Et comme si de rien n'était...

8h20. Le temps continue de passer comme si de rien n'était.
La vie défile : roman trop vite lu, les détails se sont perdus.
Ce matin, le ciel est gris, maussade. Curieusement, les mots s'enchaînent dans mon esprit. Beaucoup trop de mots. Beaucoup trop vite. Je n'arrive à les saisir, à les mettre en phrases, à leur donner du sens. Ils sont comme ces gouttes de pluie qui ne semblent plus vouloir finir de tomber : déroutants.
Je t'écris comme si tu étais loin de moi. Je continue à t'écrire ce que je ne te dis pas. Peut-être ai-je la stupide conviction qu'une fois écrit, le mot ne peut se perdre, s'oublier...
Cette photo a seize ans d'âge. Autant qu'en a notre attachement. Autant que pourrait en avoir le mot aimer si à la place de te l'avoir dit, je te l'avais écrit.
T'en souviens-tu ?
Un clignement d'yeux. Une floraison. Un apprivoisement.
Seize années. Juste une adolescence.
Et comme si de rien n'était, le temps qui continue de passer...