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L’Europe dé-Grèce

Publié le 12 septembre 2011 par Mister Gdec

 L’Europe dé-GrèceLes bourses dévissent… S’effondrent… coulent, dans le sillage des banques…  s’enfoncent … chutent, plombées par les banques … Moody’s va baisser la note de 3 banques françaises jeudi…  Gare ! La situation est grave ! Tout le monde sur le pont ! Le navire Europe risque de sombrer avec pertes et fracas ! Il paraît que  c’est la faute à la Grèce, qui nous entraîne par le fond… C’est le naufrage du Titanic ! Les riches et les banques d’abord ! (Les autres, z’avez qu’à écoper !)

 Désolé (même pas) de ne pas être d’accord avec ces brillantes analyses (qui n’en sont pas) et de ne pas sonner  le tocsin  avec  ces médias traditionnels,  malgré mon devoir d’alerte en vertu de mon rôle de blogueur vigilant (1).

 Je ne suis pas d’accord, mais alors pas du tout, avec ce scénario qui s’esquisse déjà si visiblement, de la part de nos élites dirigeantes… Comme elles sont gentilles, ces personnalités de premier plan, de nous préparer  psychologiquement dès ce lundi, via leurs journaux favoris,  à l’abandon de nos cousins grecs  à leur triste sort…

 Sortie de l’Euro de la Grèce,  retour à la drachme, recapitalisation des banques qui ont failli sur le dos des contribuables européens (avec la bénédiction de Ségolène Royal, en totale osmose avec Christine Lagarde),  tout a déjà été prévu, notamment par l’Allemagne, moteur européen sans guère de contre-pouvoir. L’Europe se réduirait-elle, comme autrefois, au couple Franco-Allemande, plus allemand que français ? Toujours est-il que l’Allemagne n’a visiblement pas l’intention de laisser ternir ses profits par de vulgaires cigales imprévoyantes qui ont mangé tout leur pain blanc de manière si inconsidérée. Coupons la branche pourrie, sans états d’âme. Il en va de notre petit porte-monnaie national…

 Souvenez-vous, comme les médias ne le feront pas pour vous, en 2005 déjà, on nous faisait le coup de laisser d’autres plus compétents, et soi-disant plus éclairés que nous, ces experts patentés sur lesquels se reposent si dangereusement les politiques,  prendre en main les rênes du destin de l’Europe…

 On voit ce que ça a donné ! La blessure de la trahison d’un référendum présenté comme totalement démocratique dont  les politiques de droite comme d’une certaine gauche n’ont pas tenu compte est encore aujourd’hui bien présent parmi nous…

 A l’époque, on nous traitait (2), nous autres les gauchistes et autres nonistes de mauvais européens, de traîtres à cette juste et noble  cause… Déjà, on nous amalgamait avec les vilains frontistes d’extrême-droite,  alors que nos arguments étaient fort différents : ce n’était pas de l’Europe, dont nous ne voulions pas, mais de cette Europe là, basée sur les seules valeurs du profit et de la rentabilité à tout prix, quel que soit le secteur d ‘activité concerné, et quand bien même serait-il d’intérêt public. Aucune exception ne serait tolérée dans cette logique ultra-libérale qui nous mène aujourd’hui au désastre.

 Et donc, parce que certaines banques (en France : BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, qui ont perdu près de 10 % de leurs avoirs) ont manqué à tous leurs devoirs de prudence, ont fricoté avec des actifs pourris, ont spéculé avec notre argent en engrangeant comme on le sait à présent d’énormes pertes, avec la bénédiction des gouvernements nationaux, sous la haute autorité des instances européennes qui elles mêmes ont failli,  ce devrait être le citoyen grec qui s’en retrouve pénalisé aujourd’hui ?

 Je ne suis pas d’accord. Les citoyens européens n’ont pas à subir les conséquences de la mauvaise gestion de leurs dirigeants. Ni les grecs, ni les français, ni les irlandais, ni portugais, ni les autres. Et nous avons un devoir de solidarité avec les Grecs. Même si nous les abandonnons, nous ne sauverons pas notre peau pour autant : les vautours sont encore là dans la place…

 Contrairement au Front national, je ne milite pas pour la sortie de l’Euro, et encore moins de l’Europe. Je suis attaché à cette entité, que je souhaite simplement voir réformée, basée sur d’autres valeurs plus solidaires et humanistes.

 Puisque je ne peux plus être fer dela France, pourrais-je l’être, enfin, de l’Europe ?

   .

Ils en parlent aussi :

 Crise : tant qu’il reste de la morphine (partageons mon avis)

 Une idée pour sortir de la Crise du PIIGS (Chez Homer)

 Vertueuse Allemagne (Blog de Paul Jorion)

 La Grèce en « état de guerre ». Avant la faillite ? (blog de jean Quatremer)

 La cour de Karlsruhe enterre l’euro (Blog gaulliste libre)

 .

(1) j’avais postulé, il y a un peu plus d’un an, mais en vain, et je ne figure pas dans la liste…

 (2) notamment au PS, dans le camp des oui-oui que représentaient alors les caciques de ce parti, dont on retrouve une grande partie parmi les candidats aux présidentielles d’aujourd’hui sauf… (voir ici). Surprise !


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