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Violences conjugales dans les milieux favorisés

Publié le 22 février 2008 par Theophile

Francis_terquem C'est l'un des grands noms du barreau de Paris. Francis Terquem est notamment l'avocat du MRAP, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples. C'est l'un des fondateurs de SOS-Racisme.
Mais aujourd'hui, c'est lui qui sera sur le banc des prévenus. Francis Terquem est accusé par son ex-femme de coups et blessures, ce qu'il conteste.
Les affaires de violences conjugales sont toujours très délicates à juger. Et depuis quelques années, elles concernent de plus en plus souvent des milieux favorisés.

Ce sont des femmes de magistrats, de médecins, de cadres supérieurs. Elles sont de plus en plus nombreuses à porter plainte. Contrairement à une idée reçue, les milieux aisés ne sont pas épargnés par les violences conjugales. En 2000, la seule enquête nationale sur les violences envers les femmes a montré que tous les groupes sociaux étaient exposés. Les violences conjugales touchent aussi bien les cadres que les ouvriers. C'est dans les professions dites "intermédiaires" (enseignement, santé, travail social) qu'on observe le moins de cas.

Thérèse Vincent a 58 ans. Cette Française d'origine flamande a passé 33 années de sa vie avec un homme violent, un ingénieur, qu'elle a quitté il y a 2 ans. C'est la première fois qu'elle témoigne. Elle a tenu à ce que son nom soit cité. "Sans mes trois enfants, dit-elle, je n'aurais jamais pu m'en sortir" (interview).

Dans les milieux favorisés, les victimes ont souvent beaucoup de mal à parler.

C'est la loi du silence, plus qu'ailleurs. Les victimes craignent de ne pas être écoutées. Elles redoutent le regard de l'entourage, des voisins, selon la sociologue Maryse Jaspard, qui a dirigé l'enquête nationale sur les violences envers les femmes (interview).

Dans les milieux favorisés, les hommes profitent parfois de situations de domination, notamment matérielle quand les femmes sont au foyer, sans profession et donc sans indépendance financière.

Gérard Lopez est psychiatre. Il a travaillé aux urgences médico-judiciaires de l'Hôtel-Dieu, à Paris, où les cas de violences conjugales sont fréquents (interview).

Du coup, il est d'autant plus difficile d'apporter la preuve des violences en cas de procès.

Quand l'homme a "une bonne situation", qu'il est très bien intégré socialement, il semble insoupçonnable. Les accusés font appel à leur carnet d'adresse pour témoigner en leur faveur. Il est très difficile de les attaquer, selon l'avocate Isabelle Steyer, spécialiste des affaires de violences conjugales.

Isabelle Steyer se bat pour que de nouvelles mesures contre les violences faites aux femmes soient adoptées. Elle souhaite notamment que les médecins ne soient plus tenus par le secret professionnel lorsqu'une femme leur confie être victime de violences conjugales.


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