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La règle d’or, c’est du toc

Publié le 07 septembre 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff
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La règle d’or, c’est du toc

Qu’il est doux aux aurores naissantes de ne pas s’être enquis de la teneur du petit-déjeuner de DSK, et de la qualité de sa digestion après son café-clope matinal, même si l’on admire l’abnégation des journalistes qui n’hésitent pas au péril de leurs vies à pousser l’investigation à ses dernières extrémités pour nous en informer. Restons toutefois dans le domaine des déjections en nous intéressant brièvement à la colique d’extrême-droite, puis à la merde financière dans laquelle pataugent tous les dirigeants européens pour sortir de la crise de la dette, qu’ils s’apprêtent  à nous servir enrobée dans un joli papier doré.

Le premier à avoir dessérré les fesses et à avoir lancé les hostilités est Bruno Gollnisch, la triste copie de Claude Guéant, qui a qualifié le tollé provoqué par les propos d’Alain Marleix à l’encontre de Jean Vincent Placé de « puritanisme sémantique ». Puisque l’ex- numéro 2 du Front National est un libertaire du langage, il ne saura donc s’offusquer si on le qualifie de gros étron fasciste butiné avec dégoût même par les mouches de la Droite Populaire pourtant peu regardantes sur la marchandise. C’est ensuite Marine Le Pen qui s’est trouvé des talents de metteuse en scène, et qui a fait jeter à ses militants de faux billets de 500 euros dans la Seine pour marquer son désaccord à une aide à la Grèce qui ne méritait pas selon elle de bénéficier des largesses des contribuables français.Il faut dire qu’elle assimile toujours le pâtre grec aux métèques. Passons outre l’extrême impudeur du procédé venant de quelqu’un dont le père a fait fortune dans la captation d’héritage de façon plus ou moins légale, pour noter que l’aide en question s’élève à environ 15 milliards, et que rapporté à ce que l’Union Européenne a versé à la France dans le cadre de la politique agricole commune pour entretenir des friches, le tout sur les deniers du contribuable européen, c’est aussi peu de choses que le happening de Marine dans l’histoire des arts de la rue. Que l’histrionne mugissante de Saint Cloud déteste l’Europe quand elle n’est pas dirigée par un hystérique sosie autrichien de Chaplin, on ne s’en étonnera guère. En revanche, on peut légitimement commencer à s’agacer de la tendance de nombre de gouvernements à donner des coups de botte au ventre de la pauvre Europe gisant au sol, qui n’avait pas subi pareille humiliation depuis que Zeus, sous la forme d’un taureau blanc, l’a sournoisement séduite dans un Sofitel phénicien.

L’Espagne puis l’Italie ont donc inscrit dans leurs Constitutions, le couteau du marché sous la carottide, une règle d’or visant à réduire à la portion congrue la dette publique et le déficit budgétaire. Sarkozy, après avoir essayé de nous faire gober en début de mandat que l’Allemagne l’avait déjà fait depuis longtemps alors que la patrie de Goethe n’a pas de Constitution écrite, tient à toute force à réunir le Parlement en Congrès pour arriver aux mêmes fins que son modèle berlusconien. On aimerait qu’il recouvre de la même teinte aurifère la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui figure au préambule de notre loi fondamentale, mais comme il a eu beaucoup de mal à obtenir ses diplômes d’avocat, ne l’accablons pas tout de suite. Ainsi, chaque Etat membre de l’Union veillera avec âpreté sur son livret A,  fera des coupes claires dans ses dépenses (sauf les dépenses militaires parce que c’est bon pour la croissance, pas comme ces improductifs de profs) et sera bien inspiré de relire « la Cigale et la Fourmi » avant d’être fort dépourvu quand la crise fut venue. Au lieu de fatiguer les sénateurs qui préparent le renouvellement de leurs baux à la maison de retraite du Palais du Luxembourg, le Président de la fourmilière française devrait commencer par relire le traité de Maastricht, qui prévoyait déjà en 1992 de limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB et l’endettement public à 60% du même, ce que la France s’est précautionneusement abstenue de faire en 20 ans. Alors avant de sacraliser des règles de quelle matière que ce soit pour laisser autre chose que de coups de canifs dans la Constitution, qui même imparfaite lui a permis de poser son séant étonnament large pour un homme de cette dimension sur la séparation des pouvoirs, ce serait déjà bien de respecter les traités internationaux. Ah ben oui, mais depuis qu’on n’a plus d’ennemi intérieur, faut bien trouver un bouc-émissaire ailleurs, sinon comment qu’on fait de la bonne politique de droite après?

Dans un prochain épisode, nous creuserons plus avant dans l’inépuisable gisement de bêtise qu’est le pouvoir, et nous nous amuserons du fait que le nombre d’or qui est la proportion parfaite vantée par le mathématicien grec Euclide puis par des générations de peintres et d’architectes, soit égale à (1+√5)/2, soit environ 1,618033 ce qui correspond, en mètres, à la taille de notre Président.


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