Pardon, venez ouvrir vos grandes gueules ici !

Mais où sont-ils donc passés ? Eux qui écumaient et envahissaient sans partage toutes les chaines de télévision d’Afrique pour les cas de certains pays…eux qui inondaient la toile d’analyses « démocratiques ». Où sont-ils passés en ces moments où il y’a pas mal de choses à expliquer et à analyser au Cameroun.

Frais comme savent l’être les camerounais, on les a senti passer. Calixthe Beyala par exemple a produit de fort belles et grandiloquentes analyses….Des mètres carrés de pages assaisonnés de thèses, antithèses et synthèses. Gaston Kelman a été sur tous les petits écrans…Et que dire de tous les autres, écrivains, journalistes et j’en passe. Eux qui expliquaient comment devait se faire l’Afrique et les chemins glorieux de la démocratie, de la liberté, de l’indépendance.

Dites moi, où êtes-vous ? Car j’ai besoin qu’on m’explique bien des choses.

J’ai besoin qu’on m’explique la normalité d’une seule personne au pouvoir depuis que je suis né. Qu’on m’explique les nuances qui échappent à mon pauvre esprit d’une démocratie sans alternance…Que l’on me dise en pourquoi je n’arrive pas à comprendre que quelqu’un veuille être là pour plus de 30 ans.

Où sont-ils ? Ceux qui me chantaient le chant de l’OTAN en Lybie, qu’il n’y a pas de bien être sans liberté et qui essayaient de me convaincre que Kaddhafi avait mis trop long au pouvoir…Alors que je ne disais pas le contraire. Je voudrais écouter la chanson en langue du Cameroun cette fois…A coups d’inondation des médias, de textes de milliers de pages pour marteler des choses simples…

Et ces gros sourires quand on présentait leur titres “docteur en connaissance”, “expert en expertise”, spécialiste en tout”…qu’ils viennent donc se poser sur leur propre situation.

Je me souviens encore de tous ces termes instantanément inventés ou adaptés à la circonstance “pro-gbagbo, tueries, dictature”…Pourquoi soudain disparaissent-ils de la circulation quand on les applique à la maison….

Expliquez moi grands frères…J’ai aussi envie de prononcer vos noms quand je vais me vanter au quartier comme je le faisais quand je manquais d’arguments à propos de certains pays.

Pardon, venez ouvrir vos grandes gueules…Qui se taisent quand des jeunes sont tués, des journalistes emprisonnés, des innocents arrêtés, des médias embastillonés, des camerounais traqués, des candidats aux élections enlevés, des étudiants assassinés et violentés…Pour le simple fait d’avoir essayé de faire ce que vous devez faire : nous aider à comprendre ce qui se passe et être une force d’influence vers quelque chose de meilleur.