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Au bestiaire de la diversité planétaire

Publié le 26 août 2011 par Cieletespace

Au bestiaire de la diversité planétaire

Edito n°496

Il reste, dans le Système solaire, peu de "premières visites" inscrites aux programmes des agences spatiales. Il y a la lointaine planète naine Pluton et ses quatre lunes, qu'atteindra la sonde américaine New Horizons, le 14 juillet 2015. Ou encore, l'essentiel des satellites d'Uranus et de Neptune, trop rapidement frôlés par la sonde Voyager 2. Sans même oublier la comète Tchourioumov-Guerassimenko, autour de laquelle devrait se placer en orbite la mission européenne Rosetta, en août 2014, avant d'y déposer un petit atterrisseur. Mais la liste des rendez-vous attendus n'est pas si longue...

Et c'est pour cela que les premières vues - fantastiques de qualité - de l'astéroïde Vesta sont l'événement de l'été. LE reportage photo du "bout du monde" qu'il faut découvrir en cette rentrée de vacances.

Visible à l'œil nu dans la constellation du Capricorne, à l'opposition, ce petit corps, qui est aussi l'un des principaux astéroïdes de la ceinture principale, a été rejoint avec succès par la sonde américaine Dawn le 15 juillet dernier. Les premières images, transmises par l'équipe scientifique dans le courant du mois d'août, alors que la sonde s'installait en orbite à 2 700 km de ce monde rocheux, sont un choc. Sans être géologue, on devine facilement que cette archive, ce palimpseste des premiers temps du Système solaire, a beaucoup à nous dire. On y voit une multitude de cratères, de tailles et d'âges très variés ; des montagnes abruptes et des collines en pente douce ; la cicatrice d'un très violent choc qui a failli désagréger totalement l'astéroïde ; et, ceinturant la petite planète, de curieux bourrelets qui ne sont pas sans rappeler la "crête équatoriale" de Japet, le troisième plus grand satellite naturel de Saturne. Comprendre la variété des processus mis en œuvre à sa surface et reconstituer son histoire ne sera pas simple...

Mais Vesta n'est pas seulement un monde nouveau et supplémentaire à classer dans le grand bestiaire de la diversité planétaire. Il se dévoile au moment même où s'opère un tournant dans la politique spatiale américaine. Avec la fin des navettes, l'abandon d'un retour à la Lune versus Apollo, et la priorité robotique donnée à un retour d'échantillons martiens, ce corps céleste s'inscrit en force comme un modèle crédible de destination nouvelle pour l'exploration humaine, hors de la sphère d'influence de la Terre. Si celui-là est trop éloigné - actuellement à 184 millions de kilomètres d'ici - d'autres ne le sont pas. Comme ceux retenus par le projet Plymouth Rock, proposé par l'équipe de Lockheed Martin, que vous découvrirez dans notre dossier, et qui peuvent être atteints en quelques mois de voyage.

Mais nous n'en sommes pas là. Manque encore une décision politique forte, un nouveau lanceur lourd, un vaisseau spatial bien plus spacieux qu'une simple chaloupe et un programme international financé. En attendant, on continuera à collecter les échantillons d'astéroïdes qui tombent sur Terre - Vesta n'est pas en reste - même si cette chasse au trésor reste un beau challenge. Ceux qui cherchent des morceaux de la météorite qui s'est désintégrée au-dessus de la Bretagne le 20 juillet en savent quelque chose : la découverte des pierres tombées du ciel reste à faire !

Exergue : Les premières images de la sonde Dawn sont un choc. Et l'on devine que ce palimpseste des premiers temps du Système solaire a beaucoup à nous dire.

Alain Cirou

Directeur de la rédaction

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Astéroïdes, les nouvelles cibles de l'exploration

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