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Pâtés de campagne (1)

Publié le 29 août 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff

Pâtés de campagne (1)

C’est au seuil de la primaire qu’on voit la gauchitude. Les scrutins de désignation du candidat socialiste approchant, le PS se redécouvre une conscience protestataire par la voix de son premier secrétaire par intérim qui a déclaré que Claude Guéant serait une pâle copie de Bruno Gollnisch. J’aurais tendance à inverser les termes de la proposition, attendu que Nono n’a jamais eu l’occasion de prouver ses talents au sein d’un ministère qui a tout de même largement remis à jour sa doctrine à l’aune des théories paranoïaques et fielleusesde la maison Le Pen. Du très peu regretté Fouché, en passant par le revenant Chevènement, le mafieux Pasqua, et Hortefeux l’Auvergnat, il y a beau temps que nos ministres de l’Intérieur successifs ont prouvé  en quelle estime ils tenaient la liberté.

Néanmoins, cette heureuse sortie nous a permis d’avoir le plaisir de voir sur nos écrans le minois cramoisi par le soleil de la Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse. Venue défendre l’inscription de la règle d’or de l’équilibre budgétaire à la Constitution, elle s’est fâché tout rouge, autant que son bronzage proche de la cuisson du poulet à la broche le lui permettait, contre ces vilains bolcheviques qui ont plutôt recours à l’invective qu’au débat démocratique. Seule l’impartialité à laquelle je m’astreins et l’écran qui nous séparait m’ont empêché de prendre la main de la pauvre petite, qui reprochait aux gauchistes sans foi ni loi de ne pas voter les lois proposées par l’UMP dont le populisme à peine latent cache un coeur qui saigne au regard des menaces cosmopolites qui guettent notre beau pays. Premièrement, la règle d’or est une « ceinture de sécurité » contre la prodigalité du personnel politique qui aurait l’audace de semer aides publiques et revenus de transfert à tous vents, et qui conduit la France en état d’ivresse du pouvoir. Deuxièmement, ***citation de Michel Rocard que je m’interdis de reproduire, mais Valérie ne s’en est pas privée***, et Claude Guéant est un humaniste qui protège le chômage de nos concitoyens, puisque d’emploi la crise nous prive, à moins que ce ne soient les 35 heures ou la cupidité d’Angela Merkel qui pourrait avoir la décence de nous renvoyer l’ascenceur en termes de collaboration.

Alors que j’allais prendre ma plus belle plume pour adhérer à l’UMP et déclarer ma flamme à Valérie, le très avenant et très sympathique Jean François Copé, qui se promène toujours sans muselière, s’est invité dans le débat avec une trivialité plus que cavalière, arguant que si le parti majoritaire ne s’était jamais fourvoyé avec l’extrême droite, le PS ne s’etait jamais gêné pour tremper les doigts dans la confiture aux fruits rouges de l’extrême gauche. Les yeux rivés sur 2017, M. Copé ne doit pas souvent rencontrer ses amis de la Droite Populaire qui laissent à penser que la rombière péroxidée n’est plus la seule production locale de la Côte d’Azur, ou feint de ne pas se remémorer les grands anciens de son parti tels que Charles Millon, Jacques Médecin ou Bruno Mégret, qui en fait de confiture se sont enfourné et le verger et la sucrerie. Quant à penser que les héritiers de Mitterrand aient eu un jour des vélléités d’extrême-gauche, c’est une assertion que seul un homme puissament ancré à droite peut  asséner. Et si le seul Président socialiste de la Vè république a effectivement fricoté avec la peste brune qui fait appel aux plus bas instincts sécuritaires qui sommeillent en chaque ministre de la Police et de la Caméra de Surveillance, Olivier Besancenot  n’a encore jamais pendu un patron avec les tripes d’un curé, quand bien même il exerce sa noble profession à Neuilly sur Seine, où le badaud s’étonne toujours de ne point voir arriver le préposé des postes en calèche ou par l’Aéropostale. Alors que Jacques Chirac distribuait l’Humanité dans la rue à ses débuts, c’est à n’y rien comprendre.

Après que Jean François a rompu le charme que m’avait jeté Valérie, j’ai ouï Ségolène Royal proposer une présence militaire dans les quartiers, sans doute pour rentabiliser les 32 milliards que coûte cette prestigieuse institution qui s’ennuie en l’absence d’ennemi qui égorge nos fils et nos compagnes, et de flashmob du 14 juillet.  Aussi vais-je tirer les conséquences de cette incompréhension et me retirer du commentaire politique, pour rejoindre Jean-Louis Borloo. A l’apéro.


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