Magazine Santé

Klebsiella pneumoniae: Une souche ultrarésistante mais pas mortelle – Clinical Infectious Diseases

Publié le 30 août 2011 par Santelog @santelog

Klebsiella pneumoniae: Une souche ultrarésistante mais pas mortelle – Clinical Infectious DiseasesOn a beaucoup parlé de bactéries super résistantes comme la NDM-1 résistante aux carbapénèmes, mais il restait un espoir, un très vieil antibiotique, la colistine. Déjà identifiée et décrite aux Etats-Unis en 2010 dans une étude récemment publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, la bactérie Klebsiella pneumoniae, une entérobactérie, était signalée comme cause identifiée de 5 cas d'infections nosocomiales graves et s'avérait résistante à plusieurs classes d'antibiotiques, dont la colistine.


En France, la bactérie fait grand bruit. Egalement résistante aux antibiotiques, elle ne serait pas responsable, selon de nombreux experts (Inserm, Générale de Santé), des décès constatés en juillet à l'hôpital privé Jacques-Cartier de Massy (Essonne). Ces 5 patients, comme 11 autres, sont décrits comme porteurs de la bactérie, mais non infectés. Ils auraient juste été colonisés par la bactérie et seraient décédés de leurs pathologies.


En revanche, des 5 patients américains, infectés en 2010 par Klebsiella pneumoniae, suivis par l'équipe de transplantation l'University of Pittsburgh Medical Center, un est bien décédé en lien avec l'infection bactérienne. Parmi les 5 patients, un des patients contaminés n'avait jamais été exposé à la colistine et avait été colonisé par la bactérie, résistante, lors de son hospitalisation.


L'étude publiée dans Clinical Infectious disease précise que ces infections à Klebsiella pneumoniae touchent des personnes dont le système immunitaire est très affaibli, en attente ou après une greffe, ou suite à une grave blessure traumatique. Ce type d'infections nosocomiales résistantes et inattendues, précisent les experts, complique l'évolution d'un patient déjà très malade. Les victimes américaines ont ainsi du rester hospitalisées de 6 semaines à 6 mois, pour l‘hospitalisation la plus longue. Enfin, la bonne nouvelle, toujours selon les experts, est qu'un traitement est toujours possible. Ainsi, ces patients ont répondu à la tigécycline, un médicament relativement nouveau. Selon le score de sensibilité et résistance publié dans la revue, la tigécycline restait le seul médicament à fonctionner encore.


En 2009, d'autres cas avaient été signalés d'août à décembre dans un service de soins intensifs à Lisbonne* et les souches ont été isolées, essentiellement à partir de sang et le cathéter. D'autres cas épars ont également été identifiés en 2010, en Hongrie, en Grèce, en Corée et aux Pays Bas: 80 patients dont 27 décès.


La bactérie est donc déjà connue des scientifiques. La question reste que pour ces infections à Gram-négatif, il n'y a pas de nouveaux médicaments en développement…


Source: Clin Infect Dis. (2011) 53 (4): 373-376. doi: 10.1093/cid/cir401Colistin-Resistant, Klebsiella pneumoniae Carbapenemase (KPC)–Producing Klebsiella pneumoniae Belonging to the International Epidemic Clone ST258 ” et BMC Proceedings 2011 5 (Suppl 6):O78. « Ventilator touchscreen as source of ESBL-producing Klebsiella pneumoniae outbreak ».

Klebsiella pneumoniae: Une souche ultrarésistante mais pas mortelle – Clinical Infectious Diseases
Accéder à l'Espace Hôpital


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Santelog 71170 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine