Stéphane Morneau nous fait faire le tour d'une division qui s'annonce encore très compétitive en 2011.
FALCONS D’ATLANTA
Ficher 2010 : 13-3, 1er de division
Les Falcons sortent d’une excellente saison 2010 mais ils ont pondu un œuf en séries, baissant pavillon à la maison devant les éventuels champions du Super Bowl. Pour remédier à la situation, les Falcons ont transigé l’avenir, le passé et trois cousines germaines pour obtenir les droits du receveur étoile Julio Jones de l’université d’Alabama lors du dernier repêchage. On est clairement en mode ‘win now’ à Atlanta.
En offensive, c’est l’abondance autour de Matt Ryan qui est de plus en plus confiant derrière le centre et qui distribue intelligemment le ballon parmi toutes ses cible. Le prodigieux Roddy White verra ses doubles couvertures réduites cette année avec l’arrivée de Julio Jones et de sa vitesse qui forcera les safety adverses à respecter les zones profondes. Par ricochet, Harry Douglas pourra enfin résider dans sa zone de confort dans la ‘slot’ et obtenir des affrontements favorables contre les 3e et 4e couvreurs de l’équipe adverse. Tony Gonzalez ne rajeunit pas mais sa contribution sera moins essentielle que par le passé et avec une pression moins constante le vétéran TE sera une menace perpétuelle. Ryan aura l’embarras du choix et ça c’est sans compter la contribution massive de Michael Turner qui est le cheval de bataille des Falcons et l’un des porteurs dominants de la NFL. Turner connaitra encore une grosse saison derrière cette offensive bien rodée et à moins d’une blessure, 1000 verges et une garantie dans le cas de Turner. La recrue Jacquizz Rodgers pourrait aussi surprendre dans les 3e essais et dans certaines situations pour faire souffler un peu Turner. Rodgers a connu une carrière très productive à Oregon State et son travail a impressionné lors de la pré-saison.
En défensive, on pense que cette année sera la bonne pour le système agressif et évolutif de l’entraîneur Mike Smith. Les blessures ont joué des tours aux Falcons l’an passé mais cette année, tout le monde revient en forme incluant Sean Weatherspoon, leur choix de première ronde l’an passé, et Peria Jerry, le 1er choix de 2009. Les Falcons ont aussi misé fort sur l’agent libre Ray Edwards qui n’est pas un joueur étoile mais qui procure une présence expérimentée et très efficace sur la ligne défensive. Qui plus est, l’émergence de Brent Grimes dans la tertiaire obligera les quarts adverses a envoyer le ballon du coté de Daunta Robinson qui pourrait rebondir après une saison 2010 plutôt ordinaire. Les morceaux sont là mais il faut que l’agression soit au rendez-vous. Aussi, l’âge et la santé de John Abrahams inquiètent même si lorsqu’il est sur le terrain c’est l’un des joueurs d’exceptions de la NFL.
En bref, les Falcons ont le vent dans les voiles. Ils voudront venger leur défaite en séries et défendre leur championnat de division mais je doute qu’ils soient aussi chanceux dans les matchs serrés que l’an passé (Les Falcons ont eu une fiche de 7-1 dans les matchs avec moins de 7 points d’écart en 2010, un sommet dans la NFL). Statistiquement parlant les Falcons vont régresser un peu mais tout de même, ils seront dangereux, très dangereux.
Prédiction 2011 : 11-5, 2e de division (Wild card pour les séries)
SAINTS DE LA NOUVELLE-ORLÉANS
Ficher 2010 : 11-5, 2e de division
Les Saints sortent d’un lendemain de vieille post-championnat qui n’est pas inhabituel et suite à la prolongation de contrat offerte à Sean Payton le message est très clair : Il faut rebondir. Du sang neuf viendra alimenter la Louisiane cette année et un retour au sommet de la NFC est l’objectif à court terme.
