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Terre Vivante analyse le cycle de vie d’un livre

Publié le 08 septembre 2011 par Sequovia

Terre Vivante analyse le cycle de vie d’un livreL’éditeur écologique Terre Vivante a procédé à la première analyse de cycle de vie d’un livre pour enfin connaître avec précision l’impact environnemental de ses livres et avoir des réponses à certaines interrogations, comme l’utilisation du papier recyclé. Il va ainsi au devant de la future obligation d’affichage environnemental des produits de grande consommation, et prévoit même de mettre en place un étiquetage environnemental sur tous ses livres dès le mois d’Octobre 2011.

  • Pourquoi réaliser une Analyse de Cycle de Vie ?

Terre vivante est un éditeur au service de l’écologie depuis une trentaine d’années, qui imprime ses livres et magasine sur des papiers recyclés ou certifiés PEFC en utilisant de l’encre à base d’huiles végétales, chez des imprimeurs situés en France et respectueux de l’environnement. Des stages pratiques de jardinage et cuisine bio sont aussi proposés dans leur centre écologique.

Terre Vivante a prévu d’afficher l’impact environnemental de ses livres dès Octobre 2011 par le biais de l’étiquette IMPACT ECOLOGIQUE, allant ainsi au devant de l’obligation d’étiquetage environnemental prévue pour 2012 sur tous les produits de grande consommation, comme le prévoit la Loi Grenelle II.

A cette occasion, Terre Vivante a décidé de réaliser une analyse de cycle de vie (ACV) de ses livres, en partant d’un livre type de Terre Vivante : tirage à 5 000 exemplaires, 310g broché cousu, 160 pages, 15x21cm, papier couché de 115g/m2 recyclé et PEFC (les 2 options ont été étudiées) afin de connaître leur réel impact environnemental.

Cette ACV leur a aussi permis de répondre à des questions stratégiques telles que l’utilisation de papier recyclé (accusé de consommer davantage d’eau par exemple) ou certifié PEFC.

  • Résultats de l’ACV

Dans la conception d’un livre, la phase qui a le plus d’impact sur l’environnement est la production de pâte vierge (fabrication de la pâte et séchage du papier) car elle très consommatrice en eau et en énergie, elle nécessite aussi beaucoup de transport car généralement la pâte à papier est fabriquée sur un site différent de la fabrication des feuilles de papier. En outre cette activité rejette des substances toxiques dans l’air et dans l’eau. De plus, le remplacement des forêts anciennes par des monocultures d’eucalyptus (essence à croissance rapide qui fournit du papier de qualité pour les imprimeurs) a des impacts sur la biodiversité.

Dans le cas d’utilisation de papier recyclé pour la fabrication de livres (ce qui est très rarement le cas chez les éditeurs), l’impact est bien sûr moins important mais le désencrage pour le recyclage de papier génère des déchets et utilise des produits chimiques qui peuvent être toxiques. Mais l’analyse a montré que l’impact environnemental de la fabrication d’un livre était moindre dans le cas de l’utilisation de papier recyclé que dans le cas de l’utilisation de papier labellisé PEFC par exemple.

La phase d’impression (prépresse, production de l’encre et impression) est moins consommatrice en énergie et en eau que les autres étapes mais elle nécessite l’utilisation d’un grand nombre de composés chimiques polluants pour l’air et l’eau, au cours de la fabrication de l’encre et des solutions de nettoyage et de mouillage.

Enfin, la phase de façonnage et d’emballage a, elle aussi, un impact moins important en termes de consommation d’énergie, que les étapes précédentes. Par contre, le pelliculage de la couverture avec un film de polypropylène ou d’acétate rejette des substances potentiellement cancérigènes. On peut aussi constater dans cette phase le rejet des déchets de papier et de carton (ces déchets pouvant ensuite être envoyés dans un centre de recyclage)

Les analyses comparées d’un livre à base de papier recyclé et d’un livre à base de papier labellisé PEFC donnent les résultats suivants :

Terre Vivante analyse le cycle de vie d’un livre

  • Les choix de Terre Vivante

Suite à cette analyse, Terre Vivante a choisi d’utiliser du papier recyclé autant que possible, ou alors du papier labellisé PEFC ou FSC issu de forêts françaises ou européennes (pour limiter l’impact des transports).

Terre Vivante travaille avec des fournisseurs soucieux de leur impact sur l’environnement, et cherche à utiliser des colorants moins toxiques pour le blanchiment du papier par exemple, quitte à proposer du papier un peu moins blanc pour certains livres.

Terre Vivante travaille avec des imprimeurs certifiés (PEFC et/ou ISO 14001 ou EMAS) qui s’occupent aussi du façonnage des livres afin de limiter les transports, et leur demande d’utiliser de l’encre à base d’huiles végétales pour l’impression (exception faite de l’huile de palme ou des huiles à base d’OGM) et des colles avec moins de solvants. Ils demandent aussi un pelliculage simple pour les couvertures, sans ajout de vernis.

Concernant l’étape inévitable des transports, Terre Vivante  favorise les papetiers « intégrés » qui fabriquent la pâte à papier et les feuilles de papier, et regroupe les livraisons dans un souci d’optimisation des transports.

Enfin, Terre Vivante a mis en œuvre un plan de gestion durable pour les 50 hectares de forêt lui appartenant (dans le sud de l’Isère et autour du siège social de Terre Vivante) pour compenser, même partiellement, son impact sur l’environnement.

  • Avis Sequovia

L’initiative de Terre Vivante est à saluer. En effet, l’éditeur a pris les devants face à la future obligation d’affichage environnemental dans une démarche volontaire de préservation de l’environnement totalement en phase avec son image et son activité.

Il serait donc intéressant de comparer cette analyse avec l’ACV d’autres éditeurs moins soucieux de leur impact sur l’environnement. On peut espérer aussi que cette initiative incitera d’autres éditeurs à revoir ainsi leur mode de fabrication des livres.

Enfin, un élément intéressant à noter est le fait que l’utilisation de papier recyclé a finalement un impact moins important sur l’environnement que l’utilisation de papier labellisé. En effet, même si l’écotoxicité aquatique est supérieure en raison du désencrage, l’impact global est beaucoup moins important.


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