Aujourd’hui, le restaurant Sea Pearl rouvre ses portes : un serveur essaie d’inscrire les plats sur le tableau noir, un pense-bête dans la main gauche, une craie dans la main droite. Le baby kingfish va s’emmêler les pédales avec le shark steak, les milk-shakes gondolent, les desserts sont écrits trop petits. Résultat : la patronne râle et appelle son mari qui efface tout et nous torche le travail en deux minutes. Décidemment, on ne peut plus se fier au petit personnel, même en Inde !
Quelques instants plus tard, alors que le vent et la pluie pénètrent dans le restaurant malgré les bâches protectrices en plastique, un cri d’horreur fait tourner toutes les têtes. C’est un serpent qui passe devant l’entrée, tranquillement, sans déranger personne. Le malheureux ! Une nuée de coups s’abat sur lui, chacun s’étant saisi, qui d’un bâton, qui d’une branche morte de palmier ; même la cuisinière, petite femme bien ronde et courte sur jambes est de la partie. Elle brandit son bâton si haut que sa robe remonte au milieu des cuisses et qu’elle a le menton entre les deux seins. Elle n’est pas la dernière à asséner de grands coups sur la pauvre bête, à la manière des lavandières du Portugal dont elle descend peut-être !Le restaurant qui marche, c’est Britto’s. Pourquoi ? Peut-être parce que la musique y est plus forte qu’ailleurs : si le reggae n’existait pas, quel calme à Katmandou, Bali, Koh Samet et Goa ![Bruit des vagues sur Baga Beach]Les dernières photos...