En offensive, tout s’articule autour de Drew Brees qui est l’exécutant chirurgical des idées folles de Sean Payton. Les deux ensembl produisent une des offensives les plus dynamiques de la NFL et malgré une saison difficile en 2010 pour Drew Brees, personne n’est inquiet pour cette saison. Les Saints ont coupé les ponts avec Reggie Bush pour le remplacer par Darren Sproles. Pour plusieurs, les deux sont équivalents par rapport à ce qu’ils apportent sur le terrain mais Sproles ne vient pas avec tout le cirque médiatique et les attentes que Reggie trimballe avec lui. Donc on règle un problème en conservant la créativité d’un porteur mobile avec Sproles. De plus, les Saints ont surpris tout le monde au dernier repêchage en remontant en première ronde pour aller sélectionner l’ancien récipiendaire du Heisman Mark Ingram de l’université d’Alabama. Jusqu’ici Payton cache bien son jeu par rapport au temps de jeu d’Ingram mais tout pointe vers une utilisation fréquente et variée, surement comme porteur principale de l’équipe avec un fort support de la part de Pierre Thomas. Ingram est un travailleur acharné qui attrape rapidement le tempo de la NFL et qui possède beaucoup de puissance et de créativité avec le ballon dans ses mains. Les sceptiques seront vite convaincus qu'il a sa place, surtout dans le système de Payton qui garde la défensive adverse sur les talons avec beaucoup de courses en position ‘shotgun’ et beaucoup de ‘draw plays’, deux des forces d’Ingram qui excellait dans ses formations dans la NCAA. Sinon, Brees retrouve ses receveurs habituels avec Marques Colston, Robert Meachem et Lance Moore qui connaissent tous leur rôle et ne cherche pas à voler la vedette. Le groupe est équilibré et, surtout, très bien rôdé. On garde un œil sur le TE Jimmy Graham qui pour sa deuxième année sera le partant chez les Saints suite au départ de Jeremy Shockey. Ce qu’on aime de Graham c’est sa charpente (6,6 260 livres) et son athlétisme hors du commun. Graham jouait au basket-ball dans la NCAA, comme un certain Antonio Gates, et les formations que Payton travaille pour son jeune TE consistent à maximiser son avantage de taille avec des ballons lancés haut et loin. Drew Brees peut mettre le ballon virtuellement n’importe où et Graham, si on écoute les rumeurs, peut aller le chercher là où personne d’autre que lui ne peut sauter. Ça promet.
En défensive, le fiasco contre les Seahawks en série l’an passé a servi d’exemple à ne plus répéter lors de la reconstruction de l’été. Shaun Rogers et Aubreyo Franklin débarque en Louisiane pour gonfler la ligne défensive et la recrue Cameron Jordan sélectionné en première ronde sera là aussi pour contrer la course. Aussi, le coordonateur Gregg Williams est reconnu pour ses ajustements inventifs et après une saison 2010 à oublier, c’est le temps de rebondir. Jonathan Vilma est encore le cœur de la défensive mais le jeune CB Malcolm Jenkins est clairement le meilleur joueur dans cette unité et son rôle sera accru cette année, notamment dans les formations à huit joueurs dans la zone courte pour contrer la course. Ne soyez pas surpris de voir les Saints recommencer à appliquer de la pression 80% du temps sur le quart adverse pour provoquer des revirements et faire bouger les choses en leur faveur. C’est comme ça qu’ils ont gagné un championnat et tout porte à croire que c’est là où ils veulent retourner.
En bref, Drew Brees ne connaitra pas deux mauvaises saisons de suite. Il est un exemple de constance dans la NFL et l’an passé il a été ennuyé par toutes sortes de blessures. Avec Brees en contrôle, l’offensive sera redoutable et les Saints joueront souvent avec les devants, ce qui facilitera la vie (et les revirements) pour la défensive. Un retour au sommet dans la NFC Sud est très réaliste.
Prédiction 2011 : 12-4, 1er de division.
BUCCANEERS DE TAMPA BAY
Fiche 2010 : 10-6, 3e de division
En 2010, Josh Freeman et les jeunes Bucs ont pris tout le monde par surprise en postant une solide fiche de 10 victoires pimentés de nombreux matchs spectaculaires. Cette année, l’essentielle de la bande est de retour et l’évolution de ces jeunes loups sera fort divertissante, surtout dans une division aussi relevée.
En offensive, Josh Freeman s’est imposé comme le meneur incontesté du groupe. Suite a sa première saison complète en tant que partant, plus personne ne mets en doute le leadership et les habilités de Freeman. Ses prises de décisions sont encore douteuses mais l’expérience viendra bien assez vite et toute l’équipe est ralliée derrière lui, un bel exploit pour un jeune quart. Parlant d’exploit, LeGarette Blount a complètement revitalisé sa carrière l’an passé après avoir été bêtement rejeté par les Titans. Blount a mangé ses croûtes derrière Cadillac Williams et cette année, après le départ du Caddy, Blount est le numéro un et vu ses résultats de l’an dernier, on s’attend à de bien belles choses. Josh Freeman peut aussi compter sur l’un des secrets les mieux gardé de la NFC, le TE Kellen Winslow. Malgré sa santé fragile, Winslow a toujours eu le don de faire des gros jeux au bon moment, à l’image de son père. Winslow se dit en santé et il pourrait connaître la saison de sa vie en tant que filet de sureté du jeune Freeman. L’avantage des Bucs, du moins sur papier, c’est qu’ils n’ont pas d’identité offensive coulée dans le béton. Le coordonnateur Greg Olson prend ce que la défensive lui offre donc, d’une semaine à l’autre, on peut voir Blount courir 30 fois ou bien Freeman tenter 40 passes. Tout est possible et l’arsenal est jeune et rempli de promesses. Qui plus est, les jeunes receveurs Mike Williams et Arrelious Benn vont pouvoir se développer dans un environnement axé sur l’unité et la progression sans réelle vedette offensive. Ils ne sont pas spectaculaires mais les jeunes Bucs vont marquer des points et faire tourner bien des têtes.
