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Quand Krugman souhaite un tremblement de terre plus fort

Publié le 25 août 2011 par Copeau @Contrepoints

À la suite d’une phrase parue sur un compte Google Plus dont l’auteur se faisait passer pour Paul Krugman, la blogosphère s’est déchaînée sur l’économiste. Contrepoints vous propose la traduction d’un article de Juan Ramón Rallo, de Libre Mercado

Paul Krugman aurait souhaité un tremblement de terre plus fort

Compte GooglePlus

Krugman a été titillé par la blogosphère de droite, celle-ci a relayé une fausse déclaration dans laquelle il regrettait que le tremblement de terre de mardi dernier à Washington D. C. n’eût pas été plus puissant, afin de stimuler les dépenses et relancer l’économie. Voici ce que disait le faux Krugman :

« Les gens sur twitter peuvent bien en rire, mais là je parle sérieusement, on aurait vu une forte augmentation des dépenses et donc de la croissance économique si le séisme avait fait plus de dégâts.»

Peu après, le vrai Krugman apparut et nia que cette phrase fut la sienne, il ajouta:

« Apparemment certaines personnes ne peuvent pas trouver suffisamment d’éléments dans mes écrits pour m’attaquer, de sorte qu’ils m’inventent des propos.»

Le prix Nobel a tout faux. Le pire dans ses propos absurdes n’est pas qu’il ne les ait jamais dit, mais ce qui était clairement une tentative de le ridiculiser est né d’un raisonnement typique qui le caractérise, il a dû lui-même s’en démarquer. Après tout, ce n’est pas la première fois qu’un économiste keynésien – Keynes le premier – fait l’éloge des effets stimulants d’un séisme destructeur, ni la première fois que Krugman délire à ce point.

Faisons marcher notre mémoire un instant:

« Pour lutter contre la récession, la Fed doit répondre avec force, nous avons besoin d’augmenter les dépenses des ménages pour compenser la stagnation au niveau des investissements des entreprises. Et pour ce faire, Alan Greenspan, doit créer une bulle dans l’immobilier afin de remplacer celle du Nasdaq .»
(2 août 2002)

« Le fait est que, en général, les guerres permettent une expansion de l’économie, du moins à court terme. Rappelez-vous, la Seconde Guerre mondiale permit de mettre fin à la Grande Dépression. Les 10 milliards de dollars dépensés chaque mois en Irak sont destinés principalement à acheter des biens et services produits aux États-Unis, ce qui signifie que la guerre soutient la demande.»
(29 janvier, 2008)

« Si nous découvrions que des extra-terrestres avaient prévu de nous attaquer et que nous ayons besoin de produire massivement des armes pour nous défendre, nous pourrions cesser de nous inquiéter pour l’inflation et les déficits, de sorte que cette crise prendrait fin en 18 mois. Et si nous découvrions que nous avions tort, qu’il n’y avait pas d’extra-terrestres là-haut, ce serait encore mieux … »
(14 août 2011)

Ou enfin, pour ne pas trop s’éloigner du thème sur l’influence économique des tremblements de terre:

« Et oui, j’entends par là que la catastrophe nucléaire [au Japon] pourrait finalement avoir des effets positifs sur l’économie, peut-être pas pour les Japonais, mais pour l’économie mondiale oui.»
(15 Mars 2011)

Franchement, s’il n’a réellement pas tenu ces propos, il aurait très bien pu les dire. Ceci dit, regardons bien les raisons invoquées par le prix Nobel pour répudier cette phrase lancée sur google+:

« Les catastrophes naturelles aux États-Unis ne permettent pas une augmentation massive des dépenses publiques, il suffit de regarder l’ouragan Katrina, il a eu très peu d’influence sur les budgets.»

Pour Krugman, le problème avec les tremblements de terre n’est pas tant dans le fait stupide de penser que détruire de la richesse équivaut à la créer, sinon dans le fait que les politiciens américains seraient trop austères… même après une catastrophe naturelle. S’ils n’étaient pas aussi austères, alors oui: plus un séisme de grande magnitude serait dévastateur et plus un État dépenserait pour réparer les destructions, mieux ce serait.

Ceci étant, pas besoin d’inventer quoi que ce soit pour détruire la réputation de Krugman, du keynésianisme et de son alter-économie. Il y arrive tout seul tous les jours.


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