Pour le groupe « économie » des indignés de la Puerta del Sol, la règle d’or constitutionnelle est un véritable coup d’Etat des marchés financiers (traduction : Dessous de Bruxelles). Une séquence de vidéos dans la continuité du petit cours d’économie par les indignés de la Puerta del Sol.
Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a proposé, mardi 23 août, une réforme de la Constitution afin d’y inscrire une « règle pour garantir la stabilité budgétaire ». Cette réforme, qui s’appliquerait tant au « déficit structurel qu’à la dette », permettrait de « renforcer la confiance à moyen et long terme dans l’économie espagnole », a déclaré M. Zapatero lors d’un discours au Parlement.
Cette réforme se situe dans la droite ligne de la « règle d’or » constitutionnelle, promue par Sarkozy et Merkel lors du dernier sommet européen, censée garantir l’orthodoxie budgétaire des économies de la zone Euro. Cette séquence de vidéos représente une réponse de la part du groupe économie des indignés de la Puerta del Sol.
NB : Ci-après, la transcription de la vidéo.
http://www.dailymotion.com/videoxkuzb9
Pourquoi la réforme constitutionnelle représente-t-elle un coup d’Etat des marchés financiers ?
Pour le groupe « économie » de la Puerta del Sol, cette règle d’or constitutionnelle est un véritable coup d’Etat des marchés financiers, et je vais vous dire en quoi.
Ce que veulent les marchés financiers, c’est que le niveau de recette soit juste suffisant pour que les Etats puissent payer les dettes qu’ils ont contracté. Mais ces dettes sont par ailleurs directement issues de la crise, de l’hypertrophie, de la démesure et de l’absence de contrôle des marchés financiers. Or c’est précisément ces facteurs, avec la crise financière, qui sont à l’origine du déficit public…
Désormais, pour payer cette dette, ce que les gouvernements s’apprêtent à faire, puisqu’ils ne souhaitent pas augmenter recettes, en augmentant les impôts sur les hauts revenus et les grandes entreprises, ils vont réduire les dépenses, pour réduire les déficits. C’est pourquoi ils imposent des plans d’austérité, qui visent à satisfaire aux diktats des marchés financiers, par exemple en réformant le système des retraites, ou encore en réformant le marché du travail, en effectuant des coupes dans le domaine de la santé, de l’éducation, des coupes dans le secteur public en général… Tout cela en guise de « tribut » payé aux marchés financiers.
Et l’ultime aspect de ce coup d’Etat, c’est l’inscription dans la constitution de cette volonté de réduire les dépenses publiques. Ce qui est en passe de se produire, c’est l’inscription non plus de la volonté populaire, de la souveraineté populaire, mais de la souveraineté des marchés financiers dans le marbre de la constitution. Et c’est la raison pour laquelle nous l’avons appelé « coup d’Etat des marchés financiers ».