En défensive même son de cloches : Jeunesse, potentiel et progression. Par contre, on aime un peu moins le fait que le vétéran Barrett Rudd ai quitté l’équipe laissant peut-être trop de place justement aux recrues et joueurs de deuxième année. Les Bucs ont investi beaucoup lors des derniers repêchages et ils espèrent mettre sur le terrain une défensive dynamique et explosive pour balancer avec l’offensive. Les recrues Adrian Claybourne et Da’Quan Bowers devront apprendre sur le tas et Gerald McCoy, à sa deuxième année, sera le vétéran sur la ligne défensive. Ça fait pas mal de jeunes. Qui plus est Aquib Talib, de loin le meilleur joueur dans les zones profondes, attire tout pleins de mauvaises presses depuis le printemps et sa tête n’est clairement pas au football en ce moment et on est en raison de s’inquiéter. Une tête brûlée dans un jeune groupe, souvent, c’est le début de la fin.
En bref, l’an dernier n’était pas un feu de paille pour les Bucs qui ont véritablement une bonne jeune équipe. Cela dit, dans cette division, ils vont peut-être régresser un peu au classement mais pas au niveau des performances sur le terrain. Il va se jouer du beau football en Floride et retenez bien le nom de Josh Freeman parce que dans 3 ou 4 ans il sera sur toutes les lèvres, incluant les discussions pour couronner le MVP de la ligue. On vous le dit maintenant, soyez avant la vague et gardez un œil sur les Boucaniers.
Prédiction 2011 : 9-7, 3e de division.
PANTHERS DE LA CAROLINE
Fiche 2010 : 2-14, 4e de division
C’est officiel, l’ère Cam Newton débute en Caroline pour le meilleur et pour le pire. Après un suspense d’environ 10 minutes à savoir si Jimmy Clausen avait des chances de garder les rennes de l’équipe, la direction a déclaré le virage Newton et ainsi s’amorce la reconstruction d’une équipe qui sort d’une année de misère et qui a laissé derrière bien des fantômes. Malgré tout, y’a pas que du mauvais en Caroline.
En offensive, Cam Newton verra sa tâche allégée par le dynamique duo de porteurs de ballon que forment DeAngelo Williams et Jonathan Stewart. L’un des meilleurs ‘1-2 punch’ de la NFL, les deux vont sans doutes recevoir le gros de la tâche en début de match mais quand les Panthers traineront de la patte, ce qui arrivera souvent, Newton devra polir son bras et trouver ses receveurs de passes. On peut en nommer un, l’excellent Steve Smith qui est coincé dans le trou noir de la Caroline mais qui performe quand même à chaque année. Il a ralenti mais 80% de Steve Smith c’est quand même mieux que 100% de la plupart des receveurs de la NFL. L’arrivée de Greg Olsen en Caroline sera bénéfique au nouveau système offensive instauré par le nouveau coordonnateur Rob Chudzinski, lui permettant d’avoir un plan B avec des bonnes mains pour réduire le temps que Newton passera avec le ballon derrière la ligne de mêlée. Par contre, à part d’Olsen et de Smith la course est ouverte à savoir qui aura les grâces de Newton. Personne dans le corps de receveur ne s’est démarqué et on espère encore que David Gettis débloque dans sa progression très lente pour un haut choix de repêchage. Jeremy Shockey est là aussi mais on ne sait trop ce qu'il a à offrir. Il y aura du changement en Caroline mais la course sera, jusqu’à preuve du contraire, la grande force de l’équipe.
En défensive, étonnamment, on retrouve beaucoup de joueurs d’impact pour une équipe qui vient de perdre 14 matchs. Charles Johnson et Jon Beason sont des joueurs de calibre Pro Bowl et ils vont donner le rythme au front 7 pour articuler les nouveaux schémas de l’entraîneur Ron Rivera. L’ère de John Fox est belle et bien terminée et même si Rivera partage l’amour de la défense que Fox enseignait à ses joueurs, les tangentes seront différentes et Johnson sera le centre d’attraction pour la pression et la couverture de la course. Le mouvement jeunesse est en branle et les éléments sont en place en Caroline, suffit de les développer. D’ailleurs, les recrues Terrel McClain et Sione Fua seront rapidement utilisés sur la ligne défensive pour les rotations et même peut-être un poste de partant vue la blessure à Ron Edwards. Donc un front défensif jeune, dynamique avec un système tout neuf. Ça ne fera pas de miracles mais les Panthers ne se feront pas marcher sur la tête comme l’an dernier, du moins pas toute la saison.
On est en pleine reconstruction en Caroline, laissant derrière les mauvaises habitudes de John Fox. Cam Newton devra apprendre rapidement les nuances de la NFL et il arrive quand même avec une offensive intéressante pour se développer sans devoir lancer à outrance le ballon. On espère seulement qu’il pourra utiliser ses jambes sinon il sera une pâle copie de Vince Young qui avait les pieds dans le ciment dans le système conservateur limite âge d’or du Tennessee. Qui vivra verra !
Prédictions 2011 : 4-12, 4e de division.