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Garmisch: pollution sonore au sommet de l'Alpspitzbahn

Publié le 26 août 2011 par Luc-Henri Roger @munichandco
Garmisch: pollution sonore au sommet de l'Alpspitzbahn
  

Garmisch: pollution sonore au sommet de l'Alpspitzbahn

Kreuzeckhaus

Une importante pollution sonore nous a été signalée par un groupe de randonneurs qui avait projeté hier de descendre le Val d'Enfer (Höllental) et sa gorge (Höllentalklamm)au départ de la Kreuzeckhaus, une magnifique promenade de montagne. Amateurs de silence et de contemplation méditative des paysages de montagne, les randonneurs avaient  dormi à la Kreuzeckhaus et s'étaient mis en route vers 7H30.  La randonnée passe sous les fils du téléphérique qui mène à l'Osterfelderkopf. C'est là qu'à plusieurs reprises, nos promeneurs ont été surpris et dérangés par une musique cacophonique émise par de puissants hauts-parleurs à la technique incertaine. Ils ont constaté que l'épisode 'musical' coïncidait avec l'arrivée des premiers téléphériques.

Garmisch: pollution sonore au sommet de l'Alpspitzbahn

Alpspitze

Le début de la promenade offre des vues grandioses sur le massif du Wetterstein et notamment sur le sommet de l'Alpspitze (2628m) qui doit son nom à sa pointe si caractéristique.
L'Alpspitze a aussi donné son nom à un téléphérique, l'Alpspitzbahn,  construit en 1973, qui part de Grainau, une commune qui jouxte Garmisch. En été le téléphérique de  l'Alpsitzbahn  charrie des masses de touristes qui veulent s'offrir le plaisir des sommets en s'épargnant celui de l'escalade. La station d'arrivée du téléphérique, l'Osterfelderkopf,  est située à 2033 mètres d'altitude. On y a récemment construit une double plate-forme d'observation à l'architecture futuriste audacieuse, et qui a été baptisée AlpspiX.

Garmisch: pollution sonore au sommet de l'Alpspitzbahn

L'Osterfelderkopf sur fond d''Alpspitze 

Les plates-formes d'observation en forme de X de L'AlpspiX surplombent le vide sur 13 mètres, les frissons sont garantis. Elles sont supposées offrir des vues exceptionnelles sur le Zugspitze (2962m), le plus haut des sommets allemands, et sur les gorges de l'Höllental, le Val d'Enfer. Les publicités qui vantent les mérites de  l'Alpspitzbahn et de l'AlpspiX exaltent le côté spectaculaire de l'expérience visuelle, l'excitation et le plaisir qui doivent résulter de cette expérience des sommets. Les publicités soulignent la facilité d'accès de la plate-forme, distante seulement de 50 mètres de l'arrivée du téléphérique. Et la sécurité: les visiteurs, protégés par un mur de verre, pourront éprouver le vertige des abîmes: ils surplomberont un vide de 1000 mètres.
Nous vivons dans un monde libre, dans lequel des commerciaux sont parvenus à convaincre les communes de la Bavière supérieure et l'état bavarois de l'intérêt économique d'une affaire qui balafre le paysage alpin. Nul doute que l'affaire est juteuse et contribue à enrichir ses financiers, Grainau, Garmisch et l'Etat bavarois.
Les techniques commerciales utilisées pour attirer les foules vers cette attraction coûteuse (le téléphérique coûte 24 euros aller-retour) exacerbent les sensations faciles. Et dérangent les randonneurs et les alpinistes qui recherchent, au prix de leurs efforts, la contemplation tranquille, la sérénité et la paix dans le contact avec la nature.
Il y a là un profond conflit d'intérêt et un manque de respect évident pour des valeurs fondamentales. On est étonné et profondément attristé d'avoir à constater et à subir un tel mépris de l'environnement, dans un pays si prompt à donner des leçons dans ce domaine.
Reste à protester, mais que vaudront nos protestations face au pouvoir de la finance.
Crédit photographique: Luclebelge
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Alpspix


 

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