1315
Aux suppliciés de la corne de l’Afrique
.
Ouverte la boite où s’endormaient les brumes
En pays d’aridité
Pupilles dilatées de trop voir
La déchirure imposée par temps sec
Toute plaie imposée au plus petit
Devrait nous porter au supplice
Et mains tendues pour répandre baume
.
En lieu et place ne s’élève que silence
Chacun vaque comme il peut
Marche le nez en l’air
Sifflotant quelque air d’été
On se prélasse aux plages
Dégoulinant de crème solaire et de suffisance aveugle
.
Juste à côté
Sous l’œil glauque des caméras voyeuses
On crève
Enfants au ventre globuleux laissés sur le bord du chemin
On sauve qui peut dans le grand silence complice du monde
.
Riches ne cracheraient rien au bassinet de misère
Riches n’ont que richesse à faire croître
Sur sol ruiné de peuples affamés
Et poésie n’aurait rien à dire
Hommes rien à faire
Dans la grande saoulerie collective
*
Buvez donc votre dernier vinaigre
Pisses-froids privés d’humanité
Il se trouvera toujours quelque poème acéré
Sous la mousse à vous attendre
.
Manosque, 28 juillet 2011
©CopyrightDepot.co 00045567