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Heresy: portrait d’un graffiteur

Publié le 15 septembre 2011 par Raymond Viger

Graffiteur et muraliste

Heresy

L’art pour l’art. Voilà ce que préconise Heresy qui veut demeurer authentique. Entre le graffiti et la photographie, l’artiste tente de concevoir un style à son image grâce à ses expériences de voyage, à l’exploration et à la recherche artistique. Portrait d’un graffiteur qui s’inspire du rêve tout en ayant les deux pieds sur terre.

Frédéric Lacroix-Couture   Dossiers Culture, Graffiti, Hip-hop

Heresy muraliste urbain graffiti art culture rue street graff graffer herezyLe père d’Heresy se souviendra certainement toujours du premier graffiti de son fils. L’adolescent avait dessiné une œuvre sur un mur de sa chambre. Une très mauvaise idée. «Mon père a couché deux jours dans son auto parce que ça ne sentait pas bon», raconte le jeune homme, toujours coiffé d’une casquette.

Canettes aérosol

Dès son enfance, le dessin le passionne, mais à l’âge de 13 ans, les cannes d’aérosol remplacent les crayons à colorier. Ce changement de cap vers le graffiti est dû à sa rencontre avec le graffiteur Kers à son école secondaire. «Il m’a montré des photos et j’ai été à ce moment-là impressionné par les possibilités à l’aérosol», explique l’artiste montréalais de 28 ans pour qui l’impensable était désormais réalisable.

Et comme tout bon graffiteur qui débute dans le domaine, les infrastructures routières sont ses lieux de prédilection pour expérimenter. Dans le cas d’Heresy, le pont reliant Montréal et Repentigny a été un endroit d’apprentissage où il a fait des lettrages et des visages.

Adrénaline et graffiti

En vieillissant, il ne veut pas perdre ce coté rebelle parce que selon lui, pour garder son intégrité dans le monde du graffiti, il faut être un peu dans l’illégal. «Il y a des gens qui trippent en faisant du parachute. Moi, quand j’ai besoin d’adrénaline, je vais la chercher en faisant des trucs illégaux. Mais ce n’est pas cela qui me fait connaître», précise l’étudiant au baccalauréat en art de l’Université du Québec à Montréal.

C’est plutôt en puisant dans ses inspirations qu’il construit sa notoriété. Il se spécialise dans la création de personnages et de visages, ainsi que dans certains mouvements artistiques comme la reproduction identique d’une photographie en peinture appelée l’hyperréalisme, et le surréalisme qui prime le rêve et l’absurde.

Y a-t-il un message dans le graffiti?

Ne lui parlez surtout pas de livrer un message dans ses créations, car il prône un art accessible. «Je trouve dommage qu’aujourd’hui, on soit obligé d’avoir un baccalauréat en art pour aimer une œuvre. J’ai envie de pouvoir amener ma grand-mère dans un musée et qu’elle apprécie les choses pour ce qu’ils sont au lieu d’interpréter un message», dénonce-t-il.

Le créateur mise avant tout sur la simplicité et l’authenticité. En d’autres mots, Heresy n’aspire pas au vedettariat et encore moins à faire carrière en galerie d’art. Il juge que l’utilisation de toiles comme médium n’a rien à voir avec le graffiti puisqu’il peut utiliser la composition des murs extérieurs. «La brique me donne des idées de formes avec les imperfections qu’on y retrouve», affirme le graffiteur.

Le graffiti comme art urbain

Le graffiteur Heresy aimerait arriver à sa propre identité artistique. «Je veux atteindre une constance dans mes actions graffitis et artistiques qui soient reconnaissables et faire le pont entre mes ensembles de réalisations comme avec la photographie», explique-t-il.

En attendant de développer son style personnel, Heresy se prépare à la découverte de nouveaux pays pour activer son processus créatif. «Peinturer avec du nouveau monde et des gens d’ailleurs qui ont une autre façon de voir les choses, pour aiguiser nos propres sens», assure-t-il. D’ici son prochain dépaysement, ses rêves continuent à être ses inspirations.

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