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Obama va-t-il encore proposer une relance keynésienne?

Publié le 26 août 2011 par Copeau @Contrepoints

Obama a promis de dévoiler un nouveau « plan emploi » à son retour de vacances. Mais il n’y a pas lieu d’être optimiste car le président américain et ses conseillers persistent à prendre au sérieux l’alchimie keynésienne.

Par Daniel J. Mitchell (*) depuis Washington D.C., États-Unis
Article publié en collaboration avec le Cato Institute

Krugman - Obama
La semaine dernière, je me moquais de Paul Krugman après qu’il a déclaré publiquement qu’une fausse menace d’invasion par des extra-terrestres serait une bonne chose pour l’économie puisque la Terre gaspillerait un paquet d’argent dans des dispositifs de défense inutiles.

Hier (mercredi 24/08/2011, NdT) se sont propagées des rumeurs selon lesquelles Krugman aurait déclaré que si le récent tremblement de terre avait été plus fort et fait plus de dégâts, cela aurait stimulé l’économie ; mais cette déclaration s’est avérée bidon, bien qu’on puisse comprendre que plusieurs personnes — y compris moi, je suis embarrassé d’avoir à l’admettre — aient initialement considéré qu’elle était bien de lui, puisqu’après tout, il a bien écrit que l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 devrait booster la croissance.

Mais bien que celui qui a joué ce tour doive des excuses à Krugman, le vrai problème est que le Président Obama et ses conseillers prennent réellement l’alchimie keynésienne au sérieux.

Et puisque le Président Obama a promis de dévoiler un autre « plan emploi » à son retour de vacances, cela signifie  certainement davantage de fausses relances.

Nous ne savons pas ce qu’il y aura dans ce nouveau plan, mais il y a des rumeurs sur une « banque d’infrastructure », qui sera sans aucun doute subventionnée par l’État fédéral et le gouvernement local. Les seules choses “prêtes à débouler” dans cette proposition seront les dollars du contribuable vers des groupes d’intérêt particuliers.

L’autre idée qui semble encore trouver de l’écho est d’étendre l’actuelle suspension des taxes sur le salaire, qui abaisse la “partie salariée” de cette taxe de 6,2% à 4,2%. La bonne nouvelle est que cette opération n’accroît pas les dépenses du gouvernement. La mauvaise nouvelle est que cette réduction temporaire de la taxe n’a qu’un effet positif très faible sur l’économie.

L’abaissement des taxes est la bonne approche, bien sûr (notamment si l’on compare aux rabais temporaires, comme ceux instaurés par Bush en 2001 et 2008), mais les ouvriers, les investisseurs et les entrepreneurs ont peu de chance d’être fortement stimulés par quelque chose qui risque bien d’être un gadget sur un an seulement. Bien que si cette suspension continue d’être étendue, je suppose que les gens vont finir par croire que c’est un aspect semi-durable du code des impôts, ce qui pourrait se traduire positivement sur la croissance.

En tout cas, nous verrons ce que le Président va nous dévoiler le mois prochain. Je serai particulièrement intéressé de voir comment ses propositions d’emplois de courte durée vont s’accommoder de ses plans à long terme en matière de déficits. Il a préconisé une “approche équilibrée” et “un partage des sacrifices” — mais ce sont les termes d’Obama pour « hausses de taxes » et nous savons que c’est un frein à la création d’emplois et aux nouveaux investissements.

Comme vous le voyez, je ne suis pas optimiste. La meilleure chose pour la croissance serait que le gouvernement ne s’occupe plus de rien. Cependant, le gouvernement Obama pense qu’un État plus gros est une bonne chose pour l’économie.

La vidéo suivante sur la relance a été produite l’année dernière et répondait à une autre proposition de « plan emploi » de l’administration Obama, mais son message reste tout à fait d’actualité.

—-
(*) Daniel J. Mitchell est Senior Fellow au Cato Institute de Washington, expert dans le domaine des réformes fiscales. C’est un fervent défenseur de la flat tax et d’une concurrence fiscale internationale.

Article originellement publié sur le site du Cato Institute, reproduit avec leur aimable autorisation.
Traduction: Contrepoints.


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