Le jeu
L’Union Bordeaux-Bègles l’a confirmé samedi sur la pelouse de Chaban-Delmas, il faudra compter avec elle cette saison dans le Top 14. Promu surprise à l’issue d’une incroyable campagne de phases finales en mai dernier, le club girondin a sorti une prestation de haute volée samedi dans l’antre habituellement occupé par les Girondins de Bordeaux et envahie pour l’occasion par des fans de rugby, qui n’avaient pas eu l’opportunité d’avoir une équipe de leur région dans l’élite depuis huit ans. Les partenaires de Matthew Clarkin ont démontré toutes les qualités déjà entrevues à Charléty la semaine passée. Avec un jeu fait de mouvement, de simplicité et de qualité technique, les hommes de Marc Delpoux ont notamment produit une première période extrêmement solide dans tous les compartiments du jeu. Ils ont rapidement pris les devants au score grâce à la botte de Fraser mais ils n’ont pas concrétisé l’ampleur de leur domination au tableau d’affichage. Les Bayonnais, pourtant très moyens dans l’utilisation du cuir et étouffés dans leur camp, ont ainsi pu rester au contact à la pause, en profitant de chacune de leurs incursions dans les quarante dernières mètres adverses pour engranger des points.
Menés seulement de trois points à la mi-temps (9-6), les Basques ont été incapables de réagir au retour des vestiaires, même s’ils ont connu un temps fort d’une dizaine de minutes en plein cœur de la seconde période. Les Girondins, qui étaient alors en train de plonger physiquement, s’étaient néanmoins mis à l’abri auparavant avec six nouveaux points signés Fraser (15-6, 57eme). S’ils ont été moins souverains dans le deuxième acte que dans le premier, les équipiers de Reihana ont continué à jouer chaque ballon de relance qui se présentait à eux et ont poursuivi leur travail de sape sur la défense de l’Aviron. Les Basques ont fini par craquer et, sanctionnés à deux reprises d’un carton jaune, ont baissé les armes devant l’UBB. Cette dernière empoche un premier succès complètement mérité tandis que les Bayonnais sont passés au travers, affichant des limites irrémédiables à ce niveau-là.
Les Girondins
Omniprésent derrière tous les regroupements, inspiré dans ses prises d’initiative personnelles et appliqué dans la conduite du jeu de sa formation, Heini ADAMS a réalisé une très grosse prestation. Incertain toute la semaine, le demi de mêlée sud-africain a fait mieux que répondre présent et a apporté énormément à son équipe. Gerard FRASER a été excellent dans son jeu au pied, que ce soit dans le champ ou sur les pénalités. Il a inscrit l’intégralité des points de son équipe avec un taux de réussite probant (6/8). Fabien ROFES, arrivé de Montpellier à l’intersaison, a rendu une copie très propre et s’est énormément dépense, tant sur le plan défensif qu’offensivement. Blair CONNOR a semé la zizanie dans l’arrière-garde bayonnaise à chacune de ses accélérations et a participé au long travail de sape de ses partenaires. Matthew CLARKIN a lui été exemplaire dans son rôle de capitaine. Il a notamment été essentiel dans les rares instants où les Basques campaient dans le camp girondin. Bruce REIHANA a enfin montré qu’il n’était pas venu en pré-retraite sur les bords de la Garonne. L’ancien arrière international néo-zélandais a été très ambitieux dans ses relances et a régulièrement connu la réussite dans ses tentatives. Il est l’un des moteurs du jeu de son équipe.
Les Bayonnais
Comme un symbole d’une équipe qui n’était pas dans son assiette samedi sur la pelouse de Chaban-Delmas, Cédric GARCIA n’a pas convaincu. Dans tous les domaines, il a évolué un ton en-dessous de son niveau habituel et il a notamment connu des difficultés dans son efficacité au pied, avec deux échecs cruciaux en seconde période. David ROUMIEU a lui été l’exemple des problèmes de discipline de sa formation, en étant sanctionné à deux reprises dans les dix premières minutes de la rencontre avant de peiner toute la partie à entrer de plein pied dans cette confrontation. Le jeune Clément OTAZO n’a pas vraiment confirmé les bonnes dispositions qu’il avait affichées contre Toulouse la semaine passée. Il a connu plus de déchet et a galéré pour peser sur le jeu de son équipe. Une irrégularité logique pour un joueur de 19 ans, qui découvre le haut niveau. Sam GERBER a été l’un des rares Bayonnais à tenir son rang. Il n’a pas eu de nombreux ballons à se mettre sous la dent mais il a fait son possible pour les utiliser au mieux. Clément BAÏOCCO a été intéressant en mêlée, même s’il a plongé physiquement sur la fin.