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Les fêtes patriotiques s’annoncent tendues

Publié le 12 septembre 2011 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Sebastián Piñera  Cueca

En 2010, le président Sebastián Piñera avait lancé les festivités nationales avec quelques pas de cueca. L'ambiance semble moins riante alors que les fiestas patrias démarrent vendredi (photo DR Ministerio secretaría general de gobierno)

Le 18 septembre au Chili, c’est jour de fête nationale. Les traditionnelles Fiestas patrias célébrant les prémices de l’indépendance chilienne. L’année dernière, la grande interrogation tournait autour du nombre de jours fériés alloués pour le bicentenaire – la junte ayant démarré le processus d’indépendance s’est constituée en 1810 – dans un pays alors durement touché par le tremblement de terre et suspendu au sort de 33 mineurs enfermés sous terre. C’était les 200 ans, une date symbolique et le pays avait besoin de faire la fête, de se sentir uni.
Cette année encore, l’unité est le maître mot : depuis quatre mois, les lycéens rejoints par les professeurs et, au fil du temps, différents corps de métier, sont dans la rue. Pour demander une vaste réforme de l’éducation, de la constitution et du système général. Chili et carnets vous en parlait ici et dans d’autres articles.
La mobilisation est telle que les organisateurs des Fiestas s’inquiètent de ses répercussions sur la fête nationale. « Il faut que ce soit l’occasion de nous unir en tant que pays et d’apporter un peu d’optimisme », explique le responsable d’une fête patriotique.
Fêtes, manif’ et élections
Les festivités démarrent ce vendredi 16 septembre. L’année dernière, le président Sebastián Piñera avait donné le coup d’envoi des festivités en faisant les premiers pas de la cueca chilienne traditionnelle. Le chef d’Etat était alors au sommet de sa forme, au top des sondages, portés par un enthousiasme populaire dû au sauvetage des « 33″. Cette année, un sondage du journal El Mostrador le place toujours au top. Mais des hommes politiques chiliens les plus impopulaires. Seuls 27 % des Chiliens affirment le soutenir. Et ils ne sont que 25% à approuver sa gestion. Il faut dire que les manifestations de ces derniers mois et les interventions musclées de la police n’ont pas contribué à redorer son blason. Après un tremblement de terre meurtrier qui l’a conduit à revoir complètement les priorités sur lesquelles il a été élu et un mouvement populaire qui semble bien décidé à ne pas lâcher prise, il faudrait bien plus que trente-trois mineurs sauvés pour sortir de la crise dans laquelle le gouvernement s’est emmêlé. Les premières répercussions devraient se ressentir dès 2012 : les élections municipales se préparent au Chili. Et, déjà, la Concertación (centre et gauche) se tient prête, semblant même tendre la main aux communistes pour rallier plus largement à gauche. Une stratégie politique éculée – celle de l’union sacrée – et qui devrait fonctionner au niveau local. Mais qu’en est-il du national ? Si Piñera ne peut pas se représenter en 2014 – au Chili, les présidents ne peuvent accomplir deux mandats consécutifs – aucune figure d’opposition n’émerge véritablement. Une nouvelle candidature de l’ultra-populaire Michelle Bachelet ne ferait hurler personne dans ses rangs, mais l’ancienne présidente est, pour l’instant, accaparée par un autre mandat à l’ONU des femmes. Même dilemme dans les rangs piñeristes : aucun « successeur » potentiel ne se dévoile. L’échéance est encore lointaine. Mais le temps politique est plus court qu’il n’y paraît.

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