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Aveuglement, favoritisme, mépris

Publié le 28 août 2011 par Copeau @Contrepoints

Aveuglement, favoritisme, mépris

On m’a fourni récemment quelques liens dont la croustillance se mariera fort bien avec le repas du dimanche. Deux petits articles qui méritent largement un billet, et qui mis l’un avec l’autre donnent une bonne idée de la direction prise par la France actuellement : aveuglement, favoritisme, mépris.

Il y a tout d’abord cet article de Capital qui décrit par le menu les meilleures sinécures de la République.

Alors que le pays est au bord de l’asphyxie financière totale, il est bon de se rappeler que ceux qui le dirigent sauront toujours trouver un terrain d’atterrissage à la mesure de leur incompétence.
On y apprend ainsi le nombre effarant de lèches-bottes et autres serviles affidés de l’État, de ses ministres et de son Prédisent qui sont recasés à force de piston et autres renvois d’ascenseur dans des postes au labeur incertain et aux salaires juteux dont les montants classent directement les bénéficiaires dans la catégorie que Hollande dit haïr.

PistonAu final, la liste des organismes, institutions, commissions et autres bricolages administratifs qui servent ainsi de planques dorées est tellement touffue, et le nombre de personnes concernées par les sinécures correspondantes est si important que les sommes qu’on dégagerait en dissolvant les premiers et en renvoyant les seconds foutent le tournis ; il doit exister des milliards d’euros de ressources allouées au frais du contribuable à ces pipoteurs éhontés en l’échange d’un service strictement inférieur à zéro.

Pour tout dire, l’État croule sous le nombre de parasites insupportables dont le salaire ne se justifie que par leur seule existence, un temps donné, auprès d’un saigneur de moutontribuables que la République gratifie d’un maroquin pendant une courte période.

Dans le même temps, à la télévision, les gueules compassées de ces derniers s’enchaînent, pathétiques et bouffies d’une ventrée de petits fours luxueux, pour nous expliquer qu’il va falloir se prendre une nouvelle pluie d’impôts.

Notez que jusqu’à présent, aucune de ces tiques gorgées de l’argent de la France d’en bas n’a eu le courage de dire qu’en plus de cette avalanche de taxes, il allait falloir faire des coupes dans les dépenses.

Eh non : personne, ni au gouvernement, ni dans l’opposition, n’a émis l’idée qu’il allait falloir diminuer le poids de l’État, couper dans le gras et le moins gras, et arrêter de payer une armée de branleurs à ronfler dans des bureaux climatisés. PERSONNE.

À présent, vous aurez certainement envie d’injurier un élu. J’espère que vous vous abstiendrez au moins de voter, tout le spectre politique étant maintenant rempli de ces sangsues ; il ne faudrait pas leur donner l’illusion de la légitimité, ils ont déjà celle de l’utilité…

On ne s’étonnera pas, du reste, que ce constat d’une nullité navrante de la classe politique toute entière à simplement vouloir faire des économies minimalistes ne soit absolument pas relayé par la presse.

Cette notion même, en France, a totalement disparu. L’existence en ligne de petites crottes molles comme Libération, Le Figaro, Le Monde et j’en passe nous permet ainsi de découvrir que le journalisme est mort et enterré en France.

Prenez cet article de l’Organe Officiel des Bobos Mal Azimutés : pour lui, si les Français sont majoritairement pour la règle d’or, c’est-à-dire, une dose presque homéopathique de bon sens, c’est … parce que le sondage a été mal fait.

Le trou-du-cuïsme qu’on atteint ici n’est même pas remarquable : Libération nous a régulièrement habitué, dans la soupe fadasse de ses paragraphes truffés de fautes, d’approximations et de torsions cynique des faits, à ce genre d’exploits consternants avec la facilité singulière que seuls les imbéciles chimiquement purs sont capable de déployer.

On y découvre que, pour le pâle pisse-copie qui a rédigé ce monument à la gloire du mépris, la question du sondage est vraiment krokrokompliquée. D’ailleurs :

« Vous n’avez rien compris? Relisez donc doucement. Et imaginez que cette question est posée au téléphone »

Pour lui, il semble acquis que le Français est vraiment trop bête pour comprendre. On n’aura pas de mal à comprendre ensuite que ce journal soit tant lu par tous ces thuriféraires du Plus d’État et leurs bêlants suiveurs, qui ont aussi cette tendance obstinée à vouloir le bien des autres malgré eux, et surtout si cela se traduit en une amélioration très sensible de leur propre sort avant tout…

On comprendra surtout que ce qui hérisse la ligne éditoriale du journal dans ce sondage, c’est que même (MÊME !) les sympathisants de gauche puissent vouloir un équilibre budgétaire ! Ah, les cons, ils n’ont rien compris, c’est évident, puisque — tout le monde (intelligent) le sait — l’État s’endette à mort POUR EUX, nom d’une pipe !

Ici, lecteur placide de Contrepoints, vous êtes un peu agacé, non ?

Le repas dominical est un peu compromis, certes, mais il faut se faire une raison.

D’un côté, les politiciens n’ont toujours pas compris que la situation relevait de l’exceptionnel et méritait donc des mesures exceptionnelles. Continuant comme si de rien n’était, ils vont droit vers les mouvements de foule de plus en plus agacées. En d’autre temps, il y eut étêtages. À eux de voir.

De l’autre, la presse persiste à considérer son lectorat comme ce qu’il est : une bande de moutontribuables captifs qu’un petit coup au derrière de temps en temps ne doit pas effaroucher. Le peu de considération que le journaliste ci-dessus accorde à l’intelligence de ses compatriotes en dit finalement beaucoup plus long sur la façon d’envisager le monde à la rédac’ de Libé que sur la valeur hypothétique du sondage. Peu importe l’analyse qu’on peut tirer des chiffres, partir du principe que la question est « trop compliquée » ou que les gens à qui on la pose sont trop obtus pour bien en comprendre les subtilités, cela illustre parfaitement la tour d’ivoire que s’est construite une petite clique qui s’imagine de l’élite.

Et c’est cette élite auto-proclamée qui se pistonne vigoureusement dans les couloirs feutrés d’une république aux abois, ou qui pontifie sur des sondages qui ne vont pas dans leur sens.

Pendant ce temps, le message envoyé par les gens qui les payent est pourtant sans ambiguïté :

Arrêtez vos conneries ! Équilibrez les comptes !

Pour le coup, c’est moi qui doute franchement de la capacité de cette élite à le comprendre.
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