Le combat des petits budgets

Les statistiques sont cruelles. Avoir le plus gros budget ne garantit aucunement d'être champion de France. En revanche, disposer d'un budget parmi les derniers au classement financier fait systématiquement de vous un très sérieux candidat à la relégation.

Il n'y est pas question de malédiction mais d'un constat aussi simple que regrettable : en rugby comme dans la vie, l'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue grandement. La masse salariale constituant la majorité des charges budgétaire, on mesure bien que c'est essentiellement du côté de la profondeur du banc qu'il faut chercher la plus-value côté nantis.

Cette année, les quatre clubs les moins bien lotis sont, dans l'ordre décroissant Lyon (14,8Meuro), Brive (13,7M), Agen (11,9M) et enfin l'UBB (8,7M). Sans jouer les Cassandre, on peut estimer que la relégation se jouera entre ces quatre équipes. Agen et Brive peuvent peut-être faire valoir une expérience du Top 14 que n'auront évidemment pas les deux promus Lyon et Bordeaux-Bègle. A cet égard, la victoire d'Agen sur le terrain du CABCL alors que les locaux dominaient les débats peut illustrer l'argument. D'ailleurs, le maintien se jouera sur la capacité de ces clubs à grapiller des points à l'extérieur, étant entendu qu'il leur faudra gagner un maximum de matchs à domicile et tout particulièrement face aux autres relégables potentiels.

Dès la première journée, les promus ont fait le difficile apprentissage de l'élite en concédant chacun une défaite à l'extérieur. Lourde pour l'UBB au Stade Français, plus facile à digérer côté LOU à Clermont. On relativisera néanmoins en notant que les nombreuses absences d'internationaux ont sans doute pesé sur la performance Auvergnate. A ce titre, le LOU comme l'UBB devront absolument profiter de la Coupe du Monde pour engranger des points faces aux équipes "ponctionnées" par la compétition.

Reste que ce Top14, jamais avare de surprises, pourrait nous réserver des déconfitures sur le pré ou sur tapis vert de la part de clubs mieux pourvus, a priori, financièrement. On ne souhaite pas que la décision se fasse ailleurs que dans l'aire de jeu. Malheureusement, les déconvenues récentes doivent conduire à rester prudent.