Etat chronique de poésie 1314

 

1314

N’ai jamais rien écrit

Ne suis que l’interprète de ce qui s’écrit en moi

Mots qui traversent le voile de l’apparence

Prennent corps en main et pensées

Délivrance de ce qui est en deçà

Au-delà de cette appartenance visible

*

N’ai jamais rien pensé qui ne le soit déjà

Ne changeant que de forme au fil du fleuve

De vie en vie allant au travers d’un séjour temporaire

.

Ne suis rien d’autre que médium de ce qui vient prendre refuge

Au creux de mon être penché sur beautés ou horreurs

Va de soi que la préférence irait à la première

Délaissant la seconde pour les jours gris

*

L’orage qui gronde au dehors

N’est que le reflet de celui qui jette sa lave en dedans

.

A vivre à l’unisson de ce temps

Tout en marquant distance respectueuse

Le siècle surgit à travers

Il faut le lire entre les lignes

.

Lire entre les lignes non ce qui est de celui qui écrit

Mais des multiples errements qui le font ce qu’il est

.

Il n’est point de miroir pour en donner reflet

Point non plus d’attribut à lui coller

Ce qui est écrit ne lui appartient pas plus

Que ce qui était déjà bien avant lui

*

Chacun n’a que modeste place à tenir

Au grand livre ouvert depuis si longtemps

.

Manosque, 27 juillet 2011

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