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Coupe du Monde : l’Angleterre est prête.

Publié le 29 août 2011 par Lben

Chronique du lundi 29 août 2011.

En battant l’Irlande sur ses terres, les Anglais ont non seulement prouvé que leurs adversaires ont complètement raté leur préparation, mais aussi, et surtout, qu’ils étaient, eux, prêts pour attaquer la Coupe du Monde. Ce n’est pas spécialement une bonne nouvelle pour les Français qui devraient voir cet adversaire se dresser devant eux dès les quarts de finale…

Une équipe type affirmée :

Même si Martin Johnson a le défaut continu de préférer les vieux aux jeunes, les anciens champions du monde aux jeunes espoirs, il a l’avantage d’avoir connu plusieurs préparations à la Coupe du Monde et, notamment, celle réussie de 2003. Il a commencé l’exercice avec un certain retard sur Clive Woodward, son prédécesseur, en n’ayant pas, par exemple, totalement défini une équipe type pendant les compétitions précédentes. Mais il est en train de rattraper le retard. L’avènement d’un jeune joueur comme Manu Tuilagi lui permet, ainsi, de se tirer une belle épine du pied en ayant trouvé une paire de centre qui fait des étincelles avant même le début de l’épreuve. L’association Tindall – Tuilagi monte en puissance et constitue une interrogation de levée pour l’entraîneur anglais. Elle amène une solidité sans égale au centre du terrain et la créativité du jeune joueur de Leicester est un plus qui peut faire la différence. Si l’on ajoute le triangle arrière Cueto – Foden – Ashton bien installé, lui, depuis quelques matchs, les Anglais possèdent quelques certitudes que l’on peut presque leur envier.

A l’ouverture, le doute ne semble plus de mise non plus. Jonny Wilkinson, en compétiteur qu’il est, s’est servi de la longue période de préparation pour élever son niveau et, semble t’il pour damer le pion à Toby Flood qui lui, au contraire, parait en plein doute, incapable de retrouver le niveau de ses 2 premiers matchs du dernier Tournoi. Cela ne va pas aider l’Angleterre a produire un énorme volume de jeu mais, de toute façon, cela n’était pas prévu. Jonny Wilkinson continuera à se tenir loin de la ligne d’avantage et les rares attaques Anglaises ne pourront réussir que sur les qualités individuelles de vitesse et de pénétration de joueurs comme Tuilagi, Ashton, Foden ou Cueto.

En 3ème ligne, Martin Johnson a choisi l’option lourde en plaçant James Haskell à l’aile et en titularisant Nick Easter au centre. Avec, pour  compléter, Tom Croft pour dominer dans les airs. Les Anglais veulent gagner le combat au prêt et des choix comme Lawes, Deacon, Sheridan ou même Thompson vont dans ce sens. Pas question de reculer à l’impact. Les joueurs sont d’abord choisi pour leur puissance physique, ce qui peut expliquer que Lois Deacon semble avoir une longueur d’avance sur Tom Palmer, pourtant excellent pendant le Tournoi, et que Simon Shaw est dans le squad.

Equipe type probable : Foden – Ashton – Tuilagi – Tindall – Cueto – Wilkinson – Youngs – Easter – Haskell – Croft – Lawes – Deacon – Cole – Thompson – Sheridan.

Une tactique simple mais adaptée :

Les Anglais n’ont pas fait le pari du beau temps. Ils ont adapté leur tactique à un hiver qui devrait être pluvieux pendant la Coupe du Monde, un temps qui favorise le jeu au pied et le combat au près. Même s’ils possèdent avec le trio Ashton – Foden – Cueto des armes offensives, pas question de se disperser. L’équipe est composée sur un mode combat au prêt assez simple et qui se veut le plus efficace possible. La conquête, l’occupation du terrain par le jeu au pied, la pression défensive seront les principaux atouts de cette équipe. Bien sûr, il faudra éprouver les défenses et la puissance des avants ainsi que celle de ses centres devra s’y efforcer avant, peut-être de profiter de la vitesse des Youngs, Foden et compagnie.

Les Anglais ne rêvent pas mais s’adaptent totalement aux conditions climatiques, ainsi qu’à leur culture au moins pour ce qui concerne Martin Johnson. Est-ce que cela est la garantie du succès ? Rien n’est moins sûr, bien évidemment. Les Lions Britanniques, en misant sur cette stratégie unidimensionnelle, s’étaient cassé les dents en voulant prendre à leur propre jeu physique des Sud-Africains qui les attendaient de pied ferme. Mais il est quand même plus facile de faire adhérer les joueurs à une tactique précise, qui a été défini selon les qualités premières de certains, que lorsqu’il n’y en a pas. Le seul vrai risque par rapport à cela, c’est d’exclure certains talents, ceux qui ne correspondent pas à ce profil et qui ne sont pas du groupe. Mais à exclure des joueurs, autant le faire pour des raisons purement tactiques.

Le parallèle avec l’équipe de France et les choix de Marc Lièvremont est inévitable. L’entraîneur Français semble avoir pris le chemin totalement inverse de son homologue Anglais. Des tactiques de jeu plus aléatoires, moins axé sur la puissance des avants alors que, pourtant, le pack Français a dominé la plupart de ses adversaires, des choix de joueurs uniquement liés au profil et à la forme du joueur… L’équipe de France semble moins établie que son probable adversaire des quarts de finale. Pas d’équipe type arrêtée, des incertitudes à certains postes qui peuvent influer sur la tactique de jeu, un discours général plus fluctuant, la France semble plus friable que le colosse Anglais mais, en même temps, possède une souplesse d’adaptation que son adversaire n’aura certainement pas. Qui a raison ? Le probable quart de finale apportera la réponse. Les gagnants ont toujours raison. Jusqu’à maintenant, les Anglais ont toujours su passer l’obstacle Français en Coupe du Monde ( sauf en 1995 ) : quart de finale 1991, demi-finales 2003 et 2007. Espérons que, cette fois, les Français réussiront l’exploit de passer les Anglais, soit en les évitant ( quart de finale contre l’Argentine ) soit en étant capable d’apporter une réponse tactique valable. Et là, le poids du match reposera obligatoirement sur la capacité des trois-quarts Français à créer le danger, en obligeant les lourds Anglais à courir et en créant des brèches décisives. Il y a encore près d’un mois et demi et beaucoup de travail pour les joueurs Français avant d’être capable de prendre à défaut une défense qui sera organisée et sûre de sa force. Beau défi en perspective…

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