Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Quand la nouvelle des attentats d’Oslo, perpétrés le 22 juillet dernier par un militant d’extrême-droite, est tombée, j’y ai vu la confirmation de ce que je soupçonnais depuis déjà longtemps. À savoir : le parti de l’ordre et de la sécurité, l’extrême-droite ? Non. Le parti du désordre et de la violence, de la haine et de la terreur aveugle, oui. On a bon dos, chez nous, de donner douze milliards de circonstances atténuantes aux abrutis qui votent Le Pen : rien ne légitime que l’on prenne parti pour une idéologie qui mérite pleinement son statut de danger public.
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Ce triste événement norvégien, je n’ai pas pu m’empêcher de le rapprocher avec un autre fait, postérieur, qui a également eu lieu cet été, à savoir l’arrestation d’un étudiant mexicain qui, d’après la police espagnole, préparait un attentat contre une manifestation anti-JMJ. Le point commun entre ces deux faits ? Dans chaque cas, nous sommes en présence d’un attentat préparé par un jeune homme bien sous tout rapport, bien propre sur lui, qui va à la messe le dimanche… bref, le type même du personnage auquel aucun policier ne demanderait ses papiers tous les jours.
Peu de gens, à ma connaissance, ont fait le rapprochement entre ces deux faits qui sont révélateurs du fait que les jeunes gens aisés de l’occident et les jeunes gens paumés de l’orient ne sont pas fondamentalement différents les uns des autres : farcissez-les tous, dès leur plus jeune âge, de préjugés et de bondieuseries, les uns en les faisant élever en batterie dans des boîtes à curés, les autres en ne leur donnant aucune autre lecture que le coran, vous obtiendrez, de chaque côté, des bigots indécrottables à la cervelle truffée de débilités moyenâgeuses et voyant le « pas-comme-nous » comme un être monstrueux qu’il faut éviter de fréquenter, portant le nom de « païen », de « mécréant », d’« infidèle », etc. Ensuite, mettez-les en présence de quelque grande gueule qui saura transformer leurs préjugés en haine, un pape, un président des États-Unis ou un leader fasciste pour les uns, un ayatollah, un milliardaire ou un taliban pour les autres, et vos moutons deviendront des béliers prêts à foncer tête baissée à l’attaque de quiconque est perçu, à tort ou à raison, comme un loup disposé à s’en prendre au troupeau…
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Quel est l’engrais avec lequel les grandes gueules susnommées font pousser cette haine ? Le mal que le « camp adverse » aurait fait au « camp » pour lequel elles appellent à se battre : c’est au nom des attentats du 11 septembre 2001 que Bush junior a engagé sa croisade qui a mis le monde à feu et à sang, c’est au nom de cette même croisade qu’Al-Qaïda a continué à attaquer les pays occidentaux… Plus les puissance occidentales sont arrogantes et agressives envers les peuples de l’orient, plus ces derniers sont tentés par la violence contre l’occident, et plus il y a d’orientaux qui sont violents envers l’occident, plus il y a d’occidentaux qui jugent légitiment l’agressivité non seulement envers les orientaux : cercle d’autant plus vicieux que ceux qui prennent les armes ne s’attaquent pas simplement à ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis mais aussi à ceux qui devraient, à leurs yeux, être des leurs, mais qui ne les soutiennent pas du tout voire pas assez : côté « oriental » (pour aller vite), cette attitude s’est manifestée à Bali en 2002, les islamistes ayant attaqué des Indonésiens qui n’étaient pas assez « Al-Qaïda-compatibles » à leurs yeux ; côté « occidental », on se souvient de l’administration Bush clamant que « qui n’est pas avec nous est contre nous », et c’est dans le même état esprit que Breivik a causé la mort de plusieurs de ses compatriotes : cet islamophobe revendiqué n’a pas tué des gens parce qu’ils étaient musulmans mais parce qu’ils n’étaient pas islamophobes…
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Pour résumer, si ces jeunes gens propres sur eux se mettent à être aussi meurtriers que des terroristes islamistes, dont les exactions tiennent lieu de légitimation à leur islamophobie radicale et violente, c’est tout simplement parce qu’ils ont en commun avec lesdits islamistes l’intolérance et l’étroitesse d’esprit et peuvent, en raison de ces défauts trop fréquents, être facilement entraînés sur la route de la haine et de l’agressivité, route qui ne mène nulle part et se résume à un cercle vicieux provoquant beaucoup de dommages collatéraux pour ceux qui ont le malheur de ne pas vouloir choisir un camp… Ah, que la vie serait plus belle si tout le monde doutait de tout ! Allez, kenavo.