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L’inaptitude de l’occident a penser l’eternite

Publié le 30 août 2011 par Jeanjacques

On pourrait croire que le vieux rêve de la science d’en finir avec la métaphysique s’est concrétisé en réalité et qu’elle peut  poser librement ses hypothèses et certitudes en toute objectivité puisque vérifiables par l’expérimentation. Débarrassée des propos philosophiques fumeux, des discussions oiseuses elle laisse les métaphysiciens débattre à l’infini, se consacrant elle - la science -  à des choses sérieuses et concrètes. Il en va ainsi pour la genèse de l’univers puisque avec le big-bang, ce qui se passait avant n’intéresse pas les physiciens qui abandonnent, royaux, ce champ aux discussions obscures des philosophes.

Sauf que l’hypothèse du big-bang repose essentiellement sur une vision métaphysique, à savoir l’idée que l’univers a commencé un jour, qu’il y a création à partir d’un temps zéro et que depuis la flèche de ce temps linéaire ne cesse de se déployer sous forme d’expansion. Ce qui commande donc à toute la cosmophysique contemporaine est une conception sous-jacente du temps dont on pourrait rechercher l’origine dans la métaphysique judéo-chrétienne.

Au temps linéaire occidental qui suppose un début, une création originelle, on pourrait opposer celui d’autres civilisations, d’une absence d’origine, d’un temps sans début ni fin, d’une éternité de la « création ». Mais penser un univers éternel paraît hors de portée du cerveau occidental formaté par des siècles de judéo-christianisme qui ne peut concevoir de durée infinie, une origine sans cause : il lui faut un début et une fin à toute chose comme il en va de son existence. L’homme occidental est inapte à penser et se penser dans l’éternité, il lui faut être dans le court terme. Les cosmologues actuels ont dû cependant concéder 13.7 milliards d’années depuis l’origine, mais on espère n’aller pas plus loin : il est tout de même rassurant de pouvoir encadrer le genèse entre deux limites, de maîtriser le temps pour que celui-ci ne s’échappe vers l’éternité.

Mais quel est le prix à payer pour conserver ce temps linéaire qui est celui d’une histoire de l’univers calquée sur l’histoire humaine ? C’est de débuter cette histoire à partir de rien, c’est de faire surgir la totalité de la masse des milliards de milliards de galaxies comportant des milliards d’étoiles à partir du néant. Ce modèle de genèse est une pure folie théorique et on ne comprend pas comment des cerveaux normalement constitués ont pu en accepter l’idée. Il a fallu que le père Einstein dérègle tous ces esprits et que ses fans, qui lui vouent un amour irraisonné, soient aveuglés par sa sainte divinité. Car du Rien il n’en peut rien surgir quel que soient les contorsions mathématiques au moyen desquelles des milliers de scientifiques s’escriment à nous affirmer le contraire.

De fait, si la matière universelle ne peut surgir de rien, il faut croire qu’elle surgisse d’un « quelque chose » dont il s’agit de définir la nature et les propriétés. Et comme cette chose ne peut elle-même surgir du néant, il faut qu’elle puisse toujours avoir été et présenter les caractéristiques de l’éternité. Cela signifie qu’elle a été toujours présente et qu’elle le demeure encore aujourd’hui. Donc, l’univers ne peut pas naître car il a toujours été.

Concevoir un univers éternel relève pour l’heure d’une impossibilité radicale pour un esprit occidental puisque toute la communauté scientifique s’est focalisée obsessionnellement sur la seule hypothèse du big-bang et son histoire linéaire de l’univers. Gageons qu’avec la mondialisation et l’entrée en sciences d’autres nations et civilisations, nous pénètrerons dans une autre ère, un autre…temps.


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