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Stelios

Publié le 08 septembre 2011 par Toulouseweb
SteliosEasyJet traverse une zone de fortes turbulences.
Que se passe-t-il chez EasyJet ? La compagnie low cost anglaise se porte bien, au plan commercial s’entend, mais elle enregistre des pertes importantes : 153 millions de livres (environ 173 millions d’euros), au terme du premier semestre de l’année, sur un chiffre d’affaires de 1,26 milliard de livres, en progression de 8,1%. Le pčre fondateur, Stelios Hajo-Ioannou, qui détient avec sa famille prčs de 38% du capital d’EasyJet, donne ŕ nouveau de la voix et cherche ŕ imposer un infléchissement de stratégie. Pour la seconde fois en quelques mois, il demande que la rentabilité ne soit pas sacrifiée sur l’autel de l’expansion.
En clair, EasyJet traverse une crise grave. Aussi s’agit-il de comprendre si la compagnie orange est victime de difficultés qui lui sont propres en matičre de gestion ou si, tout au contraire, c’est son modčle économique qui est implicitement remis en question. Voire, dans un contexte plus large, celui de l’ensemble du secteur low cost européen.
Mais comment savoir ? Quand Andy Harrison a démissionné et quitté la direction générale de la compagnie, il n’était pas évident qu’il avait claqué la porte pour cause de différend majeur avec l’actionnaire principal en matičre de stratégie. Personne, en effet, ne s’était exprimé publiquement ŕ ce moment-lŕ, pas plus de Carolyn McCall qui a ensuite repris le flambeau. Issue d’un groupe de presse, de toute évidence gestionnaire de qualité, elle porte un regard neuf sur le transport aérien et, de ce fait, sa maničre de faire est suivie avec une attention particuličre. Sauf que, pour l’instant, rien ne transparaît.
Que dit ŤSteliosť ? Pour l’essentiel, qu’EasyJet devrait renoncer toutes affaires cessantes ŕ toute fuite en avant. Est-ce ŕ dire que les coűts devraient ętre davantage compressés et les tarifs relevés ? On devine qu’il donnerait plutôt la priorité ŕ la recherche d’un coefficient d’occupation optimisé, un résultat qui pourrait ętre obtenu en contenant la capacité offerte. Or, en début d’année, EasyJet a signé des engagements portant sur la livraison de trente-cinq avions supplémentaires.
La compagnie vient précisément de mettre en ligne son 200e avion, un Airbus A320. Et les statistiques montrent que, depuis 8 ans, elle réceptionne un appareil supplémentaire tous les 14 jours, cela pour afficher une offre qui lui permet aujourd’hui d’approcher ŕ grand pas du cap des 50 millions de passagers annuels.
De toute évidence, le torchon brűle ŕ Stansted, les divergences de vues sont graves. Stelios, qui ne figure plus dans l’organigramme d’EasyJet et n’y occupe aucune fonction, veut créer de la valeur, rétablir au plus vite la rentabilité et n’est visiblement pas disposé ŕ faire des concessions. Dans le męme temps, l’équipe McCall rejette en bloc les critiques qui lui sont adressées et défend bec et ongles les membres du conseil d’administration qui ont récemment approuvé le nouveau plan d’extension de la flotte.
Cet épisode intervient au moment oů Air Berlin, numéro 3 du secteur low cost européen, est en grand danger, sans doute pour cause de modčle économique hybride. Dčs lors, on s’interroge ŕ propos d’EasyJet, certes Ťpure playerť comme disent les Anglo-Saxons, mais qui n’en dessert pas moins les grands aéroports, ce qui l’oblige ŕ absorber des frais d’escale plus importants que ceux de Ryanair.
On attend avec impatience la suite des événements. Soit qu’EasyJet souffre d’un problčme de gouvernance qui lui est propre, soit que le secteur low cost tout entier approche de la croisée des chemins.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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