Magazine Humeur

Pourquoi le nouveau monde ?

Publié le 07 septembre 2011 par Rsada @SolidShell

boussole_navigater_nouveau_monde_medef_géopolitique.jpg

La science et le fulgurant développement des technologies ont offert au monde ses plus belles avancées dans les vingt dernières années. Celles et ceux qui comme moi en ont été les témoins directs, savent que le monde d’aujourd’hui ne ressemble en rien à celui que nous avons connu.

2011 reste une année de référence puisqu’elle nous a réservé un tel lot d’évènements qu’il était presque devenu difficile de sombrer dans le sommeil du Juste. Chaque matin au réveil nous sommes assaillis les uns et les autres par les images des révolutions arabes, des catastrophes naturelles, des traques aux dictateurs, des opérations commandos ou autres affaires politico judiciaires. Chaque matin, le monde a changé ! Chaque matin, le monde est recomposé !

C’était justement l’un des thèmes abordé à l’université d’été du Medef sous le titre évocateur des « recompositions géopolitiques » et où, de l’aveu même de tous les intervenants, l’Europe commence seulement à émerger et dont la France a tout intérêt à marquer sa singularité.

revolution_arabe_économie_medef.JPG

Les révolutions arabes ont naturellement été au cœur des discussions et avec elles, la satisfaction de sentir dans le soulèvement de ces Peuples l’aspiration profonde de la Liberté. Monia Essaidi, ancienne présidente d’un syndicat patronal tunisien, rappelle qu’il n’y a pas de modèle démocratique occidental ou oriental par excellence puisque la base est la même et que seule la mise en application diffère. Elle souligne l’importance de la participation de la société civile et de la place à accorder à la jeunesse, aux femmes et à l’éducation pour y parvenir.

Sur ce point, le patron d’Eutelsat évoque l’influence bénéfique de la télévision et des réseaux sociaux où les révolutions sont nées. Il a martelé l’importance pour les opérateurs et les Etats de mettre un terme aux brouillages de signaux en Iran ou en Corée du Nord. La Liberté passe aujourd’hui par la communication non faussée.

La chasse aux dictateurs pointe le bout de son nez et avec elle, le sentiment d’un certain malaise dans les rangs. La diplomatie française en Afrique ou dans le monde arabo-musulman, sa propension à jeter ses valeurs à la face du monde tout en donnant l’impression de s’engager mais pas trop, est périmé et ne passe plus. Chacun s’accorde à dire que notre pays doit aussi changer en remaniant son logiciel diplomatique, en s’engageant plus fermement, en jouant pleinement son rôle au sein de l’Europe.

Pierre Moscovici demande à ce que nous nous gardions de donner des leçons aux autres, quant Gérard Longuet, Ministre de la Défense, insiste sur le fait que le monde n’est pas si différent qu’hier puisque de vieux conflits perdurent à travers le monde, que le défaut d’engagement de la France a été remarqué, mais que celle-ci se refuse à mener des batailles sans un conseil de sécurité de l’ONU où les enjeux économiques prennent le dessus sur les enjeux humains. 

crise_economique_medef.JPG

L’économie n’a pas été oubliée en pleine crise. Le PDG de la Coface fait sa pub en exécutant les agences de notation et autres oiseaux de mauvais augure qui font fuir l’optimisme des Peuples ! Plus discret, le PDG de Safran reconnaît en des termes plus feutrés que les révolutions sont bonnes pour les affaires et qu’elles sont toujours porteuses d’opportunités pour les pays qui s’engagent plus que les autres… Monde recomposé oui, mais on ne travaille pas pour la gloire non plus…

Sociologues et politologues ont recentré le débat en réaffirmant que le monde avait changé. Les blocs est/ouest ont cédé leur place à une confrontation nord/sud. Que l’Europe, au risque de devenir une vaste Suisse isolée, a le devoir de regarder vers le monde arabo-musulman et l’Afrique sub-saharienne qui rassemble 2,5 milliards d’habitants.

Ils ont recentré le débat en rappelant que la France est une partie intégrante de ce monde au sud de la Méditerranée de part son Histoire et les mouvements de populations qui l’ont accompagné. Recentré en débat en martelant que le meilleur vecteur d’intégration passe par une reconnaissance de la diversité de notre société et en invitant les patrons à jeter un regard bienveillant sur les nouvelles perspectives économiques que celle-ci autorise !

Et vous, êtes-vous prêts pour le monde de demain ?

A la manière d’Henry Miller : « Le monde n'a pas besoin qu'on y mette de l'ordre ; le monde est ordre, incarné. C'est à nous de nous harmoniser avec cet ordre ».  

medef 2011.jpg



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rsada 587 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte