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Coupe du Monde : Intéressant match d’ouverture !

Publié le 09 septembre 2011 par Lben

Chronique du 9 septembre 2011

Intéressant match d’ouverture de la Coupe du Monde avec, d’un côté, des All Blacks qui n’ont pas totalement maitrisé leur sujet et, de l’autre, des Tongiens qui ont montré certaines qualités. Décryptage…

Les All Blacks ont failli perdre la 2nde mi-temps :

A 7 minutes de la fin de la 2éme mi-temps, les All Blacks sont menés 7 à 5. Grâce à l’eessai de Nonu, ils ont réussi à remporter le 2nd acte 12 à 7. Anecdotique ? Pas totalement. C’est vrai qu’en menant 29 à 3 à la mi-temps, l’essentiel était assuré, mais 2 actions m’ont marqué lors du 2nd acte. Celle de la 52ème minute, d’abord, où une énorme domination néo-zélandaise faite d’une multitude de temps de jeu n’a accouché d’aucun point, et celle de la 72ème où les Tongiens marquent leur essai. Je pense que les entraîneurs des autres équipes ont, eux-aussi, noté que les joueurs néo-zélandais se sont révélés, non seulement stérile en attaque, mais aussi poreux en défense. Surprenant pour l’équipe qui est le grand favori de la compétition.

Surprenant mais explicable lorsque l’on regarde la composition de l’équipe pour ce premier match. Si l’on se réfère à ce qui est l’équipe type de Graham Henry au moment du Tri-Nations, on se rend compte que Muliana- Weepu – Smith – Mealamu- Jane – Guilford + Read blessé ne jouaient pas. Ce qui semble vouloir dire que, face à une compétition qui dure 7 semaines, avec, en plus, le poids des matchs récents de Tri-Nations, Graham Henry gère son effectif et ne commencera véritablement la compétition que le 24 septembre, pour la rencontre contre la France. Résultat, les joueurs ont assuré l’essentiel en 1ère mi-temps, puis le collectif s’est un peu égaré en chemin en 2nde, les joueurs ayant tendance à gérer un peu plus leurs efforts. Du coup, on n’aura de certitudes sur cette équipe et sa capacité à devenir championne du monde ou pas qu’après le match contre la France.

Quelques informations, quand même, à tirer notamment d’une 1ère mi-temps spectaculaire. La première concerne le niveau de qualité de la technique individuelle. A la vitesse où allait le ballon sur certaines actions en début de match, les All Blacks sont quasiment la seule équipe à ne pas faire d’en avant. C’est à dire que s’ils ont le ballon, ils ont un avantage sur leurs adversaires quel que soit l’adversaire. Rien de nouveau, me direz-vous. Mais comme en plus, leur dimension physique est à la hauteur de leurs ambitions, les All Blacks sont à un niveau qui, malgré l’impression mitigé de la 2ème mi-temps, laisse penser qu’ils sont bien le grand favori de cette édition. Le festival de Jérôme Kaino, capable de mettre sur les fesses des défenseurs Tongiens plutôt physiques, est là pour en témoigner. Si l’on rajoute Sonny Bill Williams qui s’est régalé et qui devrait se révéler un sacré impact-player, la Nouvelle-Zélande paraît très difficile à arrêter.

Seule zone d’ombre, la conquête et notamment la mêlée. Maintenant la question est de savoir si ce sont les Tongiens qui ont fait un excellent match dans ce secteur, par rapport à leur niveau supposé faible, ou si ce sont les néo-zélandais qui ont été moyens, notamment après la sortie de Woodcock. Il ne faut pas oublier que les piliers Tongiens, Filipe et Tonga’huia jouent en Europe et sont des références. De plus, les néo-zélandais n’ont pas cédé sur la succession de mêlées à 5 même si l’essai de pénalité n’était pas loin. Evidemment le match contre la France servira de révéléteur.

Les Tongiens seront un adversaire difficile :

Malgré les 29 à 3 à la mi-temps, les Tongiens ont fait un bon match et ont révélé des qualités dont il faudra se méfier le 1er octobre. Le fait qu’ils n’aient pas pris une leçon de rugby en 2ème mi-temps est avant tout la preuve d’une certaine qualité. La défense héroïque de la 52 ème minute en est la preuve. S’ils avaient encaissé un essai à ce moment-là du match, l’addition aurait été lourde. Au contraire, ils ont, lors de cette action, démontré des qualités d’organisation, de densité physique et de mental qui font qu’ils joueront leurs chances jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’à la rencontre contre la France. Attention, donc.

Bravo à Isitolo Maka qui a créé une véritable équipe avec une conquête au-dessus de la moyenne, ce qui est déjà beaucoup, une excellente organisation défensive et une densité physique qui peut faire mal. Leur jeu reste simple, basé sur le défi physique et la pénétration, soit dans l’axe du regroupement, soit après une ou deux passes, mais il peut être très efficace lorsque l’adversaire n’est pas au niveau des All Blacks. Si l’équipe de France doute au moment de rencontrer cette équipe et qu’elle n’a pas les moyens d’assoir une certaine domination physique, notamment en monopolisant le ballon, elle peut avoir 80 minutes difficiles.

Leur point faible sont à 2 niveaux. Au niveau du jeu, une certaine difficulté à multiplier les passes, notamment pour aller chercher les extérieurs. Leur charnière et leur paire de centre ne sont pas des atouts offensifs pour cette équipe. Ils sont plutôt des organisateurs perforateurs destinés à structurer le jeu dans une zone plutôt centrale. Difficile d’imaginer que cette équipe marquera beaucoup d’essais d’ailiers. L’autre point faible de cette équipe, c’est le manque d’expérience du haut niveau d’une grande partie des joueurs. Certains Tongiens jouent au niveau amateur français et cela se voit. Ils ont été incapables de répondre dès que le jeu s’accélère. Cela a été criant sur les fautes de défense commises sur les essais All Blacks. Mauvaise position de départ, manque d’efficcacité lors de l’intervention, plaquages ratés, sont autant de failles qui ont permis les essais adverses. Leur défense inversée est bien organisée mais quelques joueurs deviennent vite des maillons faibles. Les joueurs français, s’ils arrivent à avoir des ballons à pleine vitesse, pourraient faire la différence sur du un contre un.

Il reste maintenant aux Tongiens à battre le Canada et surtout le Japon pour jouer un 8ème de finale contre la France. C’est loin d’être garantie, bien sûr, mais cette équipe a montré des qualités qui peuvent lui donner de l’ambition. A l’équipe de France de savoir éteindre le plus vite possible ces espoirs…

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