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Dans la main du diable d'Anne-Marie Garat

Publié le 10 septembre 2011 par Leunamme

Pour une fois, je vais essayer de ne pas trop dévoiler l'histoire. Parce que ce livre là ne se raconte pas. Il se vit de l'intérieur, vous emplit au point de devenir obsédant, que vous n'avez plus qu'une envie, celle de connaître la suite, plus qu'une peur, celle de tourner la dernière page. Par bonheur, Anne-Marie Garat a commis deux suites qui sont parait-il du même acabit.

J'ai envie de me laisser aller au lyrisme le plus total tant ce livre m'a ému, bouleversé. Tant j'ai partagé les doutes de Gabrielle dans sa quête de vérité sur la mort de son amant. Tant j'ai ressenti l'angoisse de Pierre Galay, cet éminent chercheur et médecin qui va mettre à jour ce qu'il n'aurait jamais dû voir. Tant j'ai été envahi par la colère que provoque cette société d'injustice et d'inégalité qui était la France de 1913 (et qui ressemble tant à celle d'aujourd'hui).

Vous l'aurez compris, ce livre m'a enthousiasmé. Parce qu'Anne-Marie Garat a une vraie écriture qui correspond à une vraie pensée. Elle tranche avec un certain nombrilisme de fond, un certain minimalisme de forme si présent dans la littérature française d'aujourd'hui. Anne-Marie Garat a un vrai style littéraire, fait d'empathie avec ses personnages, de goût du détail et de rigueur historique.

De la petite Millie qui sert de lien entre tous à sa grand-mère Mathilde capitaine d'entreprise au caractère bien trempé, en passant par le reste de la famille, mais aussi tous les serviteurs, chaque personnage existe, a une véritable identité, une véritable densité. Aucun n'est entièrement bon ou mauvais, même les plus détestable ont cette part d'ombre qui les rend vulnérables et humains. C'est bien d'humanisme qu'il s'agit ici. Ce livre en déborde, sous toutes ses formes. A la fois roman d'initiation, roman d'amour, d'espionnage, de suspens, roman historique, roman épique ou de critique sociale, Anne-Marie Garat multiplie les genres et les styles littéraires pour aboutir toujours au même but : nous surprendre et nous émouvoir.

"Dans la main du diable" est certes un gros roman de presque 1300 pages. Qu'à cela ne tienne, ce n'est pas assez, on en voudrait encore plus parce qu'au bout l'identification à Pierre, Gabrielle, Mathilde, Dora, Millie, Les Victor, Mauranne, Pauline, Sassette et tous les autres, est tellement forte, qu'ils finissent par être un peu de nous.

Sur le sujet :

Eux aussi, ils en font l'éloge : Crea Chriss, Athalie, Ma Librairie.



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