Magazine Politique

Traces d’urine : vérité scientifique ou légende urbaine ?

Publié le 24 février 2008 par Pierre

Il paraîtrait que les cacahuètes proposées sur les comptoirs des bars présentent des traces d’urine.
On a tous entendu cette anecdote, sans savoir si elle correspondait au résultat d’une étude sérieuse, ou s’il s’agissait d’une légende urbaine.

Je suis donc parti enquêter sur internet.

800px-cacahuetes-rafax.JPG
« Pour ceux qui l’ignorent, un laboratoire avait semble-t-il dénombré 12 traces d’urine dans l’assiette de cacahuètes moyenne posé sur un comptoir moyen » ai-je lu dans un forum de discussion.
Sur un autre forum, quelqu’un révèle qu’il s’agirait en fait de 7 traces différentes. Ailleurs, on prétend qu’il s’agit de 30. Là, de 10. Ou encore 6, selon un autre.
Encore sur un autre forum, on apprend qu’il y a aussi des traces de matières fécales sur lesdites arachides, et que cela s’explique par le fait que 80% des clients de bars ne se lavent pas les mains après être passé aux toilettes.
Etc, etc.

Bref, c’est le grand n’importe quoi. Sur ces forums, les gens exposent leurs vagues souvenirs comme des vérités scientifiques, et le bouche à oreille se charge du reste.

chiottes_1thumbnail.jpg
Car l’hygiène des cacahuètes dans les bars a bel et bien fait l’objet d’une analyse sérieuse, dont le professeur Saldmann a révélé les résulats dans son livre à succès paru en 1997 (ça serait donc 14 traces d’urine).

Il révélait également que 100 000 Français ont un ver solitaire (qui peut mesurer jusqu’à 25 mètres de long dans l’intestin). Ou encore qu’au bout d’un an, 10% du poids d’un oreiller est constitué d’acariens morts ou vivants, et de leurs déjections. Immonde.

Bref, qu’on le veuille ou non, on vit tous comme des porcs !

Fred


Retour à La Une de Logo Paperblog

LES COMMENTAIRES (2)

Par The4thHorseman
posté le 09 octobre à 02:00
Signaler un abus

C'est faux :

  • Il faut arriver à reconnaître la morphologie des cellules de l’appareil urinaire (déjà que sur une coupe de tissu gelé nickel-chrome c’est très difficile, alors sur quelques cellules crevées déformées par le milieu salé (hyperosmose) et la sécheresse… hum). En plus l’épithélium d’appareil urinaire n’a vraiment rien de particulier.

  • Il faut arriver à isoler les cellules du reste du milieu (pour les coupes de tissu tout propre, c’est un LCM qui fait ça : laser capture microdissection), afin de ne pas confondre avec de l’ADN de « doigt » ou autre et d’avoir qqch d’exploitable pour les différentes phases de préparation de l’échantillon.

  • Il faut arriver à les trier par individu AVANT l’analyse ADN, ce qui est impossible, puisque c’est l’ADN qui détermine à quel individu elles appartiennent. (Impossible de faire l’analyse ADN sur chaque cellule isolée, il faut suffisamment d’ADN pour y arriver, donc plusieurs cellules pour un seul individu.) C’est le serpent qui se mord la queue…

  • En admettant qu’on ait des morceaux de tissu entier, il faut un LCM (au prix que ça coûte, pour une analyse aussi débile, hum hum…)

  • Il faut avoir suffisamment d’ADN, et bien conservé pour que la PCR fonctionne (avec des cellules pourries sur des cacahuètes salées, hum hum hum…)

Donc au vu de toutes ces limites, c'est vraiment impossible de différencier des urines d'individus différents.

Donc ce n’est qu’une légende urbaine.

Je doute de la crédibilité de ce "professeur Saldmann", et de sa (très) SERIEUSE analyse ! lol J'espère qu'il a vendu bcp de bouquins, ce charlatan.

Par The4thHorseman
posté le 09 octobre à 01:57
Signaler un abus

C'est faux :

  • Il faut arriver à reconnaître la morphologie des cellules de l’ »appareil urinaire » (déjà que sur une coupe de tissu gelé nickel-chrome c’est très difficile, alors sur quelques cellules crevées déformées par le milieu salé (hyperosmose) et la sécheresse… hum). En plus l’épithélium d’ »appareil urinaire » n’a vraiment rien de particulier.

  • Il faut arriver à isoler les cellules du reste du milieu (pour les coupes de tissu tout propre, c’est un LCM qui fait ça : laser capture microdissection), afin de ne pas confondre avec de l’ADN de « doigt » ou autre et d’avoir qqch d’exploitable pour les différentes phases de préparation de l’échantillon.

  • Il faut arriver à les trier par individu AVANT l’analyse ADN, ce qui est impossible, puisque c’est l’ADN qui détermine à quel individu elles appartiennent. (Impossible de faire l’analyse ADN sur chaque cellule isolée, il faut suffisamment d’ADN pour y arriver, donc plusieurs cellules pour un seul individu.) C’est le serpent qui se mord la queue…

  • En admettant qu’on ait des morceaux de tissu entier, il faut un LCM (au prix que ça coûte, pour une analyse aussi débile, hum hum…)

  • Il faut avoir suffisamment d’ADN, et bien conservé pour que la PCR fonctionne (avec des cellules pourries sur des cacahuètes salées, hum hum hum…)

Donc au vu de toutes ces limites, c'est vraiment impossible de différencier des urines d'individus différents.

Donc ce n’est qu’une légende urbaine.

Je doute de la crédibilité de ce "professeur Saldmann, et de sa très SERIEUSE analyse ! lol J'espère qu'il a vendu bcp de bouquins, ce charlatan.

A propos de l’auteur


Pierre 381 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines