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J’ai grillé mes dernières larmes
Pour accompagner dans leur dernier voyage
Martinets et mésanges
Sacrifiés sous les roues immondes
.
J’ai rêvé d’un monde si doux
Qu’il serait alors vain de s’agiter ainsi
Dans la course absurde et aveugle des jours
*
Ici je dépose mon obole
A l’aurore délicate
Et aux doigts habiles
Décorateurs de mes nuits
En constellation de bontés
*
Nul ne regarde l’or déposé
Aux bordures des feuilles
Fine dentelle qui chaque jour gagne
Ronge la saison qui s’écoule
Imperturbable
*
Coupé du monde et de sa rumeur
Par ma seule volonté de ne plus rien entendre
Mes rêves se posent à l’ourlet
A la marge de pages éphémères
.
Mon exil est tout intérieur
Si banal
Au fond
.
Si partagé
.
Manosque, 19 juillet 2011
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