Joseph Stiglitz, ancien prix nobel d’économie et ancien conseiller de Bill Clinton à la Maison-Blanche a distribué des bons points à l’Argentine et de mauvais aux Etats-Unis et à l’Europe.
Devant un parterre de journalistes et de jeunes économistes réunis à Landau en Allemagne, Joseph Stiglitz a donné son opinion sur la crise économique touchant les pays occidentaux : « la meilleure façon de régler le problème de la dette n’est pas de se serrer la ceinture mais d’encourager les ménages à consommer. L’austérité fonctionne de manière inverse. Nous sommes en train de prendre la mauvaise direction, on applique les mêmes recettes imposées par le FMI à l’Argentine à la fin des années 90 et on a vu le résultat fin 2001 ! »
Stiglitz se fait explicite sur le fonctionnement de l’économie : « l’économie ralentit, arrive alors la récession et tout cela se termine dans une grande dépression. Sans croissance, il est impossible de sortir de la crise. Plus les décisions politiques tarderont à venir, plus l’instabilité sera grande et les coûts de la dette augmenteront. Il n’y a que les spéculateurs qui profitent de l’indécision des gouvernements. Les hommes et les femmes politiques d’Europe trouvent toujours quelqu’un à blâmer sans prendre leurs responsabilités. »
Très critique envers l’Europe, Stiglitz s’est montré élogieux envers l’Argentine : "aujourd’hui, l’Argentine est l’un des pays avec la plus forte croissance économique, grâce au boom des matières premières. Il y a bien sûr une part de chance et les années sombres connues par le pays après la chute du peso ne doivent pas être oubliées. Mais pensez un peu comment serait l’Argentine aujourd’hui si le pays n’avait pas vécu la faillite de 2001 ? »
Stiglitz demande pourtant aux pays émergents de diversifier leur structure de production ainsi qu’un renforcement de la demande de consommation au niveau national. Stiglitz affirme que la bonne santé économique de l’Argentine est aussi dû à de bonnes décisions gouvernementales : « l’Argentine a mis au point une très bonne politique macroéconomique. Le gouvernement a bien compris l’importance de soutenir l’économie par une série de mesures tout en évitant que le chômage gonfle de manière démesurée. » Cependant, Stiglitz estime que si la récession s’amplifie aux Etats-Unis et en Europe, elle pourrait toucher l’Argentine avec un manque à gagner au niveau des exportations. D’où l’importance d’une demande forte de consommation au niveau domestique…