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Magnolia for ever (no Claude François inside)

Publié le 08 septembre 2011 par Vonsontag

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Oui, je sais, le titre est facile. La rédaction de l'article aussi puisqu'il s'agit d'une sauvage repompe mal traduite d'un "papier" publié par Wes Siler dans Wired.com. Mais comme tout cela concerne quelques uns de mes dadas, je ne vais pas me gêner...

On commence par le designer de la chose, l'impeccable J.T. Nesbitt, auteur de la légendaire et pour le moment inégalée Confederate Wraith qui reste à mes yeux l'une des plus belles motos de l'histoire. Il se trouve qu'à la suite du déménagement des locaux de la firme Confederate pour l'Alabama - J.T. a refusé de quitter sa Nouvelle-Orléans chérie et s'est lancé dans une carrière de designer indépendant, nous laissant pour un temps sans nouvelles de lui, du moins sur le plan des réalisations.

Le vide est désormais comblé puisqu'il vient de présenter Magnolia, sa dernière réalisation, un roadster deux places mû par un six-cylindres en ligne d'origine Jaguar fonctionnant au GPL.

Comme on le voit sur les images, la ligne n'a rien d'innovant, pas plus que la solution technique déjà expérimentée par le passé. Mais l'ensemble est, vous en conviendrz, diablement séduisant, tant par sa ligne que par certains des choix techniques et le souci des détails.

Commençons par le dessin général que l'on trouvera fortement influencé par quelque Bugatti, Alfa-Roméo, Maserati ou Morgan d'antan. Continuons par le choix des réservoirs de gaz sous pression qui évoqueront au nostalgique les réservoirs-coque porteurs de la légendaire Lotus 25 ; celui du moteur, un 6 cylindres en ligne de 4,2l qui équipait la première version de la Jaguar Type E. Regardons pour finir les détails proposés en images dont regorge ce véhicule qui semble issu du croisement entre une steampunk mobile et un roadster de carrossier tel qu'en proposait l'entre deux guerres. Et nous revoilà plongés en un temps où automobile n'était pas un gros mot, où les carrossiers se préoccupaient non pas de design ou de style, mais de beauté, où les propriétaires étaient des connaisseurs et où le mot luxe signifiat autre chose qu'un logo et une étiquette à six chiffres (avant la virgule).

J.T. Nesbitt est-il anachronique ? Certainement. Il reste désespérément amoureux des belles choses, des artisans et des savoirs-faire qui les ont concues et produites. Il possède un goût du détail qui confine au fétichisme (la Wraith comme la Magnolia sont d'ailleurs des objets quasi érotiques) et un sens de l'expérience osée qui n'eût pas déparé dans un bureau d'étude du quai de Javel. Il y a fort à parier que ce sculpteur de formation se serait certainement mieux entendu avec Flaminio Bertoni ou Raymond Loewy qu'avec Chris Bangle ou Walter DaSilva, pourtant ses contemporains.

Mais la chose possède quand même quelques vertus contemporianes puisque le choix du GPL permet à ce moteur quinquagénaire de se prévaloir d'émissions de CO² inférieures de 40% à celles d'un moteur contemporain de puissance équivalente.

On voit là le sens du pari de Nesbitt : proposer une réponse désirable à des questions aussi épineuses que peu sexy. En ce qui me concerne, même si la réalité devait s'avérer quelque peu éloignée des annonces du designer, le résultat me plaît.

Au début du siècle passé, Clémenceau aurait dit que la guerre était chose beaucoup trop sérieuse pour être confiée au militaires. Et si nature et beauté étaient aujourd'hui choses trop sérieuses pour être abandonnées aux écologistes et aux designers ?

Et quelque chose me dit que J.T. Nesbitt n'est pas prêt de baisser dans mon estime...

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Spécifications, détails et photos : Bienville Studios


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