent d'autres non. L'histoire se situe entre l'Angleterre et Israël et nous donne ainsi l'occasion de voyager avec chacun des personnages que l'on découvre peu à peu, au fur et à mesure des chapitres. Le livre est vraiment bien mené, l'intrigue se dénoue progressivement et on comprend petit à petit les liens, le poids de l'Histoire avec un grand H mais aussi de l'histoire personnelle des individus et on ne peut s'en détacher tant qu'on n'a pas compris pourquoi ce bureau est loin d'être un simple meuble.

En bref, j'ai passé un très bon moment en compagnie de ces trois livres (et le fait d'avoir une piscine à un mètre de moi, c'était carrément jouissif!).

Je retourne me camer avec mes sachets de lavande! 
Bonne journée et à demain...