Un plan gouvernemental sous la responsabilité de la DGS, pour éviter les ruptures de stocks. Le 8 septembre, le Ministre de la santé, réunissait, à nouveau, les parties prenantes de la production et de la distribution de médicaments : les industriels, les grossistes-répartiteurs, le Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens, les syndicats de pharmaciens d'officine et hospitaliers, ainsi que les autorités sanitaires. L'objectif, sécuriser l'approvisionnement en médicaments du marché français, pour que chaque patient puisse avoir accès sans difficultés à son traitement va également dans le sens d'une bonne économie. Aux Etats-Unis, les études faites sur les substitutions liées aux ruptures, concluent au recours de médicaments généralement plus onéreux.
La pénurie de produits anesthésiques avait été dénoncée il y a quelques semaines seulement, par la Société Française d'Anesthésie Réanimation (SFAR) tout comme précédemment d'autres pénuries, en pharmacies, concernant des anti-rétroviraux et d'autres médicaments moins coûteux ou génériques.La menace de pénurie n'est pas spécifique à la France, elle est également dénoncée au Canada et dans d'autres pays, comme aux Etats-Unis, avec actuellement plus de 180 médicaments en rupture, soulignant la nécessité d'établir des systèmes pour protéger les patients.
Un plan d'actions sera mis en œuvre, a annoncé le Ministre sans délai, sous l'égide de la DGS et de l'Afssaps pour garantir un accès facile et pérenne aux traitements. Parmi les mesures évoquées
· rappel des obligations de service public de chacun des acteurs et mise en place de contrôles plus systématiques,
· identification des zones de risque : établissement d'une liste de classes thérapeutiques définies comme sensibles, c'est-à-dire présentant un intérêt majeur et à risque de rupture, avec mise en place d'un suivi national des approvisionnements de ces produits (par exemple, anesthésiques, anticancéreux, antirétroviraux),
· instauration d'un plan de gestion des pénuries à la charge des titulaires d'AMM,
· mise en place d'un circuit d'information rapide facilitant, d'une part le signalement par les professionnels de santé de toute rupture de stock ou difficultés d'approvisionnement et, d'autre part, le retour d'information vers les prescripteurs et dispensateurs,
· anticipation des arrêts de commercialisation, afin de disposer d'une période transitoire suffisante pour la mise en place de mesures alternatives.
En bref, les laboratoires devraient signaler, avec un préavis les possibles ruptures de médicaments. Le plan est « sans délai », a précisé le Ministère et, dès le mois d'octobre une nouvelle réunion est programmée pour vérifier sa mise en place. Ce plan intervient juste après la publication du rapport de la Cour des Comptes qui conclut à des dépenses de médicaments et des niveaux de prix toujours trop élevés avec aussi, une substitution par le générique qui s'essouffle…
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