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Quand la Chine se retrouve au pire de l'actualité green

Publié le 02 septembre 2011 par Bioaddict @bioaddict

Quand la Chine se retrouve au pire de l'actualité green ¤¤ donnez votre avis 8 8 personnes aiment cet article
 Marées noires, parc automobile exponentiel, barrages défectueux, déversement de produits chimiques dans ses rivières... La Chine fait la une de l'actualité environnementale en raison d'un dramatique enchaînement de désastres écologiques. Le défaut de volonté des autorités pour faire respecter les normes et mettre au pas les pollueurs, conduisent les ONG chinoises de l'environnement à se montrer de plus en plus agressives...

Le 6 juin 2006, le gigantesque barrage des Trois-Gorges, situé sur le cours de la rivière Yangtsé, dans le centre de la Chine, est entré en service. Tout le monde a entendu parlé de ce gigantesque barrage tant le pari semblait fou : 2,5 kilomètres de long, 180 mètres de haut et une retenue d'eau de 39 milliards de mètres cube. Une construction pharaonique qui fait la fierté de la Chine et de nombreux Chinois alors qu'elle a entraîné le déplacement de près d'1,5 million de personnes, la confiscation de terres et l'engloutissement de dizaines de villes dont une partie du patrimoine archéologique et historique la région. Dans cette affaire, le bilan environnemental est tout aussi désastreux avec la destruction d'écosystèmes exceptionnellement riches et le nécessaire bouleversement de la migration de nombreuses espèces animales. Sans compter les avertissements des géologues sur des risques accrus de glissement de terrain et de tremblement de terre...

Le barrage des Trois-Gorges n'est qu'un exemple parmi les dizaines de milliers de barrage construits à l'aveugle en Chine au cours des 20 dernières années afin de satisfaire les besoins croissants en électricité et en eau, surtout dans la partie occidentale du territoire, la plus montagneuse.

40.000 barrages menacent de céder

Or, voilà qui ne peut qu'inquiéter les millions de Chinois qui n'ont pas été consultés pour leur contruction : un rapport dévoilé vendredi 26 août 2011 par la presse chinoise révèle que plus de 25 % des villes et des régions rurales chinoises sont sous la menace de barrages délabrés.

40 000 retenues d'eau seraient ainsi maintenues en fonctionnement au-delà de la durée qui avait été prévue. La plupart d'entre elles sont ont été construites en pierre et en terre dans des régions montagneuses reculées et menacent à chaque instant de rompre, affirment des officiels résignés par l'absence de subventions et de contrôles de sécurité. "Ces réservoirs courent de forts risques et s'ils se brisent ils dévasteront les surfaces agricoles, les voies de chemin de fer, les bâtiments et même les villes", a prévenu Xu Yuanming, un responsable du ministère des ressources hydrauliques.

Selon le correspondant RFI Stéphane Lagarde, "depuis 1954, 3 515 barrages ont été détruits en Chine, un défaut dans la conception ou l'entretien pouvant amener à la catastrophe." Le plus grave accident remonterait à 1975 quand 62 barrages de Zhumadian dans la province du Henan se sont effondrés après le passage d'un typhon.

Quand les intérêts commerciaux prennent le pas sur le reste

Malheureusement, quand il s'agit d'environnement, les autorités chinoises ont trop souvent tendance à étouffer des informations cruciales, très certainement par crainte de provoquer un vent de panique parmi les populations rurales qui subissent le diktat des multinationales.

On a pu observer ce manque de transparence et la limite de la liberté des médias chinois au début du mois de juillet, alors que la rumeur d'une marée noire dans le Golfe du Bohai perçait grâce aux réseaux sociaux. A l'heure actuelle, 7 fuites d'hydrocarbure supplémentaires ont été confirmées par l'exploitant américain ConocoPhillips et les experts parlent de la pire catastrophe environnementale de l'histoire maritime chinoise.

Etant donné le rôle pivot qu'occupe la Chine dans les échanges de biens et services internationaux, on imagine combien il peut lui être facile de faire pression sur des Etats et des multinationales afin que les scandales n'éclatent pas au grand jour. Si des ONG comme Wikileaks peuvent, par la diffusion de câbles diplomatiques, permettre de faire la lumière sur ces faits honteux, peut-on se satisfaire de l'information à un tel stade d'infractions environnementales ? On peut s'inquiéter à juste titre du poids grandissant de la Chine dans l'économie, d'autant que, la gestion de ses centrales nucléaires serait, d'après une récente publication de Wikileaks, tout aussi frauduleuse que celle de ses barrages...

Alicia Muñoz


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