Ne pas savoir si nos enfants apprendront à lire grâce à l’école
Pour SOS Éducation, « savoir si son enfant saura lire ou ne saura pas lire » est la seule vraie question qui angoisse les parents du primaire. En France, 40% des enfants arrivent en classe de sixième sans savoir ni lire, ni écrire correctement. Ce scandale dure depuis des années. Il touche toutes les catégories de la population mais surtout les plus défavorisés.
« Rien n’est fait au niveau national auprès de l’ensemble des professeurs pour changer effectivement la donne et on s’étonne que les inégalités se creusent à l’école ! », souligne Olivia Millioz, porte-parole de SOS Éducation.
Quand l’école ne vous permet pas d’apprendre à lire et à écrire correctement, c’est, pour SOS Éducation, un échec total. Aucun syndicat, aucun parti politique ne prend la mesure de ce problème.
« Aujourd’hui, on a sous les yeux les résultats des expériences écossaises et anglaises menées depuis plus de dix ans. Les méthodes syllabiques et exclusivement syllabiques permettent d’éradiquer l’illettrisme à l’école, y compris dans des écoles accueillant des enfants issus de milieux extrêmement défavorisés. Qu’est-ce que le Ministère attend pour le faire savoir à tous les professeurs ? », s’interroge la porte-parole de l’association.
SOS Éducation demande que l’on ouvre les yeux sur ces réussites obtenues dans des pays qui ont une langue aussi difficile que la nôtre. En Angleterre et en Écosse, des écoles entières sont revenues à des méthodes traditionnelles d’apprentissage de la lecture. Les enfants ont sous les yeux d’abord des lettres, ensuite ils forment des syllabes, après ils lisent des mots et enfin le professeur leur présente des phrases. Bref, des méthodes syllabiques qui permettent aux enfants même défavorisés d’apprendre à lire.
« Dans nos salles de classe et dans nos manuels, on continue à tout mélanger. C’est pour cela que les enfants ne s’en sortent pas. Ce n’est pas la faute des professeurs, ils sont assaillis de supports et de directives qui entretiennent la confusion. Tous les enfants n’arriveront pas à apprendre à lire grâce à l’école. C’est cela le vrai scandale de cette rentrée scolaire et pas autre chose» souligne la porte-parole de l’association et d’ajouter « quand on sait lire, on n’oublie complètement combien ce processus n’est ni évident, ni immédiat et combien il nécessite un apprentissage méthodique et structuré qui ne met pas la charrue avant les bœufs ».