Difficile de venir à Rome sans rencontrer les oeuvres architecturales de Borromini. La première photo correspond à l'Eglise S. Ivo della Sapienzia photographiée en fin d'après-midi. La porte est ouverte et, ô merveille, si on ne peut visiter l'intérieur de l'Eglise (il faut réserver à l'avance comme c'est le cas pour une partie des monuments romains), on peut au moins admirer l'extérieur - un havre de paix lorsque l'on vient de la rue bruyante où se mélangent les piétons, les voitures, les scooters et ces boutiques Gucci, Armani et Dolce et Gabbana qui exhibent un luxe un peu tape à l'oeil (expression choisie à dessein étant donné l'une des photos suivantes - un trompe-l'oeil).
Mais avant cela la lanterne du haut en détail (façon de parler vu que ce blog a un espace ultra limité et que je laisse volontairement les photos en petit format):


Gérard Macé dans un court texte (Rome ou le Firmament) paru aux éditions Le temps qu'il fait consacre quelques lignes à l'affrontement entre Le Bernin et Borromini, les deux architectes rivaux et il dit ensuite de cette église: ""S. Ivo, qui ferme une cour Renaissance en l'ouvrant au ciel, est une chapelle blanche à l'intérieur, comme une coquille vidée de sa chair, comme le rêve lumineux d'un corps sans organe ... C'est d'ailleurs à S. Ivo que culmine l'art de Borromini; là encore, il faut revenir vingt fois pour essayer de comprendre comment le regard finit toujours par se perdre, en particulier quand il veut suivre les courbes contraires de la façade, et surtout la spirale, avec ses flammes et ses crêtes annonçant le Gaudi du Parc Güell à Barcelone: délire du nombre et vertige dominé ..."

