Alors que Nicolas Sarkozy avait annoncé que la dépendance serait l’une des priorités de son quinquennat en 2007, le gouvernement annonce aujourd’hui que la réforme est « reportée ». Ce recul est révélateur d’un Gouvernement qui ne prend pas ses responsabilités face aux défis à relever pour notre société.
En reportant la réforme au printemps 2012, cela ressemble plus à un enterrement de seconde classe. La ministre des solidarités, Roselyne Bachelot, annonce d’ores et déjà qu’aucune mesure financière supplémentaire pour les personnes dépendantes ne sera inscrite au projet de loi de finances 2011.
Dans un contexte où la précarité des personnes âgées se renforce, où les inégalités sociales se creusent, les promesses non tenues du Gouvernement sont extrêmement graves. Les inégalités se creusent selon la condition sociale des personnes, leur lieu d’habitation et leur état de santé. Sous couvert de la crise économique mondiale et du manque de ressources, la droite met à mal le principe de solidarité nationale, fondateur de notre système de protection sociale.
Or, le poids financier de la dépendance porte aujourd’hui sur les personnes elles-mêmes ou leurs familles, quand celles-ci en ont les moyens financiers. Un pays dont l’une des valeurs principales est l’égalité ne peut se satisfaire d’un système où l’accompagnement des personnes âgées est fonction de leurs revenus.
Les jeunes socialistes défendent une réforme de la dépendance qui prenne en compte les besoins des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. La création d’une cinquième branche de la sécurité sociale est nécessaire pour que les 2 millions de personnes dépendantes en France voient leurs conditions de vie s’améliorer.
Nous proposons que la barrière des 60 ans, déterminante dans la prise en charge des prestations de santé, soit supprimée et accompagnée de la mise en place d’un nouveau système, notamment en créant une prestation universelle indépendante du critère d’âge sur l’ensemble du territoire. Les services et structures d’accompagnement doivent avoir les moyens nécessaires à leur activité et aux besoins. Il est nécessaire de créer de nouveaux services de soins et sociaux. L’Etat doit être l’acteur central de la prise en charge de la dépendance, en renforçant son engagement dans le financement de l’APA, Allocation personnalisée d’autonomie.
La droite doit prendre ses responsabilités face à une promesse annoncée en 2007 et aux attentes légitimes des citoyens. Non, le déficit et la crise mondiale ne sont pas les raisons du recul de la réforme, c’est bien le manque de volonté politique de ce gouvernement.