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Que retenir de Barcelone – Milan?

Publié le 15 septembre 2011 par Passionacmilan

Thiago Silva - FabregasUne nouvelle fois, l’AC Milan a réussi à « diviser » ses tifosi. La cause? Le match à Barcelone. Inutile de préciser une nouvelle fois les définitions des evoluti et non evoluti mais il y a bel et bien deux avis très différents concernant la rencontre de Champions League. D’une part (la majorité), la satisfaction (et le soulagement) pour le bon résultat obtenu. D’autre part (une minorité), le mécontentement pour la prestation, le jeu exprimé par les Rossoneri. Chacun est libre d’apprécier ce qu’il veut mais a également tout le droit de critiquer.

Pour ne pas utiliser les termes « evoluti » et « non evoluti », on va parler des concrets et des rêveurs. Les concrets raisonnent plus avec leur tête, les rêveurs, avec leur coeur. Cela reste en partie caricatural car chaque personne, chaque tifoso a ses propres idéaux. Ce qui ne se discute pas, c’est la situation réelle de Milan dans son groupe. Lors du tirage au sort, quand Milan est tombé dans le groupe de Barcelone, il était utopique de penser à la première place du groupe. Grâce à ce 2-2 très important au Camp Nou, la première place devient possible, même si le chemin est long. Pour l’assurer, Milan devra obtenir 4 victoires contre Viktoria Plzen et Bate Borisov. Ainsi, un match nul de 0-0, 1-1 ou une victoire à San Siro face à Barcelone assurerait la première place. Ça, c’est la réalité du groupe de Champions League mais revenons-en à Barcelone – Milan. Le but égalisateur de Thiago Silva à la dernière minute a provoqué l’euphorie générale avant de laisser place à diverses réflexions.

Les plus concrets soulignent l’esprit de sacrifice, la bravoure et la discipline de l’équipe dans son interprétation de la phase défensive. Ils acceptent et justifient cette attitude très old school italienne face à la supériorité incontestable et l’impossibilité de rivaliser avec Barcelone sur le plan du jeu. Un constat triste difficile à accepter pour les tifosi milanais, les concrets sont plus compréhensifs alors que les rêveurs sont plus critiques. Pour eux, ce Milan est inacceptable car il ne respecte pas la philosophie du club, il manque dignité en se rabaissant devant un adversaire. Qui a raison? Qui a tort? Tout le monde et personne.

La légende du grand Milan de Berlusconi est née au Camp Nou en 1989 avec la victoire de la première Champions League de l’ère berlusconienne. C’était le temps d’une équipe qui jouait un football étincelant et révolutionnaire grâce aux idées innovantes d’un président très ambitieux. Sa mission était de gagner des titres grâce au beau jeu, exprimé et exhibé partout en Italie, en Europe et dans le Monde. Durant toutes ces années, le beau jeu et le spectacle ont toujours été une priorité pour le club même si par période, par la force des choses, ils ont disparu, sont revenus… mais ces concepts restaient bien présents. C’était une marque de fabrique, l’ADN de Milan. Les Rossoneri doivent non seulement gagner mais aussi offrir du spectacle à ses tifosi et même aux adversaires, qui face à la défaite de leur équipe, devaient au moins être satisfaits du spectacle admiré durant 90 minutes. Un immense défi que Berlusconi a su relever.

