Magazine Asie
Voici la synthèse d'un article du site breakingnewsindia d'avril 2011,
qui m'a paru fort intéressant.
Entre superstition et problème social, des milliers d'Indiens modifient leur nom chaque année.
En Inde, changer de nom n'est pas une simple marotte comme le montre le désir de dizaines de milliers de personnes au Maharashtra, par exemple.
D'avril 2009 à mars 2010, 131.000 personnes ont demandé de changer de nom.
Le coût de cette opération s'élève à 120 roupies (environ 2 euros), mais la procédure rapide, souvent demandée, coûte 620 roupies (environ 10 euros). Ces sommes peuvent nous paraître dérisoires, mais 10 euros, ça commence à compter pour l'homme de la rue.
Parmi les demandeurs, on trouve souvent une population très variée qui veut changer de nom pour gagner plus d'argent, habituellement après consultation d'un numérologue.
Le plus souvent, il s'agit d'hommes d'affaires qui veulent supprimer ou ajouter une lettre. "J'ai rencontré de gros problèmes financiers pendant la récession, dit l'ex-Abhinav Kumar. Mon numérologue m'a conseillé d'ajouter un "n" à mon prénom. Les affaires d'Abhinnav se sont améliorées... grâce au numérologue ou à la reprise ?
Les personnalités du spectacle, qui recherchent plus de succès, sont aussi de bons clients des numérologues. Voici quelques nouveaux noms, qui ne vous ont sans doute pas échappé : Viveik Oberoi, Suniel Shetty, Sonu Niigaam, Ajay Devgn... J'en connais d'autres qui devraient essayer !
La seconde raison qui pousse à changer de nom est sociale : il s'agit d'ajouter une lettre, ou même de changer son nom de famille pour qu'on ne reconnaisse plus la caste à laquelle on appartient. "Dès que je donnais mon nom, tout le monde savait que j'étais un dalit (intouchable), et les gens me laissaient à part. Maintenant, je suis redevenu un être humain."
"Mon prénom était Avinash (indestructible), témoigne Ankit Joshi, mais on m'appelait souvent Vinash, ce qui signifie le contraire (donc, ça porte malheur, ndlr). Quand j'ai vu mon nouveau prénom dans la Gazette (journal Officiel), c'était comme une renaissance".
Il rajoute : "Il vaut mieux changer son nom avant la fin des études pour que les diplômes et les papiers scolaires portent votre nouveau nom."
Dans la catégorie des changements "sociaux", on trouve aussi ceux qui ont des noms péjoratifs et qui ne peuvent plus supporter les quolibets.
Le nouveau nom paraît officiellement dans la Gazette un mois après la demande. Une copie de cette publication servira à faire changer tous les documents officiels. Bon courage !
Petit rappel : l'expo Paris-Delhi-Bombay du Centre Pompidou se termine le 19 septembre !