Car cette étude de cohorte, présentée lors du Congrès de l'European Society of Cardiology (Paris), suggère que l'arrêt du tabac sans fumée ou snus, après un infarctus du myocarde, est associé à un risque de décès réduit de 44%, donc à une meilleure survie. Evidemment l'abandon du snus n'est pas le seul facteur bénéfique à la survie et à la qualité de vie.
Le tabac sans fumée ou snus, un tabac à priser humide, d'inspiration suédoise, a quelque temps été préconisé comme une alternative plus sûre à la cigarette. Le snus prend la forme de minuscules poches de 0,4 à 1,5 g, remplies d'une poudre finement broyée et humidifiée de tabac, que l'on place sous la lèvre supérieure pendant environ une heure, avec des temps d'exposition quotidienne estimés à environ 10 heures. En Suède, 20% des hommes adultes et 4% des femmes adultes sont des consommateurs quotidiens de snus. La vente de snus est illégale dans le reste de l'UE, mais répandue et en croissance aux États-Unis. En France, la Société française de tabacologie a mis en garde contre sa consommation.
«Bien que les cigarettes soient associées à des effets encore plus négatifs, le tabac sans fumée ne peut pas être considéré comme inoffensif," rappelle justement Gabriel Arefalk de l'Université d'Uppsala (Suède), auteur principal de l'étude."En Suède, chaque fois que nous recevons un patient avec infarctus, qui est un consommateur de snus, nous sommes confrontés à la question clinique de savoir s'il doit cesser lsa consommation."
Cette méta-analyse suggère que la consommation de snus implique un risque accru d'infarctus du myocarde mortel, ce qui indique que la consommation de snus peut augmenter le risque d'arythmie ou d'autres complications cardiaques graves. L'analyse porte sur 20.911 patients admis en unités de soins cardio pour infarctus du myocarde. Deux mois après l'événement, les données sur les différents facteurs de risque ont été consignées. Au cours d'un suivi moyen de 2,1 années, 812 des participants sont décédés. Parmi les 1.799 utilisateurs de snus, 69 sont décédés soit un taux d'incidence de 18,7 décès pour 1.000 personnes-années à risque vs 14 décès chez 675 participants ayant abandonné le snus, après leur infarctus (soit un taux d'incidence de 9,7 pour 1.000 personnes-années à risque). Après ajustement, les chercheurs concluent à un risque inférieur de 44% de décès chez les participants ayant abandonné le snus (HR: 0,56; IC: 95% de 0,31 à 0,99).
La réduction du risque reste malgré tout partiellement indépendante de la consommation/arrêt du snus, des changements de mode de vie, tels que le niveau d'activité physique et la participation à des programmes de réadaptation cardiaque, pouvant contribuer aussi à réduire le risque.
Source: ESC Congress 2011 via Eurekalert (AAAS) “Discontinuation of smokeless tobacco after myocardial infarction linked to improved survival” (Vignette British American Tobacco)
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