Mutuelles santé : Nora Berra ressort le bon vieil argument du serrage de ceinture…

 

Aujourd'hui samedi, Nora Berra a vertueusement appelé les mutuelles à ne pas répercuter sur leurs tarifs la hausse de la taxation de leurs contrats.

Des raisonnements pas très aboutis… 

étonnamment, Nora Berra, use d'étranges arguments pour justifier la hausse, arguments qu'il semble difficile de ne pas assimiler à des sophismes : Alors qu'Etienne Caniard, le président de la Mutualité française précise que les mutuelles auront l'obligation de répercuter mécaniquement la hausse faute de marge de manoeuvre financière, Nora Berra; qui dans un premier temps reconnait que les mutuelles font des marges, précise ensuite que “ce ne sont pas des entreprises comme les autres” étant donné qu'”elles mutualisent des fonds justement pour participer à une mission de service public”…
Du pain béni pour l'argumentaire de ceux qui comme moi sont contre cette hausse : Si en effet les mutuelles santé ne sont pas des entreprises comme des autres et qu'elles ont pour vocation à participer à une mission de service public, pourquoi s'acharner à gommer les différences entre mutuelles et assurances privées? Bref à les “désavantager” par rapport à des entreprises à but lucratif qui ne partagent ni les mêmes contraintes, ni la même éthique?

Le vieux classique du ”serrage de ceinture” 

En réponse au grand maître es sylogismes boîteux  qu'est Jean-François Copé, qui nous assénait récemment que la “gauche”  était incapable de produire des discours nouveaux, on pouffera quelque peu face à ce bon viel axiome du “serrage de ceinture”…
Face à cet argument décisif (sic) comme quoi “Chaque citoyen est capable de comprendre qu'on doit se serrer la ceinture. Les mutuelles doivent aussi participer”, on rappellera que ce gouvernement à précisément tout fait pour que les plus riches puissent se passer de ceintures… (pour être honnête, on n'oublera pas non plus que les socialistes au pouvoir furent aussi de glorieux producteurs de niches fiscales…)

Une histoire d'imposition aussi…

Je précise qu'il ne s'agit pas ici de stigmatiser les plus riches, mais de rappeler un principe essentiel de la justice distributive : Les plus riches doivent participer plus en proportion que les autres : C'est tout le sens des tranches d'imposition sur le revenu, par rapport à un impôt “égalitaire” comme la TVA. On se souviendra au passage que c'est Dominique de Villepin qui aime à se présenter comme “citoyen” qui supprima les tranches les plus élevées de l'IR…J'ajoute que j'ai bien ri de la discrétion de Maurice Levy dans l'emission Envoyé spécial, consacré précisément à la nécessaire réforme de l'impôt. Il est le seul à avoir refusé de s'exprimer sur la question parmi les personnes contacté par France 2. Sérieux bémol donc après la très médiatique campagne “Taxez-nous”, à laquelle participait donc Mr Levy et notamment Liliane Bettencourt.