A Barcelone, d’accord que c’était le deuxième match officiel, qu’il manquait Ibrahimovic, Robinho etc. mais tout cela justifie-t-il le catenaccio pur et dur mis en place par Milan? Et puis notre Milan qui est présenté par les dirigeants comme un top club et qui a une masse salariale « digne » d’un top club peut-il affronter Barcelone de cette manière? Le vrai catenaccio prévoit une défense imperméable mais des contre-attaques rapides et efficaces. Au Camp Nou, l’équipe n’arrivait même pas à enchainer trois passes. Même si Barcelone est très fort et qu’il vaut mieux ne pas l’affronter ouvertement, un minimum de jeu reste possible. Et puis il est vrai que seul le résultat compte mais alors à quoi bon regarder le match? Les tifosi, surtout ceux de Milan, veulent voir un beau match, avec leur équipe qui joue au football et tente de gagner. Sommes-nous réduits à être heureux d’avoir éviter une raclée? Est-il normal que nos meilleurs joueurs sur la pelouse soient Seedorf et Nesta qui ont 35 ans? Est-il normal qu’un milieu de terrain rugueux comme Boateng (que j’apprécie beaucoup) soit notre milieu offensif alors qu’il aurait à peine été digne de s’asseoir sur le banc aux côtés de Capello et Sacchi? Doit-on accepter cette résignation? Doit-on « se contenter » d’une attitude d’une équipe provinciale qui vient défendre de toutes ses forces pour arracher un petit point sur la pelouse d’une grande équipe? Mais où est le Milan?

Voilà une réflexion d’un rêveur qui ne peux accepter de voir un Milan dominé de la sorte. Dans l’absolu, ce raisonnement est juste mais c’est aussi faire preuve d’une certaine mauvaise fois vis-à-vis de la situation du football mondial. Avec un peu de bon sens, la situation devient plus acceptable… Penser que Milan n’est pas la meilleur équipe du monde ou voir une autre équipe être la référence du football actuel et dominer la scène internationale ne fait plaisir à aucun tifoso de l’AC Milan. Probablement car on a été « trop bien » habitués (ou trop mal?) à voir un Milan toujours au top mais malheureusement il faut parfois se résigner et accepter la nouvelle réalité. Les grands cycles ne sont pas éternels, les joueurs changent, les entraineurs aussi, le monde également et cela modifie les stratégies et les missions du club. On ne peut plus comparer le Milan actuel à celui du début de l’ère Berlusconi. L’important est de comprendre la situation, accepter quelques compromis mais garder la dignité et la fierté en écartant tout résignation. Barcelone est plus fort? Bien, alors on fera notre possible, avec nos armes, on jouera avec notre coeur et notre âme pour tenter de couvrir nos faiblesses. On doit faire face à toutes les difficultés sans jamais s’abattre parce qu’on est Milan. C’est difficile pour tout le monde d’accepter une possession de balle de 30% mais il faut savoir accepter qu’une autre équipe est meilleure. Actuellement, ce Barcelone a très peu de défauts et il est très difficile de lui résister. Et que ce soit avec Pirlo, Fabregas ou Scwheinsteiger, le match n’aurait pas beaucoup changé car la force du Barça est surtout dans l’organisation. Alors, soyons humbles, acceptons ce match nul dans la souffrance et archivons-le comme résultat positif.

Finalement, il reste le point important obtenu sur un terrain plus que difficile mais une équipe encore loin d’avoir un jeu précis. On peut accepter de voir un Milan concret mais on veut aussi voir une équipe qui a la volonté de construire quelque chose. Tout le monde a le droit d’apprécier et de critiquer, il n’y a pas de faux milanistes, que ce soit pour ceux qui acceptent la nouvelle réalité ou ceux qui critiquent, nostalgiques de la philosophie originelle du vrai Milan. Il est clair que tout le monde aurait préféré aller imposer notre jeu et gagner mais il faut tenir compte de nombreux autres éléments. Dans chacun de nous, il y a une part de concret, heureux pour le résultat mais une autre part de rêveur, insatisfait parce qu’on aurait voulu voir un match plus équilibré et surtout une plus belle prestation des Rossoneri… Gardons patience et espoir en attendant des jours meilleurs. Mais restons fiers de la combativité de notre Milan. Ce n’est pas le Milan légendaire de Sacchi, ni celui dévastateur de Capello ou celui spectaculaire d’Ancelotti mais c’est un nouveau Milan dans une nouvelle réalité, avec des Rossoneri qui n’abandonneront jamais. Il faudra encore attendre (on espère pas trop quand même) pour revoir un Milan qui domine le monde mais nos Rossoneri méritent tout de même qu’on les soutiennent de toutes nos forces, que l’on soit un concret ou un rêveur.

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