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Sarkozy: Rentrée des cancres ou rentrée des barbouzes ?

Publié le 06 septembre 2011 par Juan
Sarkozy: Rentrée des cancres ou rentrée des barbouzes ?Quelques millions d'élèves reprennent le chemin de l'école, du collège ou du lycée depuis lundi. Nicolas Sarkozy était à Paris, pour un agenda allégé. Il se concentre sur la campagne. Ce lundi 5 septembre, c'était aussi la rentrée des cancres et des barbouzes. Les premiers étaient à l'UMP. Cela fait des mois qu'on attendait leur programme et leur unité. Le fiasco de leur université d'été le weekend dernier restera mémorable.
Autre rentrée, plus efficace. Les barbouzes de Sarkofrance sont de sortie. En mode défense. Attention à la marche....
La rentrée des cancres
Ils ont mal travaillé, mal préparé leur rentrée. L'état-major de l'UMP pouvait se faire sermonner, lundi matin, par un candidat Sarkozy furax. A l'heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas encore ce que Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy ont bien pu se dire lors de leur petit-déjeuner imprévu, lundi à 8h30. Dimanche, le rapprochement Copé/Fillon n'était qu'une « façade », commenta le Figaro, et le service fut « minimum ». Rachida Dati, ex-chouchoute de Sarkofrance, s'est lâché, une fois de plus, contre l'UMP: « Gérer une crise, c'est bien » mais  « rassembler les Français, c'est mieux ». « En 2012, les Français jugeront avec sévérité ceux qui, par calcul électoral, chercheront à opposer, à stigmatiser pour mieux régner ». Et boum !
Sur les ondes de France inter, Jean-François Copé louait l'individualisation de l'éducation. « Le vieux concept du collège unique doit absolument évoluer. (...) Le collège unique tel qu'il existe aujourd'hui, cet établissement compact, parfois d'ailleurs avec des effectifs beaucoup trop importants dans certains quartiers au regard d'une population qui aurait besoin d'être mieux accompagnée.» Et il proposa même d' « imaginer demain des établissements dans lesquels on ne met d'un côté que des 6e/5e, de l'autre que des 4e/3e pour éviter cette confrontation physique entre grands et petits. »
Jean-François Copé pense être déjà en campagne pour 2017. Il énonce ses idées comme un leader d'opposition qui trépigne de ne pas être aux commandes. Il multiplie toujours les fausses précautions oratoires avant de lancer ses idées (« excusez-moi de dire des choses désagréables »). Il nous ferait presque oublier qui dirige la France depuis bientôt 10 ans.
Quand à l'incohérence pratique de ces grandes idées d'individualisation du suivi des élèves avec les suppressions de postes dans l'Education nationale - dont M. Copé est un fervent promoteur - ....
La rentrée des classes 2011 se fait dans la douleur. Le maire d'une commune savoyarde expliquait qu'il s'était résolu à embaucher lui-même l'institutrice que le ministère de l'Education nationale venait de lui retirer. Au collège, le boom de natalité des années 2000/2001 a fait croître le nombre d'entrées en 6ème. Cette année, l'Education nationale accueillera 40.000 élèves de plus que l'an dernier avec 16.000 professeurs et personnels de moins. « 60 000 postes de moins dans les écoles, une formation initiale à bac + 5, certes, mais qui envoie dans les classes des enseignants non formés à la gestion des groupes ou à la pédagogie » résumait le Monde, lundi, pour cette rentrée.
La rentrée des barbouzes
Sur le site Atlantico, un ancien porte-parole de Bull défendait, samedi, les ventes d'équipement de surveillance informatique à la dictature du colonel Kadhafi par Amesys, une filiale de ... Bull. Sur Atlantico, sa courte biographie ne mentionnait pas les liens de l'indomptable avec l'entreprise qu'il défendait dans son article enflammé.
Jean-Bernard Pinatel, (c'est lui), se présentait comme « général (2S) et dirigeant d'entreprise », « expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique ». Il anime un blog fort intéressant de géopolitique.
M. Pinatel s'indignait des « donneurs de leçons d’éthique qui se recrutent principalement dans les rangs de ceux n’ont jamais gagné leur vie comme salarié dans le privé ». Amesys a équipé la Libye d'un système de surveillance du Net pour « analyser » les communications électroniques. Un communiqué de presse de l'entreprise, publié il y a quelques jours, ne dit pas autre chose.
Comme le rappelle le blog Bugbrother,, Amesys s'appelait i2E. Mediapart a révélé cet été comment Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'intérieur puis secrétaire général de l'Elysée avait oeuvré avec la dictature libyenne entre 2005 et 2007 pour aider à l'implantation commerciale de l'entreprise. L'entreprise a également versé quelques légitimes commissions à Ziad Takieddine, un homme d'affaires bien introduit auprès de l'ancien pouvoir libyen, proche du clan Sarkozy. Je vous renvois au le feuilleton estival très soutenu sur le site de Mediapart depuis juillet dernier.
Bugbrother rappelle et détaille les quelques exigences que notre règlementation impose à ce type de commercialisation, notamment en matière d'agrément. A priori, même en France, ce type d'équipement serait démocratiquement très douteux. Donc la question devient: peut-on laisser des entreprises françaises vendre des équipements ou technologies que l'on réprouverait voir utiliser en France ?
Dans une autre affaire d'espionnage, Nicolas Sarkozy tente aussi de reprendre les choses en main. Depuis peu, nous savons tous que la DCRI de Bernard Squarcini (un proche de Nicolas Sarkozy), a été mandatée par le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard (un ami d'enfance de Nicolas Sarkozy), et Claude Guéant, à l'époque secrétaire général de l'Elysée, pour obtenir d'Orange les factures téléphoniques détaillées du journaliste Gérard Davet en juillet 2010. Il y a près d'un an déjà, les deux compères Péchenard et Squarcini étaient déjà interrogés par la justice. Pour mentir. « L'objectif de la DCRI, ce n'est pas de suivre des journalistes, c'est d'interpeller des terroristes »  expliqua Squarcini à un journal.
Selon l'un des confrères de Gérard Davet au Monde, Arnaud Leparmentier, la présidence de la République plaidera non coupable, avec deux arguments: (1) la loi du 10 juillet 1991 qui règlemente les écoutes téléphoniques ne peut être invoquée puisque le journaliste n'a pas été écouté, seules ses « fadettes » ont été récupérés par les services secrets, à son insu, pour identifier la source de fuites dans l'affaire Sarkozy/Bettencourt; (2)  la protection des sources n'était pas non plus pertinente puisque la « défense des intérêts nationaux » était en jeu, selon un conseiller élyséen.
La défense de l'intérêt national se confond avec la cause judiciaire du Monarque. Nicolas Sarkozy a fait espionner un journaliste devenu gênant. Point barre.
Les barbouzes du Monarque ne s'en sont pas limités à cet espionnage. Contre DSK, le complot était prêt, mais ses instigateurs ont été pris de vitesse. Les deux journalistes, auteurs du livre Sarko m'a tuer, ont révélés qu'« on » leur avait proposé des éléments recueillis sur la vie privée de DSK par la police susceptibles de nuire à l'ancien patron du FMI: « On nous a proposé récemment, avant l'interpellation de M. Strauss-Kahn à New York, des éléments relatif à sa vie privée, qui avaient été collectés par les services de police et qui étaient près à sortir au cas où »
Qui nous proposera un scoop sur Nicolas Sarkozy ?
Je plaisante... 

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