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Chômage en France : Le retour des plans sociaux en 2011 et 2012 ?

Publié le 29 août 2011 par Slovar
Au moment où filtre l'annonce de plans sociaux pour 2011 et surtout 2012, Laurence Parisot indique qu'elle souhaiterait se débarrasser des obligations qu'impliquent les « plans de sauvegarde de l'emploi », autrefois appelés plan sociaux !

Chômage en France : Le retour des plans sociaux en 2011 et 2012 ?
Il ne fait plus aucun doute que le chômage sera au centre de la présidentielle de 2012. Le Président, son gouvernement et sa majorité parlementaires le savent. Néanmoins, à ce jour, les seules pistes annoncées restent l'apprentissage et les contrats aidés.

On aurait pu croire un instant que le gouvernement mettrait fin à la défiscalisation des heures supplémentaires détaxées, que l'Inspection générale des finances (IGF) qualifie de : « peu efficiente ». Mais le gouvernement voulant encore faire croire au « Travailler plus pour gagner plus » s'est contenté d'une mesurette « usine à gaz », modifiant le mode de calcul des allégements de cotisations patronales.

On pourra d'ailleurs sourire en apprenant que : « (...) selon les statistiques de l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (Acoss) publiés vendredi 19 août 2011 (...) Sur un an, le volume des heures supplémentaires a progressé de 5,8% au deuxième trimestre de cette année. Cette augmentation est remarquable puisqu’elle s’est produit dans un contexte de croissance nulle (...) »

Laurence Parisot n'en est d'ailleurs pas traumatisée, puisque, lorsque Le Figaro lui demande : « L'intégration des heures supplémentaires dans le calcul des allégements de charges sur les bas salaires ne risque-t-elle pas de renchérir le coût du travail et de détruire des emplois peu qualifiés ? »

Elle répond : « Il y a bien sûr dans ce plan des mesures qui nous plaisent moins que d'autres (...) Mais l'ensemble s'inscrit dans une claire logique de désendettement et cela, nous le saluons »

Pourquoi ce manque de réaction ?

On peut peut être en trouver la réponse, plus loin, dans l'interview. En effet, il semble bien que la présidente du Medef soit focalisée sur un tout autre sujet. Car, lorsque Le Figaro lui demande : « L'emploi se précarise avec la multiplication des temps partiels, des CDD… Comment y remédier ? »

Elle glisse au passage : « (...) Les procédures qui entourent le contrat de travail doivent encore progresser : telles quelles, elles sont bloquantes par leur longueur et leur juridisme excessif. La peur de l'embauche est le problème numéro un des entreprises. Il faudrait réaliser avec les ruptures collectives le travail que l'on a accompli avec les ruptures individuelles. On ne dit pas assez que la rupture conventionnelle a installé pour la première fois en France la « flexisécurité » et que tout le monde y gagne (...) »

En clair, faire passer à la trappe tout ou partie de la procédure dite de plan de sauvegarde de l'emploi, qui : « (...) regroupe un ensemble de mesures destinées à limiter le nombre des licenciements et à favoriser le reclassement des salariés dont le licenciement est inévitable (...) » et notamment la clause de recours des salariés indiquant que : « Le comité d’entreprise, un syndicat mais également les salariés peuvent contester la validité du plan de sauvegarde de l’emploi et pour ce faire, saisir le juge des référés du tribunal de grande instance (...) » ?

Oui, direz-vous, mais il s'agit une fois de plus du traditionnel discours du Medef qui réclame systématiquement à rendre plus rapide les licenciements. Et bien, cette fois-ci, cette demande pourrait bien être corrélée à deux nouvelles stratégies d'allègement des effectifs prévues en 2011 et 2012 !

La première présentée par Pierre Ferracci, (spécialiste de l’accompagnement des demandeurs d’emploi) à Challenge et qui se produirait en 2011 : « (...) Les patrons savent qu’une campagne présidentielle n’est pas un bon timing pour annoncer des plans de départs, qu’ils auront des pressions politiques pour garder leur équipe. Du coup, ils prévoient de le faire avant, à l’automne»

La deuxième, moins pénalisante pour le Président candidat, est beaucoup plus insidieuse. Elle toucherait en premier lieu les salariés précaires, que sont les CDD et les intérimaires, avant de toucher ... les autres salariés. Car comme l'explique le patron d'une importante société de reclassement au Figaro : « (...) Les employeurs préfèrent se séparer de ces salariés (CDD et intérim) plutôt que de leurs CDI », confirme le patron d'une importante société de reclassement qui avoue, sous le sceau de l'anonymat, travailler en secret sur des plans sociaux de grande envergure pour le second semestre 2012, soit après la présidentielle (...) »

Ce qui dans les deux cas, va dans les entreprises concernées par ces plan de sauvegarde, de l'emploi prendre du temps et coûter cher. D'où cette « brillante » idée de Laurence Parisot de : « réaliser avec les ruptures collectives le travail que l'on a accompli avec les ruptures individuelles » Et oui, que de belles économies à réaliser, en obtenant l'autorisation de licencier un maximum de personnel, sans aucune obligation de reclassement : « (...) notamment celui des salariés âgés ou présentant des caractéristiques sociales ou de qualification rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile (...) »

Dans l'attente de cette « bénédiction », les dirigeants d'entreprises se consolent en ayant recours à ce que madame Parisot qualifie de : « flexisécurité » puisque comme l'indique au Figaro le patron de la société de reclassement : « (...) en attendant, ils temporisent en multipliant les ruptures conventionnelles et en se séparant en premier de leurs salariés précaires »

En clair le pire reste à venir ! Ce qui n'empêche pas Xavier Bertrand d'afficher « son optimisme » sur l'objectif de faire passer le taux de chômage sous la barre des 9% d'ici fin 2011.

Un vibrant hommage de la part du ministre du travail et de la santé au bon docteur Coué ?

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