Bon je pourrais commencer par mon désormais traditionnel couplet sur le Stade de Reims mais comme j'ai espoir que mes Rouge et Blanc restent un moment tout en haut du classement, j'ai peur que cela devienne répétitif... Et la routine, ça finit toujours pas être mortel...
J'en suis évidemment à des années-lumière. Après une année blanche (put*** de dos), je n'ai plus mes points qualificatifs et surtout je reprends seulement l'entraînement "sérieux" depuis un mois (à ce niveau là, c'est plutôt encourageant et je me suis mis les 80km de l'Eco-Trail de Paris dans le viseur, au printemps prochain). Je ne sais pas si je referai un jour cette course, mais une chose est certaine, j'ai envie de retourner dans ces montagnes, de partir à l'aube et de me retrouver quelques heures plus tard dans des paysages grandioses (revoir la vidéo de The North Face et la mettre en grand écran). En attendant, un immense bravo à tous les finishers, notamment Vincent Desfossez, coéquipier du Meudon Triathlon (381e en 39h15') qui depuis 6 ans courait après ce statut de finisher, et à Maria Semerjian (8e en 32h22, 2e française) avec qui j'avais eu le plaisir de partager l'an dernier un stage préparatoire). Bravo aussi aux autres (55% d'abandon sur les 2300 partants alors que prendre le départ nécessite de s'être qualifié sur des courses déjà très exigeantes) qui ont affronté "la bête". Renoncer est souvent difficile. Et c'est parfois aussi une victoire de ne pas aller au-delà de ce que le corps et l'esprit sont capables de supporter.
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Du dada ! Ah qu’on les a aimés ces Championnats d’Europe de concours complet à Luhmühlen. Quelle apothéose ! Nicolas Touzaint, de retour au plus haut niveau, Donatien Schauly, impérial malgré sa jeunesse, Stanislas de Zuchowicz et enfin Pascal Leroy, ont retrouvé les sommets de leur discipline, abandonnés depuis deux ou trois ans. Après les échecs des derniers grands rendez-vous, autant être honnête, on ne faisait pas les malins en débarquant en Allemagne. Et puis tout s’est parfaitement enchaîné, un dressage moins « mauvais » que d’ordinaire, un cross très bien géré et enfin un triple sans faute sur le saut (seule nation à réaliser une telle performance) qui offrait l’argent à nos couleurs.Avec Donatien, 6e, Nicolas, 8e, et Stanislas 17e d’une compétition largement dominée par les Allemands (quelle classe !) squatteurs des quatre premières places, et avec un Michael Jung qui ajoute le titre européen à sa couronne mondiale, la France prend date. Oui, elle sera bien présente à Londres dans moins d’un an au côté de l’équipe de saut d’obstacles. Alors même si on va bien se garder de s’enflammer d’autant plus qu’il faudra se coltiner les Néo-zélandais, Australiens ou Américains, on en salive déjà.
Enfin, à Colombes, il y a toute une équipe à l’antenne pour s’assurer de la bonne réception des images (notamment sur Equidiawatch), pour remonter les images (merci Yann Fournis de s’y être collé ce week-end après avoir commenté la Coupe des Nations de Rotterdam et à Julie, la monteuse), et pour assurer le suivi de la compète sur tous les médias comme Facebook et Twitter (merci à Julien Abadie).
Voilà en gros l’organisation qui nous permet de d’offrir non seulement les images classiques de la compétition, ce que l’on appelle le « signal international » reçu par toutes les télés détentrices des droits, mais aussi, et surtout, les images propres à la production Equidia avec les interviews et des images spéciales Equidia. Comme vous pouvez le constater, tout ça est une grosse machine.
Petit éclairage désormais sur une idée reçue. Une « légende urbaine » véhicule l’idée que les sports équestres seraient roi en Allemagne au contraire de la France où les méchants médias traitent l’équitation de façon méprisable. Un doublé par équipes et en individuel dans un Championnat d’Europe aurait donc dû faire la une des médias outre-Rhin.
Lundi, à l’aéroport de Hambourg, je me suis donc précipité pour acheter tous les journaux allemands. Pas de Michael Jung à la une. J’ai donc tourné les pages, encore et encore avant de constater que la place réservée aux « Europe » de concours complet était bien mince.
Au mieux un quart de page dans le Süddeutsche Zeitung et le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dans Bild, le plus gros tirage de la presse allemande, une dizaine de lignes. Dans le Hamburger Abendblatt, le journal local, les résultats secs sans le moindre commentaire. Et dans Die Welt, l’équivalent du Monde, rien.
Plutôt que de se placer toujours en victime des méchants médias, le monde des sports équestres devrait surtout s’ouvrir sur le monde extérieur et arrêter de vivre reclus sur lui-même. Il y constaterait que malgré ses 700 000 licenciés, il ne représente pas grand-chose dans le paysage médiatique. Et pas seulement en France. En Allemagne aussi. Et même si certains vivent cette situation comme une injustice, plutôt que de crier au complot, peut-être faudrait-il se poser les bonnes questions et essayer de trouver les réponses.
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Je reviens rapidement sur les Championnats d’Europe de hockey sur gazon qui se disputaient la semaine dernière à Mönchengladbach (en direct sur la 1re chaîne allemande au passage). Rapidement parce qu’hélas les choses ne se sont pas exactement passées comme on l’aurait espéré. Cinq matches, cinq défaites, une dernière place et une relégation au niveau B, fermez le ban ! Dur dur pour un groupe qui avait bossé dur… Mais il va falloir maintenant se redresser.
Pour le Championnat, ça reprend le 18 septembre. Alors allez les filles de Mérignac de Mamzelle Peg and Julie, de Cambrai de l’impériale Pif et de Caro, de Lille de Bambi et Loulou.
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Et pour finir, le coup de coeur de la semaine pour Teddy Riner, sacré pour la cinquième fois champion du monde. Un record. Pour l'avoir croisé à quelques reprises, ce mec en plus d'être un géant de son sport (à tous les sens du terme) est un mec bien cool qui ne se prend pas la tête. Un mec qui a l'art de mettre les autres à l'aise comme ce fut le cas il y a quelques mois quand nous l'avions reçu à L'Equipe avec notamment Christophe Lemaitre (j'avais réalisé et monté avec mes petites mains une vidéo de cette rencontre ICI). Alors pour tout ça, pour avoir su gérer une énorme pression, bravo Riner... et rendez-vous à Londres pour un rendez-vous qui pourrait le placer encore plus haut dans l'histoire de son sport et parmi les plus grands judokas de tous les temps.