Frédéric : « A travers le fait anecdotique, voire limite cour d’école, mais aux conséquences diplomatiques importantes entre les deux acteurs majeurs du search que sont Google (un peu plus majeur) et Bing (beaucoup moins majeur), c’est une autre lecture des événements que nous propose Laurent Bourrelly. Et si Google avait la toute puissance d’interférer avec ses algorithmes manuellement ? Et si en fin de compte Google c’était bien le diable incarné ? Cette inquiétude est récurrente chez les professionnels du search et principalement du SEO qui sont régulièrement inquiets à chaque évolution de leurs classements et à chaque évolution des règles de Google. Alors si en plus la variable humaine et totalement subjective venait interférer avec le classement organique de Google, quelle angoisse ! Il semble important de rappeler certaines choses tout de même que nous avons un peu trop tendance à oublier. Tout d’abord Google est un acteur privé. Il détient sa technologie et indexe les informations mises à disposition sur le Web afin d’en faciliter l’accès et au passage générer des revenus substantiels en vendant de l’espace publicitaire. Je ne pense pas (mais peut être faudrait-il confirmer cela à un juriste) qu’impacter manuellement les résultats organiques à la main lui soit interdit… (bon, le cadre juridique est complexe quand même mais avec des bonnes CGU cela doit passer.) L’intervention manuelle est par ailleurs apparue à travers la notion de Trust Rank à l’époque (http://ilpubs.stanford.edu:8090/638/1/2004-17.pdf) . Pas chez Google mais chez Yahoo ce que rappelle fort justement Laurent (http://www.laurentbourrelly.com/blog/40.php) . Google a d’ailleurs été soupçonné, à tort, en son temps d’avoir recours à cette notion de trust rank, de panels de sites qualifiés manuellement. En tout cas Yahoo avait semé clairement le doute : peut-on réinjecter de l’humain, du subjectif dans le classement organique des moteurs de recherche ? Par le passé Google a largement montré qu’il pouvait faire ce genre de choses et d’ailleurs il l’a fait. Après plusieurs années à défendre l’algorithme automatique y compris face à des Google Bombings, Google a cédé face à la énième (troisième je crois) Google Bombing qui s’en prenait à Nicolas Sarkozy et y a mis fin par un revers de la main en modifiant comme il se devait son index, « à la main donc ». Bien que Google ait engagé le développement d’algorithmes automatiques (effet de seuil) visant à limiter cet impact, il est évident que sur la dernière Google Bombing relative à Nicolas Sarkozy, l’intervention a été manuelle. Petite anecdote qui est passée beaucoup trop inaperçue à mon goût. Il n’y a donc plus de doute à avoir et cela fait belle lurette. Google peut impacter son index à la main. Il peut le faire simplement. Il peut céder à la pression politique et qui sait un jour peut être financière. Prenons Google pour ce qu’il est : un acteur économique, une entreprise soumis à certaines contraintes, certaines pressions et qui souhaite avant tout réaliser du bénéfice. « Don’t be evil » n’est qu’un slogan. Et que cela soit clair, en ce qui me concerne, cela ne m’empêche pas d’utiliser massivement (voire exclusivement Google) mais je prends soin de bien connaître cet outil, d’en maîtriser l’utilisation et d’en connaître les évolutions. Ce que devrait faire tout professionnel du Web et tout professionnel de l’information. »L'article de Laurent Bourrelly "Depuis toujours, je plaide la cause du 100% algorithmique chez Google, réfutant les théories de manipulation manuelle. Sauf que l’affaire plutôt du plagiat de Bing sur les résultats de recherche Google suggère une interprétation supérieure prouvant la capacité d’effectuer des changements à la main dans l’index..." (Lire la suite)
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