C'est ainsi qu'est qualifiée l'ampleur du problème par cette étude européenne couvrant 30 pays européens, publiée au 5 septembre par le Collège européen de neuropsychopharmacologie (European College of Neuropsychopharmacology- ECNP). Une étude qui jette une lumière nouvelle et alarmante sur l'état de santé mentale et neurologique de l'Europe et révèle dans le même temps que la majorité des troubles mentaux ne sont pas traités. L'inclusion de tout le spectre des troubles sur tous les groupes d'âge dans une même étude, est sans précédent. La principale conclusion aussi, un européen sur 4 souffre, chaque année d'un trouble mental. Les 2 axes prioritaires, resserrer l'écart entre prévalence et accès aux traitements et renforcer la détection et la prévention chez les jeunes.
Cette étude de 3 ans, à travers 30 pays (dont la Suisse, l'Islande et la Norvège) couvre une population de 514 millions de personnes et a pris en compte tous les troubles mentaux majeurs touchant les enfants et les adolescents (2-17 ans), les adultes (18-65 ans), et les personnes âgées (65 ans et +), ainsi qu'un grand nombre de troubles neurologiques.
Les principales conclusions de l'étude sont,
· chaque année, 38,2% de la population de l'UE soit 164 millions de personnes souffrent d'un trouble mental.
· Les troubles mentaux sont répandus dans tous les groupes d'âge et affectent autant les jeunes que les personnes âgées, mais avec des spécificités dans les diagnostics, selon les tranches d'âge,
· les troubles les plus fréquents sont les troubles anxieux (14,0%), l'insomnie (7,0%), la dépression majeure (6,9%), les troubles somatiques (6,3%), la dépendance à l'alcool et aux drogues (> 4%), les troubles de l'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH, 5% chez les jeunes) et la démence (1% chez les 60-65 ans, 30% chez les personnes âgées de 85 ans et plus).
· Sur les taux d'accroissement de la combinaison des troubles mentaux, aucune nouvelle information se détache vs l'étude précédente (2005).
· L'exception notable est une augmentation de la démence due à l'augmentation de l'espérance de vie.
· Aucune amélioration n'est identifiée dans les taux notoirement faibles de traitement ou de prise en charge thérapeutique des troubles mentaux en comparaison avec les données de 2005. Seul un tiers des personnes atteintes bénéficient d'un traitement.
· Le peu de patients bénéficiant d'un traitement y ont accès avec des retards considérables d'une moyenne de plusieurs années et obtiennent rarement un traitement adapté.
· Plusieurs millions d'Européens souffrent de troubles neurologiques tels que l'AVC, les lésions cérébrales traumatiques, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques.
· « Les maladies du cerveau », mesurées par des années de vie ajustées sur d'incapacité (DALY) sont le principal contributeur de l'Union Européenne à la morbidité totale, ce qui représente 26,6% de la charge totale de morbidité.
· Les quatre maladies les plus pesantes en termes d'incapacité, la dépression, la démence, l'alcoolisme et l'AVC.
L'étude identifie les défis pour améliorer la recherche fondamentale et clinique sur les troubles neurologiques et mentaux en Europe. Les experts recommandent une spécialisation par discipline dans la recherche et la pratique, avec des concepts, des approches et des systèmes de diagnostic différents. La lutte contre la marginalisation et la stigmatisation avec la sensibilisation du public l'ensemble des troubles du cerveau sont également montrés comme des priorités.
Pour relever le défi, 2 axes prioritaires : Resserrer l'écart entre prévalence et accès aux traitements et renforcer la détection et la prévention chez les jeunes.
Source : Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP) via Eurekalert (AAAS) « The size and burden of mental disorders in Europe »
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