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Les Anglais

Publié le 23 février 2008 par Vincent

C’est une amitié qui était née entre eux et ma grand-mère, il y a peut-être quarante ans. Je les ai toujours connus, les Anglais.

La première fois que je les ai rencontrés, j’avais quatre ou cinq ans, j’étais paraît-il angoissé : “mais je ne sais pas parler anglais, moi !”

Tous les ans, ils venaient en France. Presque tout aussi régulièrement, nous allions chez eux. Une vieille maison à toit de chaume dans un petit village au charme fou où tous se connaissent. Il y a la marre au canard, sur la place. Il y a l’abbaye et son parc immense. Et puis l’église, entourée de son cimetière tout en pelouse et aux vieilles pierres tombales.

Elle était française, mais en fait plus anglaise que beaucoup d’anglais. La vieille angleterre, celle des traditions, raffinée, cultivée. Une cuisinière hors pair aussi, un mélange de cuisine française et de cuisine anglaise.
Lui, plus âgé, travaillait à la City : c’était il y a longtemps, et il y allait en redingote et chapeau haut de forme.

Évidemment, ils avaient un jardin magnifique, et un grand potager où j’allais cueillir les runner beans, qu’il fallait ensuite découper avec l’outil que l’on ne peut trouver que là bas. Les voisins participaient au concours des légumes géants.
Dans le jardin, on jouait au croquet, avant d’y prendre le thé, toujours avec un nuage de lait. Avant le dîner, l’apéritif, Gin & Tonic ou Whiksey Mac. Ensuite, la retransmission en direct des Proms sur la BBC.

Leur fils, et sa maison dans Londres. Il était architecte, sa femme - française - tenait un restaurant français et étoilé.

Pleins de petits souvenirs, qui représentent pour moi l’Angleterre, et les Anglais.

Hier soir, devant mon assiette de pot-au-feu, j’apprenais au téléphone qu’il s’était paisiblement éteint dans la matinée.


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